Creusées dans une étendue aride de la pampa au sud du Pérou, les lignes de Nazca sont l'un des mystères les plus déroutants de l'archéologie.
Sur le sol du désert côtier, les marques superficielles ressemblent à de simples sillons. Mais vues du ciel, à des centaines de mètres d'altitude, elles se transforment en trapèzes, spirales et zigzags à certains endroits, et en colibris et araignées stylisés à d'autres. On y trouve même un chat avec une queue de poisson.
L'immensité de cette œuvre d'art (classée au patrimoine mondial de l'UNESCO), qui aurait été créée entre 200 avant J.-C. et 700 après J.-C. par une civilisation antérieure aux Incas, a été progressivement découverte lors du siècle dernier. Au total on connaissait 430 géoglyphes figuratifs.
Les géoglyphes sont des motifs créés sur le sol en manipulant des pierres ou du gravier de surface et sont présents dans toute la pampa de Nazca. Ils offrent aux archéologues une fenêtre unique sur les cultures et les croyances des peuples anciens qui ont commencé à les utiliser il y a au moins 2000 ans. Situés à 50 km à l'intérieur des terres de la côte sud du Pérou, sur un plateau désertique à environ 500 m au-dessus du niveau de la mer, ces géoglyphes ont persisté pendant des millénaires car ils ont été construits dans une zone peu affectée par les inondations et non propice à l'agriculture. Ils ont été redécouverts au début du 20e siècle.
Des chercheurs viennent de rapporter que le déploiement d'un système d'IA dans toute la région de Nazca, a conduit à la découverte de 303 nouveaux géoglyphes figuratifs en seulement 6 mois d'enquête sur le terrain, doublant presque le nombre de géoglyphes figuratifs connus.
Parmi les représentations, on trouve des plantes, des personnes, des serpents, des singes, des chats, des perroquets, des lamas et un tableau macabre d’une orque brandissant un couteau coupant une tête humaine. Parmi les nouvelles figures, 244 ont été suggérées par la technologie, tandis que les 59 autres ont été identifiées pendant le travail de terrain sans l’aide de l’IA.
Même avec des exemples d'entraînement limités, l'approche d'IA développée s'est avérée efficace pour détecter les petits géoglyphes de type relief, qui, contrairement aux géoglyphes géants de type ligne, sont très difficiles à discerner.
Selon le Dr Masato Sakai, de l'université de Yamagata, qui conduit ces recherches depuis de longues années, les géoglyphes ont été dessinés à proximité des chemins de pèlerinage menant aux temples, ce qui implique qu'ils fonctionnaient comme des espaces sacrés pour les rituels communautaires et pourraient être considérés comme une architecture publique planifiée.
Des chercheurs du Département de génie mécanique au Massachusetts Institute of Technology ont découvert que l’exercice physique peut avoir des effets bénéfiques au niveau des neurones individuels. Ils ont observé que lorsque les muscles se contractent pendant l’exercice, ils libèrent une multitude de signaux biochimiques appelés myokines.
En présence de ces signaux générés par les muscles, les neurones se développent quatre fois plus que les neurones qui n’ont pas été exposés aux myokines.
Ces expériences au niveau cellulaire suggèrent que l’exercice peut avoir un effet biochimique significatif sur la croissance nerveuse.
Les chercheurs ont également découvert que les neurones réagissent non seulement aux signaux biochimiques de l'exercice, mais aussi à ses impacts physiques. L'équipe a observé que lorsque les neurones sont sollicités de manière répétée, de la même manière que les muscles se contractent et se dilatent pendant l'exercice, les neurones grandissent autant que lorsqu'ils sont exposés aux myokines d'un muscle.
Les motoneurones stimulés par des facteurs sécrétés par les muscles exercés régulent de manière significative la croissance et la migration des neurites, avec une taille d'effet dépendant de l'intensité de la contraction musculaire.
Maintenant que le groupe a démontré que l’exercice musculaire peut favoriser la croissance nerveuse au niveau cellulaire, ils prévoient d’étudier comment la stimulation musculaire ciblée peut être utilisée pour développer et guérir les nerfs endommagés et restaurer la mobilité des personnes vivant avec une maladie neurodégénérative comme la sclérose latérale amyotrophique (SLA), aussi connue sous le nom de maladie de Charcot.
La bande de jean-foutres, délinquants sexuels, complotistes et autres débiles délirants qui ont pris le pouvoir aux USA se proclament tous hommes pieux, soutiens de diverses sectes évangélistes et à ce titre lecteurs assidus de la bible, qui repose sur leur table de chevet.
A ce titre évidemment, ils réfutent toutes les découvertes de la paléontologie depuis un siècle et poussent des cris d'horreur quand un paléogénéticien reçoit le Prix Nobel.
Voilà pourquoi leur futur ministre fédéral de l'éducation (une gloire du catch) voudrait bien imposer sur tout le territoire américain l'histoire de l'humanité façon Adam et Eve, comme cela se fait déjà dans les états les plus trumpistes.
Saint-Thomas disait je veux le voir pour le croire, ces gens là préférent rester dans leur caverne pour ne pas voir.
Il y a environ 3,2 millions d'années, notre lointaine cousine « Lucy » parcourait ce qui est aujourd'hui l'Éthiopie.
La découverte de son squelette fossilisé il y a 50 ans a transformé notre compréhension de l'évolution humaine. Mais il s'avère que son espèce, Australopithecus afarensis , n'était pas seule.
Pendant des décennies après la découverte de Lucy, les paléoanthropologues ont supposé qu'A. afarensis était le seul hominidé ayant vécu dans cette région au cours de l'époque du Pliocène moyen (il y a 3 à 4 millions d'années). Mais la découverte d'un fragment de mâchoire dans la région de Bahr el Ghazal au Tchad en 1995 a radicalement changé la donne en matière de diversité des hominidés.
Vieux de 3,5 millions d'années, ce fossile d'une espèce qui serait nommée Australopithecus bahrelghazali était la première indication que d'autres hominidés vivaient à l'époque de Lucy, ont écrit Yohannes Haile-Selassie , directeur de l'Institut des origines humaines de l'Université d'État de l'Arizona, et ses collègues dans une étude publiée dans la revue PNAS en 2016.
