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MITTERRAND : POURQUOI ? (2)

MITTERRAND : POURQUOI ? (2)
MITTERRAND : POURQUOI ? (2)

 

... ou : politique et éthique est-ce vraiment compatible ?

 

Depuis le début du XXème siècle, trois hommes seulement auront incarné ce fameux peuple de gauche et réalisé l'unité de ses composantes : Jaurès, Blum et Mitterrand. L'état actuel de la gauche - et de notre société - ne permettent pas d'envisager l'avènement prochain du quatrième mousquetaire !


Que le futur élu de la gauche à la présidence ne s'y trompe pas ; il devra son succès à l'incroyable nullité du titulaire actuel et non à une adhésion à des valeurs qui n'apparaissent hélas plus comme un recours...

 

Mitterrand, 30 ans... soyons nostalgiques...  le temps d'une commémoration !

 

Comme beaucoup d'hommes de gauche de ma génération j'ai été- je l'avoue- fasciné par le parcours de  François Mitterrand (une trajectoire à la Rastignac disait François Mauriac), par un talent, par un souffle, par une détermination et un courage qui faisaient oublier des convictions fluctuantes, souvent très éloignées de nos idéaux !

 

Mitterrand avait une plume et une voix.


J'ai lu ses derniers ouvrages, plus convaincants quand ils évoquent Vézelay que lorsqu’est esquissée une approche du marxisme.


J'ai vu l'homme en meeting, bluffé par le brillant exercice de style d'un orateur capable de retracer, de Jaurès à Mendès, en passant par Blum, l'histoire de la gauche française... sous les vivats mêlés de trotskystes, communistes, Cégétistes, Cédétistes, socialistes, radicaux et même gaullistes de gauche... lui qui n'était rien de tout cela !

 

En fait, j'ai toujours eu le sentiment que Mitterrand n'était ni de droite, ni vraiment de gauche... mais profondément français... français dans l'acception américaine du terme : complexe, cultivé, intello, détaché de l'argent (même s'il n'a pas dédaigné les "facilités" attachées à la pratique du pouvoir... mais cela aussi - hélas - c'est bien français !), épicurien, dilettante à ses heures et avant tout homme LIBRE.

 

Je n’ai pas été déçu par l’homme Mitterrand. Ebranlé certes par son amitié pour l’horrible Bousquet, mais les accusations d’antisémitisme sont absurdes quand on connaît son affection pour Georges Dayan, sa proximité avec Claude Estier, Jacques Attali et bien d’autres juifs omniprésents dans son entourage.

 

Pas déçu par l’homme, mais évidemment souvent irrité par le politique (même si la plupart de ses 110 propositions de campagne en 1981 ont été tenues y compris l'abolition de la peine de mort) et dépité par ce second mandat avant tout destiné à faire barrage à deux hommes qu’il détestait, Chirac et Rocard. Hélas, il ne s’était pas trompé sur ces deux là, médiocres ou velléitaires.

 

La trajectoire de Mitterrand me conforta - s'il en était besoin - dans la volonté de ne jamais idolâtrer quiconque, de toujours donner la préférence aux idéaux, aux convictions par rapport aux hommes et aux organisations.

J’ai haï toute forme d’embrigadement, toute camisole idéologique, tous ces ouvrages du prêt-à-penser que les philosophes et les élites offrent aux peuples du haut de certitudes… dont ils changent avec d’autant plus de facilité que leur position dans la cité se renforce.

 

Regardons ce que les amis les plus proches du dernier président de gauche sont devenus, les Dumas, Lang, Gallo, Kiejman, Attali, Kouchner, Charasse... Pour un Badinter, combien de courtisans, de carriéristes... combien de ceux que j'appelle les gamellistes ?

 

La Vème République n'a produit que deux chefs d'état dignes de la fonction : un faux homme de droite, De Gaulle et un pseudo homme de gauche, Mitterrand.

 

A eux deux ils cumulent la mise en place de TOUS les acquis sociaux de notre pays depuis la fin de la seconde guerre mondiale.

 

Tous les deux ont su faire entendre la voix et les valeurs de notre république dans le monde.

 

Ce n’est déjà pas si mal !

 

Plus d'info : document audio du 10 mai 1981


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10 mai 1981 - Enregistrement personnel
10 mai 1981, François Mitterrand préside
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