Finalement, « Un examen plus approfondi des preuves fossiles actuellement disponibles en Éthiopie, au Kenya et au Tchad indique qu'Australopithecus afarensis n'était pas la seule espèce d'hominidés au cours du Pliocène moyen, et qu'il y avait d'autres espèces clairement distinctes de lui par leur adaptation locomotrice et leur régime alimentaire », ont écrit Haile-Selassie et ses collègues .
Cette collection croissante de fossiles de différentes espèces d’hominidés soulève une question importante à laquelle les paléoanthropologues tentent de répondre : ces différentes espèces se sont-elles rencontrées, ou même accouplées entre elles ?
Presque tous les primates sont des créatures sociales, vivant en groupe et coopérant pour chercher de la nourriture. Certains primates non humains, comme les tamarins, les ouistitis et les singes hurleurs, s'accouplent entre espèces.
A. afarensis était aussi sociable que les autres primates, et Lucy a peut-être vécu dans un groupe de 15 à 20 mâles et femelles. Une trace d'empreintes de pas de trois australopithèques marchant ensemble sur le site de Laetoli en Tanzanie est une preuve supplémentaire que Lucy et ses semblables étaient des créatures sociales.
Cela dit, si « il existe des preuves morphologiques compatibles avec l’hybridation chez A. afarensis, notamment dans la variation de leurs dents », ces différences ne peuvent pas être liées de manière concluante au croisement par les techniques d’ADN actuelles, car les fossiles d’australopithèques sont trop vieux pour contenir de l’ADN utilisable.
« La manière dont ces hominidés étaient liés les uns aux autres, la manière dont ils interagissaient, la manière dont ils remplissaient les niches du paysage et le degré de métissage qui a pu se produire sont des questions ouvertes et importantes » estiment les anthropologues.
Un outil d'intelligence artificielle récompensé par l'un des prix Nobel 2024 (voir ci-dessous) a révélé des détails intimes de la rencontre moléculaire entre le sperme et les ovules .
Le programme AlphaFold, qui prédit les structures protéiques , a identifié un trio de protéines qui s'associent pour jouer le rôle d'entremetteurs entre les gamètes. Sans elles, la reproduction sexuée pourrait être vouée à l'échec chez un grand nombre d'animaux, des poissons aux mammifères.
Cette découverte, a été publiée le 17 octobre 2024 dans la revue Cell.
Malgré son rôle crucial dans la reproduction, le processus de fusion de l'ovule et du sperme chez les vertébrés est un mystère moléculaire difficile à résoudre. L'union des deux cellules implique des protéines qui résident dans des membranes graisseuses, ce qui les rend difficiles à étudier à l'aide de méthodes biochimiques standard.
Les interactions entre ces protéines sont souvent faibles et fugaces, et il est difficile de récolter suffisamment d'ovules et de spermatozoïdes viables chez certains des animaux de laboratoire préférés des chercheurs, notamment les souris, pour des expériences approfondies.
Pour surmonter le problème d'approvisionnement, Andrea Pauli, biologiste moléculaire à l'Institut de recherche en pathologie moléculaire de Vienne, et ses collègues ont commencé leurs travaux sur le poisson zèbre, un vertébré qui libère également ses œufs et son sperme dans l'eau.
Pour contourner les difficultés liées au travail en laboratoire avec des protéines membranaires, l'équipe a utilisé AlphaFold pour prédire les interactions entre les protéines. Deux des développeurs d'AlphaFold ont reçu le 9 octobre une part du prix Nobel de chimie 2024.
Ce nouveau résultat spectaculaire montre à quel point ces outils numériques sont en train de révolutionner la recherche scientifique et médicale dans tous les domaines.
NB : je lisais, après la proclamation des prix Nobel de physique et chimie, des articles nostalgiques qui regrettaient le bon temps du travail "fait main".
J'ai connu cette époque et la sueur et les larmes qui accompagnaient nos recherches.
Ce romantisme là n'a pas lieu d'être.
Chaque époque a bénéficié d'avancées spectaculaires. Dans les années 70, les chimistes ont bénéficié de méthodes spectroscopiques (Résonance Magnétique Nucléaire, spectrographie de masse...) qui les ont aussi considérablement aidés par rapport aux époques antérieures.
Certes, aujourd'hui, l'homme s'efface un peu plus devant la machine et parfois, c'est la machine qui prend la main... mais pour quels résultats !
Ne boudons pas notre plaisir !
Nouvelle publication à propos de l'évolution des pinsons de Darwin.
Dans la revue Science, deux chercheurs présentent cette semaine leurs résultats sur la spéciation écologique de ces oiseaux célèbres.
Ils ont identifié un lien clé entre écologie et spéciation chez les pinsons de Darwin.
La théorie de la spéciation écologique postule que la divergence adaptative entre les espèces naissantes élève des barrières fortuites à la reproduction, catalysant ainsi l'émergence de nouvelles espèces.
Lorsque nous pensons à une espèce qui s’adapte aux changements environnementaux, nous pensons généralement à un caractère. Cependant, les changements dans l’un des traits affecteront probablement les autres.
Chez les pinsons des Galápagos, il a été démontré que la sécheresse peut entraîner un changement de la taille et de la forme du bec en réponse aux variations des ressources en graines.
Cependant, les oiseaux ne se contentent pas de manger avec leur bec, ils l'utilisent aussi pour chanter.
Grâce à des décennies de recherche quantitative menée par la communauté biologique au sens large sur les changements exacts que subissent les becs des pinsons de Darwin en raison de différents changements environnementaux, les chercheurs ont pu modéliser la manière dont les becs évolueraient.
Ils ont choisi la sécheresse comme facteur écologique, qui tend à sélectionner les pinsons à bec plus épais.
Ils ont alors pu prédire, puis simuler les chants des pinsons au fur et à mesure que les becs évoluaient.
Ils ont ainsi découvert qu’après une série de sécheresses simulées, les chants différaient suffisamment pour que les oiseaux mâles territoriaux ne les reconnaissent plus.
Le prix Nobel de chimie a été décerné mercredi à trois scientifiques pour des découvertes qui démontrent le potentiel des technologies avancées, notamment de l'intelligence artificielle.
Demis Hassabis et John Jumper de Google DeepMind, ont utilisé l'IA pour prédire la structure de millions de protéines ; et David Baker de l'Université de Washington, a utilisé un logiciel informatique pour inventer une nouvelle protéine.
Les docteurs Hassabis et Jumper faisaient partie d’une équipe de Google DeepMind, le laboratoire central d’intelligence artificielle de l’entreprise, et ont travaillé à une meilleure compréhension des structures des protéines.
Grâce à leur mode d’intelligence artificielle, AlphaFold2, ils ont finalement pu calculer la structure de toutes les protéines humaines, a déclaré le comité Nobel. Les chercheurs « ont également prédit la structure de la quasi-totalité des 200 millions de protéines que les chercheurs ont découvertes jusqu’à présent lors de la cartographie des organismes terrestres »
J'avais déjà parlé de leur travail ICI, en 2021.
Après le prix Nobel de physique, c'est le deuxième Nobel 2024 à impliquer l'intelligence artificielle, soulignant -si c'etait encore nécessaire - l'importance croissante de cette technologie dans la recherche scientifique.
Grâce à AlphaFold, DeepMind a franchi un cap important en prédisant la structure des protéines.
Pourtant, cela restait insuffisant. D’où la création d’AlphaProteo.
Cette IA va plus loin : elle crée de nouvelles protéines capables de se lier à des molécules cibles spécifiques, comme le VEGF-A, une protéine facteur de croissance de l’endothélium vasculaire, impliquée dans le développement des cancers.
Étant donné ses capacités, AlphaProteo pourrait accélérer la recherche sur de nombreuses maladies. Selon les experts, elle représente un bond technologique majeur.
En effet, en termes d’innovation, cette IA ouvre des perspectives que l’on croyait impossibles il y a encore quelques années. Ses protéines sur-mesure offrent des perspectives impressionnantes, dépassant largement les méthodes traditionnelles.
AlphaProteo, est le premier système d’IA permettant de concevoir de nouveaux liants protéiques à haute résistance destinés à servir de base à la recherche biologique et sanitaire. Cette technologie a le potentiel d’accélérer notre compréhension des processus biologiques et de contribuer à la découverte de nouveaux médicaments, au développement de biocapteurs et bien plus encore.
Alors que le cancer continue de représenter un grand défi, AlphaProteo pourrait bien être la clé tant attendue. En clair, cette IA permet aux chercheurs de créer des liants protéiques ultra-précis. Ces liants fonctionnent comme un puzzle qui s’assemble parfaitement.
Par exemple, pour la protéine virale BHRF1, AlphaProteo a montré un taux de réussite de 88 % lors des tests. Ces chiffres sont impressionnants et laissent entrevoir des possibilités infinies.
Autrement dit, AlphaProteo permet de produire des protéines capables de bloquer certaines interactions cellulaires responsables de maladies. Dans le but d’améliorer les traitements contre le cancer, cette IA pourrait jouer un rôle crucial.
Entre autres, elle a été testée sur plusieurs protéines cibles liées au cancer, mais aussi sur des infections virales, comme le SARS-CoV-2. Ses résultats sont tout simplement bluffants.
Les ARN les plus étudiés étaient essentiellement :
- les ARN messagers (ARNm), qui portent l'information nécessaire à la synthèse des protéines, ainsi que - les ARN ribosomiques (ARNr)
- et les ARN de transfert (ARNt), qui fabriquent les protéines à partir de l'information des ARNm.
Depuis 20 ans, les biologistes ont découvert trois nouvelles classes d'ARN : les microARN, les siARN et les piARN. À l'inverse des ARNm, ces nouveaux ARN ne codent pas de protéines, ils jouent un rôle en contrôlant l'expression d'autres gènes.
Victor Ambros et Gary Ruvkun ont travaillé sur l’organisme modèle Caenorhabditis elegans. Ce ver rond d’environ 1 millimètre de long possède différents types cellulaires: pour les muscles, pour le système nerveux et pour le système digestif. Cette organisation simplifiée en fait un organisme modèle pour l’étude du développement des pluricellulaires.
Dans les années 1980 et 1990, les deux biologistes cherchent à comprendre les processus qui régissent la croissance de ce petit nématode transparent. Ils découvrent alors un nouveau mécanisme de régulation des gènes. En 1993, ils publient dans la prestigieuse revue Cell leurs premiers résultats sur les micro-ARNs.
Cela justifie le prix Nobel qui leur a été décerné hier.
Il s'agit encore une fois d'un travail de recherche fondamentale qui débouche sur des applications très importantes pour la santé humaine.
Les études fonctionnelles réalisées sur les micro-ARN indiquent en effet que ces petits ARN (pas plus de 25 nucléotides, c'est à dire pas plus de 25 bases nucléiques) participent à la régulation de quasiment tous les processus cellulaires.
Ainsi, les micro-ARN inhibent l’expression de gènes en provoquant la dégradation de leur ARN messager. Un seul micro-ARN peut réguler l’expression de nombreux gènes différents. Et, inversement, un seul gène peut être régulé par plusieurs microARN.
Ils jouent un rôle majeur dans les processus de développement et de maintien de la différentiation. De plus, des altérations dans leur niveau d’expression ont été associées à bon nombre de pathologies (cancers, maladies cardiovasculaires, inflammatoires…).
Les études fonctionnelles de certains miARN impliqués dans la carcinogenèse ont permis d’identifier certains d’entre eux comme d’authentiques oncogènes ou gènes suppresseurs de tumeurs.
Des traitements basés sur le microARN sont en cours d’essais cliniques pour les maladies cardiaques, le cancer et les maladies neurodégénératives.
Outre leur rôle dans la cancérogenèse, les micro-ARN constituent des biomarqueurs pronostiques et diagnostiques prometteurs dans les cancers.
"Certes, c’est toujours un accomplissement pour un chercheurs lorsque sa recherche a des applications. Mais il ne faut pas négliger l’importance de la recherche fondamentale. D’ailleurs, un chercheur ne perd jamais de vue l’appliqué. Il est nécessaire de continuer à explorer notre curiosité initiale sans se limiter aux applications"
Anne Houdusse-Juille, directrice de recherche CNRS à l’Institut Curie et membre de l’Académie des sciences
Le cerveau d'une mouche à fruits est plus petit qu'une graine de pavot, mais il renferme une complexité incroyable dans cet espace minuscule.
Plus de 140 000 neurones sont reliés entre eux par plus de 150 mètres de câbles.
Des centaines de scientifiques ont cartographié ces connexions avec des détails étonnants ; ils publient leurs résultats dans une série d'articles parus cette semaine dans la revue Nature.
Les auteurs présentent un schéma de câblage neuronal d'un cerveau entier contenant 5 × 10 puissance 7 synapses chimiques entre 139 255 neurones reconstruits à partir d'une femelle adulte Drosophila melanogaster. La ressource intègre également des annotations sur les classes et types de cellules, les nerfs, les hémilignages et les prédictions des identités des neurotransmetteurs
D'énormes consortium, regroupant parfois des milliers de chercheurs, s'activent sur la structure et le fonctionnement du cerveau humain. Plusieurs projets ambitieux ont été lancés dans les années 2000 :
- The Human Brain Project, lancé en 2013 par l'UE pour 10 ans, vient de s'achever.
Entre 2013 et 2023, 155 institutions de 19 pays ont travaillé ensemble en tant que partenaires principaux du HBP. Au total, le HBP a été financé avec un budget de 607 millions d'euros sur quatre périodes de financement, accompagné d'accords de subvention spécifiques.
Le HBP a produit plus de 3000 publications académiques et plus de 160 outils numériques, des applications médicales et technologiques, une infrastructure de recherche ouverte – EBRAINS – ainsi qu’une communauté multinationale et interdisciplinaire unique qui ne se serait pas réunie autrement.
- A noter aussi le travail de cartographie de la Société pour la cartographie et le traitement du cerveau (Society for Brain Mapping and Therapeutics - SBMT
- Le projet Blue Brain, piloté par l'Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne qui se consacre actuellement au cerveau de souris.
- “The Human Connectome Project’s neuroimaging approach”
Le Human Connectome Project (HCP) s'est attaqué à l'un des grands défis scientifiques du 21e siècle : cartographier le cerveau humain, dans le but de relier sa structure à sa fonction et à son comportement.
Il s'agit évidement d'un travail titanesque : le cerveau humain comprend entre 80 et 100 milliards de neurones, 1 000 à 10 000 synapses sont établies par chaque neurone du cortex. 100 000 milliards de signaux synaptiques seraient produits chaque seconde dans tout le cerveau.
L'atlas cellulaire qui en résulte, décrit aujourd'hui dans Science et disponible en ligne , révèle de nouveaux modèles de connexions entre les cellules cérébrales appelées neurones, ainsi que des cellules qui s'enroulent sur elles-mêmes pour former des nœuds, et des paires de neurones qui sont presque des images miroir les unes des autres.
Dans un article intitulé :
"Incidence et mortalité du cancer de la prostate en Europe et implications pour les activités de dépistage"
le très sérieux journal médical britannique The BMJ publie des résultats qui laissent perplexes.
Le cancer de la prostate est actuellement la tumeur maligne la plus diagnostiquée chez les hommes et la troisième cause de décès par cancer spécifique aux hommes dans les États membres de l'UE.
En raison de la délicate balance bénéfices-risques, presque tous les pays européens ont jusqu’à présent choisi de ne pas mettre en place de programmes de dépistage du cancer de la prostate, en faveur d’une prise de décision partagée concernant le test PSA entre les hommes et leurs médecins .
En effet on a assisté ces dernières années à un surdiagnostic de ces cancers ; en Europe comme aux USA.
Seulement 20% des cancers de la prostate sont évolutifs et donc 80% ne progressent pas dans les 20 ans.
Malheureusement sur ces 80 %, nombre de patients subissent des traitements aux conséquences physiques lourdes (incontinence, impuissance, troubles intestinaux, perte de fertilité, etc.).
Ce surtraitement peut être une conséquence du surdiagnostic.
Des améliorations récentes dans la désescalade du traitement pour les hommes à faible risque atteints d'un cancer de la prostate sont observées dans certains pays.
En Norvège, par exemple, la proportion d'hommes à faible risque pris en charge principalement par une surveillance active au lieu d'un traitement immédiat est passée de 20 % à 80 % entre 2008 et 2021.
En Europe, après un test PSA positif le recours à l’IRM pré-biopsie et aux biopsies ciblées de la prostate est maintenant recommandé ; cela devrait réduire le nombre d’hommes qui recevront un diagnostic inutile de cancer de la prostate.
D'un autre côté, une étude conduite par Olivier Cussenot, publiée dans la revue European Urology Oncology début 2024, a montré que le dosage sanguin de PSA était mal prescrit : 70 % des hommes à 70 ans en font un, mais seulement 20 % à 50 ans, un âge où cet examen permet d’avoir un impact sur la mortalité. Rappelons que c’est un cancer de bon, voire de très bon pronostic quand il est diagnostiqué à un stade précoce.
L'infographie du journal "Le Monde" (voir ci-dessus) réalisée à partir de ces publications montre la décorrélation entre le taux d'incidence et le taux de mortalité du cancer de la prostate.
C'est particulièrement spectaculaire pour la France ! (voir ci-dessous)
Selon les théories les plus avancées, la matière – tout ce que nous pouvons voir et sentir dans l’univers – ne devrait pas exister.
En effet, chaque particule de matière naît avec un double, une particule d’antimatière (ou « antiparticule ») possédant des propriétés égales mais opposées comme la charge et le spin.
Chaque fois qu’une particule et son antiparticule se rencontrent, elles s’annihilent mutuellement. Les particules et les antiparticules peuvent être créées dans des proportions égales, mais elles finissent par se trouver et se détruire, ne laissant rien derrière elles.
Le Big Bang a, en quelque sorte, brisé cette règle. Il a créé un peu plus de matière que d’antimatière, et cette petite quantité de matière constitue tout ce que nous pouvons voir aujourd’hui.
Les observations actuelles sont formelles : l’antimatière a presque totalement disparu. Il en subsiste quelques quantités infimes dans l’Univers dit local, soit dans les rayons cosmiques, soit produite en laboratoire.
On estime qu'environ une particule sur un milliard – a réussi à survivre !
Les physiciens des particules espèrent que les neutrinos pourront aider à résoudre ce mystère.
Les neutrinos sont partout autour de nous.
Cette particule est encore largement une énigme car sa nature, sa masse, ses oscillations sont autant de mystères.
Le neutrino est une particule élémentaire décrite dans le modèle standard de la physique des particules.
Il n'a pas de charge et sa masse est si petite que l'on ne connait que sa limite supérieure.
En 1930, pour expliquer pourquoi la désintégration béta ne semble pas respecter les lois de conservation de l'énergie, de la quantité de mouvement et du spin, le physicien Wolfgang Ernst Pauli postule l'existence d'une nouvelle particule, de charge électrique nulle, que l'on appelera par la suite neutrino.
La radioactivité bêta-moins est l’émission d’un électron et d’un antineutrino accompagnant la transformation d’un neutron en proton. La radioactivité bêta-plus, son contraire, est la transformation d’un proton en neutron avec émission d’un positon et d’un neutrino. Les neutrinos ou antineutrinos sont des particules pratiquement indécelables.
Le neutrino peut se présenter sous 3 formes (saveurs)
- le neutrino électronique ou neutrino-électron :
- le neutrino muonique ou neutrino-muon :
- le neutrino tauique ou neutrino-tau :
Le Fermilab qui est en pointe sur le sujet qui nous occupe, a produit des faisceaux d’antineutrinos muoniques... Le problème est que l'on ne connaît pas la relation exacte entre neutrino et antineutrino.
Pour certains théoriciens, la connaissance des propriétés de changement de forme des neutrinos, et de la relation neutrino/antineutrino, pourrait permettre de comprendre pourquoi l'univers primitif s'est retrouvé avec légèrement plus de matière que d'antimatière... et de résoudre cette énigme existentielle !
Les lois de la physique indiquent que le monde matériel est constitué de particules élémentaires, c’est-à-dire insécables.
Les découvertes issues des accélérateurs de particules, ont révélé l’existence de 17 particules fondamentales, décrites par ce qui est communément appelé le modèle standard des particules.
Parmi ces particules, 12 sont des constituants de la matière – ce sont les fermions, qui forment tout ce qui nous entoure : des étoiles à l’air, en passant par les objets.
Les 5 particules restantes sont les bosons et servent à transmettre les forces physiques, par exemple le photon qui est la particule de lumière transmettant la force électromagnétique.
À chacune de ces 17 particules élémentaires correspond une antiparticule, une particule d’antimatière qui a la propriété de réagir avec sa particule associée, dès qu’elle la rencontre, pour dissoudre le couple en une autre forme d’énergie.
Ainsi, le proton n'est pas une particule élémentaire mais une particule composite. Il est composé de trois particules liées par des gluons, deux quarks up et un quark down, ce qui en fait un baryon (3 quarks).
Le neutron est composé de trois quarks (deux down et un up), ce qui en fait un baryon de charge électrique nulle. Comme pour le proton, ses quarks sont liés par l'interaction forte, transmise par des gluons.
Deep Underground Neutrino Experiment, ou DUNE, est le plus grand projet scientifique et technique souterrain de l'histoire américaine. Il a fallu une décennie pour en arriver là et il faudra peut-être encore une décennie avant qu'il ne commence à fonctionner. Si tout se passe bien, il transformera le neutrino en une quantité connue, comblant une lacune majeure dans la compréhension de l'univers par les scientifiques.
D'un côté, dans les entrailles des Black Hills du Dakota du Sud, à 1500m de profondeur, deux cavernes vides, chacune aussi haute qu'un immeuble de sept étages. Pendant plus d'un siècle, ces profondeurs ont été parcourues par des mineurs en quête d'or. Elles abritent aujourd'hui le Sanford Underground Research Facility, ou SURF.
Ici, les meilleurs physiciens des particules du monde seront à l'écoute d'un message porté par des milliards de neutrinos émis à 1300 kilomètres de là, par un gigantesque accélérateur de particules exploité par le Fermi National Accelerator Laboratory, (Fermilab), juste à l'extérieur de Chicago.
Ce faisceau étroit pointé directement vers la caverne des Black Hills, naviguera sous terre, non pas dans un tunnel, mais à travers trois états de roches solides.
Les physiciens espèrent que lorsque les neutrinos arriveront, ils expliqueront enfin comment le Big Bang a créé un tout petit peu plus de matière que son opposé, l’antimatière – un excès qui constitue tout l’univers d'aujourd’hui.
J'ai indiqué plus haut que contrairement à toutes les autres particules qui ont une identité immuable, les neutrinos sont des métamorphes. Une fois opérationnel, l’accélérateur du Fermilab produira l’une des trois « saveurs » de neutrinos. Mais lorsque ceux-ci atteindront le Dakota du Sud, certains auront pris une autre saveur.
Pour expliquer l'expérience à des béotiens en physique quantique - comme moi ! - le Dr Bryan Ramson du Fermilab utilise cette image :
« C'est aussi frappant que si vous vous transformiez en votre grand-mère en allant à la cuisine, puis redeveniez vous-même en revenant dans votre chambre »
C'est essentiellement ce que font les neutrinos. »
DUNE, avec les neutrinos va tenter de percer l'origine de cet « effet quantique à long terme et à longue distance » ... l'origine de l'univers en quelque sorte. Comment le Big Bang a violé cette parité qui devait conduire au néant ?
Le Dr Ramson et ses collègues de DUNE tentent de déterminer si les neutrinos changent de forme plus rapidement que les antineutrinos. Les neutrinos peuvent-ils échapper à leurs sosies en se transformant en une autre saveur, comme des fugitifs enfilant un costume différent ?
Est-ce ainsi que l'univers primitif s'est retrouvé avec légèrement plus de matière que d'antimatière ?
Si DUNE détecte une discordance entre les neutrinos et les antineutrinos, cela pourrait suggérer que l’hypothèse est fondée.
Il s'agit là d'une expérience scientifique hors norme, qui va mobiliser 1400 chercheurs, 200 instituts de physique à travers le monde dont l’IN2P3 (Institut national de physique nucléaire et de physique des particules) du CNRS en France, qui collabore déjà avec le CERN.
Une expérience à 5 milliards d'euros, dont les premières mesures sont prévues pour 2040, qui passionne déjà le monde de la recherche puisque les autorités scientifiques américaines chargées de classer les priorités du domaine pour la décennie à venir, a donné la priorité à l'achèvement du projet.
J'ai évoqué à plusieurs reprises sur ce site ce fameux LUCA.
L’ancêtre commun aux trois domaines (Eucarya, Bacteria et Archea) est une cellule déjà très élaborée, connue aujourd'hui sous le nom de LUCA ( The Last Universal Common Ancestor).
Ce n'est pas la première cellule vivante.
La biologie moléculaire l’avait établi au siècle dernier : tous les êtres vivants partagent les mêmes grosses molécules porteuses d’information (ADN, ARN et protéines), et le même code génétique pour transférer l’information entre ces molécules.
Cette unité du monde vivant indique une origine commune, un ancêtre possédant toutes ces caractéristiques. Il a été baptisé LUCA (acronyme de l’expression anglaise Last Universal Common Ancestor), lors d’un colloque international organisé en France par la Fondation des Treilles en 1996.
Depuis cette date les chercheurs ont cherché à affiner le portrait de LUCA, son origine, son âge (voir sur ce site).
Ce dernier ancêtre commun universel est le nœud de l'arbre de la vie (schéma ci-contre) à partir duquel les domaines procaryotes fondamentaux (Archaea et Bacteria) divergent. En tant que tel, notre compréhension de LUCA a un impact sur notre compréhension de l'évolution précoce de la vie sur Terre.
LUCA était-il un organisme simple ou complexe ? Dans quel type d'environnement vivait-il et quand ?
Les estimations d'âge pour LUCA sont généralement basées sur les archives fossiles, variant à chaque réinterprétation. La nature du métabolisme de LUCA s'est avérée tout aussi controversée, certains attribuant tous les métabolismes de base à LUCA, tandis que d'autres reconstruisent une forme de vie plus simple dépendante de la géochimie.
Une étude internationale parue le mois dernier (juillet 2024) dans la revue Nature Ecology and Evolution, donne des précisions très intéressantes, basées sur des techniques très pointues que je ne pourrais décrire ici. Je résume :
1) Ces chercheurs déduisent que LUCA a vécu ~ 4,2 Ga (4,09–4,33 Ga).
Il faut noter qu'après sa formation, il y a 4,56 milliards d’années, notre planète s’est refroidie. Son atmosphère s’est condensée et l’eau est apparue sous forme liquide. Il y a environ 4,3 milliards d’années, elle est devenue compatible avec la vie.
Rappelons que les traces de vie les plus anciennes sont les stromatolites, des structures rocheuses construites par des microorganismes. Elles datent de 3,4 milliards d’années. Au-delà, les chercheurs utilisent les traces chimiques.
2) Pour les auteurs de l'article, le génome de LUCA contiendrait les plans de 2 600 protéines, ce qui est bien supérieur à celui des estimations précédentes.
Globalement, leurs reconstructions métaboliques suggèrent que LUCA était un organisme relativement complexe, similaire aux Archaea et aux Bacteria actuelles.
3) Ces résultats suggèrent que LUCA était un acétogène anaérobie de type procaryote qui possédait un système immunitaire précoce.
Bien que LUCA soit parfois perçu comme vivant de manière isolée, les chercheurs en déduisent qu'il faisait partie d'un système écologique établi. Le métabolisme de LUCA aurait fourni une niche à d'autres membres de la communauté microbienne et le recyclage de l'hydrogène par la photochimie atmosphérique aurait pu soutenir un écosystème précoce modestement productif.
4) À cette époque, l'environnement terrestre était particulièrement hostile, mais la vie a pu se développer au voisinage de sources hydrothermales ou de mares chaudes. C'était l'hypothèse déjà retenue dont j'ai parlé à plusieurs reprises.
5) La manière dont l'évolution s'est déroulée depuis l'origine de la vie jusqu'aux premières communautés à l'époque de LUCA reste une question ouverte, mais l'âge inféré de LUCA (~ 4,2 Ga) comparé à l'origine de la Terre et de la Lune suggère que le processus a nécessité un intervalle de temps géologique étonnamment court.
"En 100 millions d’années environ, la vie serait apparue sur Terre et aurait évolué jusqu’à LUCA, un organisme « très similaire à un procaryote moderne », un être unicellulaire dépourvu de noyau. "
C'est justement ce qui fait débat, un certain nombre de chercheurs doutent qu'en si peu de temps on ait pu passer d'une cellule simple à un organisme aussi élaboré.
C'est le cas du pionnier en la matière, Patrick Forterre, dont j'ai plusieurs fois présenté les travaux ici.
Affaire à suivre !
NB : ci-dessous des figures plutôt destinées à des biologistes ou biochimistes ou spécialistes de l'évolution.
aa , Une représentation de LUCA basée sur la reconstruction du contenu génétique ancestral. Les noms de gènes en gras ont été déduits comme étant présents dans LUCA sous le seuil le plus strict (PP = 0,75, échantillonnés dans les deux domaines) ; ceux en gris sont présents au seuil le moins strict (PP = 0,50, sans exigence de présence dans les deux domaines).
Un arbre phylogénétique est une représentation schématique et buissonnante, permettant de mettre en avant une parenté entre espèces ou groupes d'espèces.
Les êtres les plus proches ne divergent qu'au fil des dernières branches de l'arbre, tandis qu'une ancestralité commune éloignée est marquée par un positionnement sur des branches très divergentes.
Charles Darwin, en expliquant l'évolution par les moyens de la sélection naturelle, fut l'un des premiers à exprimer une idée de parenté entre les espèces, et à justifier l'utilisation d'un arbre afin de sceller la proximité entre elles. Dans son ouvrage le plus célèbre, L'origine des espèces, publié en 1859, il n'y a qu'une seule illustration, celle d'un arbre phylogénétique, tandis qu'il argumente de l'intérêt de représenter ainsi le vivant.
Depuis Luca, l'arbre du vivant est devenu un buisson circulaire, pour que tous les êtres encore existants figurent au même niveau, afin de marquer le même laps de temps d'évolution.
Créée dans le cadre d'une collaboration entre le projet Web Tree of Life (malheureusement en standby depuis 2011) et le designer Leonard Eisenberg, l'infographie ci-dessus est un arbre généalogique colossal, montrant l'histoire de 3,5 milliards d'années de vie sur Terre.
Des chercheurs chinois du district de Jiangxia à Wuhan, ont découvert que les lucioles mâles prises dans les toiles de l'araignée tisseuse Araneus ventricosus émettent des signaux lumineux semblables à ceux des femelles, ce qui conduit d'autres mâles à se retrouver pris dans la même toile. Et ce sont ces araignées qui les incitent à faire cela !
Pour attirer les femelles, les mâles lucioles émettent un signal à impulsions mutiples à l'aide leurs deux organes de lanterne bioluminescente.
Quand un mâle est pris dans la toile de cette araignée - et en sa présence - la luciole n'émet qu'un seul signal identique à celui des femelles... et attire dans la toile nombre de ses congénères du même sexe.
Le résultat est que les lucioles mâles piégées émettent de faux signaux qui attirent davantage de lucioles mâles dans la toile.
Pour le responsable de la publication : « Peut-être que le venin de l'araignée perturbe le comportement normal de clignotement en interférant avec l'apport d'oxygène »
Conclusion : si vous êtes une luciole solitaire à la recherche d'une étincelle un soir d'été, cela vaut peut-être la peine de jeter un second coup d'œil à votre bien-aimée.
La xénotransplantation – l'implantation d'un organe d'un animal dans un être humain – est proposée depuis des décennies comme une solution potentielle qui pourrait rendre les reins beaucoup plus largement disponibles.
Mais le système immunitaire humain rejette les tissus étrangers, entraînant des complications potentiellement mortelles, et les experts notent qu'un rejet à long terme peut survenir même lorsque les donneurs sont bien compatibles.
Le rein provenait d'un porc conçu par la société de biotechnologie eGenesis, qui a retiré trois gènes impliqués dans le rejet potentiel de l'organe. De plus, sept gènes humains ont été insérés pour améliorer la compatibilité humaine. Un porc "humanisé" en quelque sorte !
La procédure a été réalisée dans le cadre d'un protocole de la Food and Drug Administration connu sous le nom de disposition d'usage compassionnel, qui est accordée aux patients atteints d'une maladie potentiellement mortelle qui pourraient bénéficier d'un traitement non approuvé.
Certains défenseurs des animaux font remarquer que : "L'utilisation de porcs comme source de pièces de rechange est dangereuse pour les patients humains, mortelle pour les animaux et pourrait provoquer la prochaine pandémie".
Les scientifiques de l'Ocean Census se sont fixé l'objectif ambitieux de découvrir 100 000 nouvelles espèces en une décennie, avant que la surpêche et le réchauffement climatique ne conduisent des populations entières à l'extinction.
Le programme exploite les évolutions rapides de l’extraction de l’ADN, du séquençage des gènes, de l’apprentissage automatique et de l’intelligence artificielle pour décrire les espèces à grande vitesse et à grande échelle.
En février dernier (2024), une équipe de 21 scientifiques s'est lancée dans une expédition dans les eaux largement inexplorées de Bounty Trough, au large de l'île du Sud de la Nouvelle-Zélande, dans l'espoir de découvrir une mine de nouvelles espèces.
L'expédition a porté ses fruits, ont-ils déclaré dimanche, avec la découverte de 100 nouvelles espèces, un nombre qui est susceptible d'augmenter, a déclaré Alex Rogers, un biologiste marin qui était l'un des dirigeants de l'expédition.
Des dizaines de mollusques, trois poissons, une crevette et un céphalopode qui est un type de mollusque prédateur figuraient parmi les nouvelles espèces découvertes lors de l'expédition, dirigée par Ocean Census.
L’activation de modes vibroniques (qui met en jeu à la fois des niveaux d'énergies électroniques et vibrationnels) dans des aminocyanines (colorant synthétique fluorescent réputé se fixer à l’extérieur des cellules) associées à la membrane cellulaire, par une lumière dans le proche infrarouge, peut tuer rapidement les cellules par nécrose.
Des vibrations concertées inférieures à la picoseconde de molécules entières par perturbation mécanique, en utilisant de très faibles concentrations (500 nM) d'aminocyanines et de faibles doses de lumière (80 mW cm −2 pendant 2,5 min), provoquent l'éradication totale de cellules de mélanome humain in vitro.
Ce type de rayonnement à un avantage non négligeable :il peut pénétrer beaucoup plus profondément dans le corps que la lumière visible, accédant aux organes ou aux os sans endommager les tissus.
Les chercheurs jugent cette découverte très prometteuse. En effet, ce genre de soin biomécanique (utilisant une machine moléculaire) empêche les cellules cancéreuses de s’adapter et de trouver une parade. Une fois en rémission, le cancer ne peut donc pas récidiver.
Les 422 sites géants d'extraction de pétrole, de gaz et de charbon qui ont été répertoriés en 2022 par un groupe de chercheurs, ont été baptisés « bombes carbone ».
Le journal "Le Monde" a publié le 31 octobre 2023 un article intitulé :
« BOMBES CARBONE » :
CES PROJETS FOSSILES QUI CONDAMNENT LES EFFORTS POUR LE CLIMAT
qui dévoile les tenants et les aboutissants de projets portés par les grandes entreprises du secteur des hydrocarbures avec le soutien des plus grandes banques.
Pourtant, l’Agence internationale de l’énergie l’a affirmé clairement en 2021 : les investissements dans de nouvelles installations fossiles ne sont pas nécessaires pour répondre aux besoins énergétiques mondiaux.
Cette question est d’autant plus cruciale que les bombes carbone que nous commençons à exploiter aujourd’hui pourront extraire des énergies fossiles pendant des décennies, nous enfermant dans un futur carboné. Le projet Mozambique LNG, dans lequel TotalEnergies est impliqué, a ainsi la capacité de produire du gaz jusqu’au début du XXIIe siècle.
La conclusion est simple : choisissons-nous une solution court-termiste qui détruit la biodiversité, altère gravement notre qualité de vie, hypothèque l'avenir de nos enfants sur cette planète, au bénéfice de quelques magnats de l'industrie, de la banque, des assurances et de leurs compères à la tête des états, où investissons-nous ces milliards de dollars et d'euros dans la transition énergétique, pour sauver ce qui encore peut l'être sur cette terre ?
Plongeant dans le monde énigmatique des trous noirs, des ondes gravitationnelles et d'autres phénomènes hallucinants, le physicien Kip Thorne et l'artiste visuelle Lia Halloran ont uni leurs forces pour créer un projet unique intitulé “The Warped Side of Our Universe, An Odyssey Through Black Holes, Wormholes, Time Travel and Gravitational Waves.” (Le côté déformé de notre univers, une odyssée à travers les trous noirs, trous de ver, voyages dans le temps et ondes gravitationnelles")
Ce livre collaboratif fusionne harmonieusement les connaissances approfondies de Thorne en physique avec les illustrations saisissantes d'Halloran, proposant une expérience immersive qui offre un aperçu des mystères de l'univers d'Einstein.
Thorne, physicien renommé du California Institute of Technology et lauréat du prix Nobel, apporte au projet son expertise en relativité générale et en ondes gravitationnelles. Ses travaux révolutionnaires sur l'Observatoire d'ondes gravitationnelles par interférométrie laser (LIGO), ainsi que la découverte des vibrations spatio-temporelles provenant des collisions de trous noirs, lui ont valu une reconnaissance mondiale.
Pendant ce temps, Lia Halloran, artiste visuelle et directrice du département d'art de l'Université Chapman, s'est immergée dans le monde de la science après un stage à l'Exploratorium de San Francisco.
« Le côté déformé de notre univers » combine les illustrations captivantes à l'encre de Halloran sur le dessin d'un film avec les explications poétiques de Thorne sur la physique qui les sous-tend.
L'œuvre d'art capture l'ampleur et le tourment des forces de la nature, soulignant les aspects troublants mais fascinants des tempêtes spatio-temporelles prédites par la relativité générale.
Les images ci-dessous représentent de manière complexe la torsion de l'espace-temps, connue sous le nom de vortenses.
À chaque découverte, le fossé cognitif et moral entre l’humanité et le reste du monde animal s’est érodé. Pendant des siècles, les énoncés linguistiques d’Homo sapiens ont été considérés comme uniques par nature, justifiant notre domination sur d’autres espèces et enveloppant de mystère l’évolution du langage.
Aujourd’hui, des experts en linguistique, en biologie et en sciences cognitives soupçonnent que les composants du langage pourraient être partagés entre les espèces, éclairant ainsi la vie intérieure des animaux de manière à aider à intégrer le langage dans leur histoire évolutive – et la nôtre.
Chez les humains, « l’apprentissage vocal » est considéré comme une compétence essentielle au langage parlé. Des chercheurs avaient déjà découvert la capacité d'apprentissage vocal chez les espèces autres que les humains, notamment chez les oiseaux chanteurs, les colibris, les perroquets, les cétacés comme les dauphins et les baleines, les pinnipèdes comme les phoques, les éléphants et les chauves-souris.
Pendant des centaines d’ années, le langage a marqué « la vraie différence entre l’homme et la bête », comme l’écrivait le philosophe René Descartes en 1649. Pas plus tard qu’à la fin du siècle dernier, les archéologues et les anthropologues ont émis l’hypothèse qu’il y a 40 000 à 50 000 ans une "révolution humaine " a fracturé l'histoire de l'évolution, créant un fossé infranchissable séparant les capacités cognitives et linguistiques de l'humanité de celles du reste du monde animal.
La vision du langage comme une superpuissance spécifiquement humaine, qui permettait à Homo sapiens d’écrire de la poésie épique et d’envoyer des astronautes sur la Lune, supposait qu’une biologie spécifiquement humaine corresponde. Mais les tentatives visant à découvrir les mécanismes biologiques particuliers – qu’ils soient physiologiques, neurologiques ou génétiques – qui rendent le langage possible ont toutes échoué.
FoxP2 était le gène recherché depuis longtemps qui permettait aux humains de parler... jusqu'à ce que le gène apparaisse dans les génomes.de rongeurs, d'oiseaux, de reptiles, de poissons et d'anciens hominidés tels que les Néandertaliens, dont la version de FoxP2 ressemble beaucoup à la nôtre.
La recherche d’une anatomie vocale exclusivement humaine a également échoué.
Les recherches émergentes pourraient suggérer que le langage humain n’a rien de très spécial. D’autres espèces utilisent des signaux verbaux intentionnels, tout comme nous. Certains, comme les mésanges japonaises et les bavards pieds, sont connus pour combiner différents signaux pour créer de nouvelles significations. De nombreuses espèces sont sociales et pratiquent la transmission culturelle, satisfaisant ce qui pourrait être une condition préalable à un système de communication structuré comme le langage.
Le pays le plus accro aux énergies fossiles amorce un virage spectaculaire vers les énergies renouvelables. Le graphique ci-contre montre, que loin derrière la Chine, les USA (nous) ont rattrapé l'Europe.
Au coeur même de l'eldorado pétrolier, l'énergie propre avance ses pions.
Houston, qui abrite plus de 500 sociétés pétrolières et gazières, compte également plus de 130 sociétés liées au solaire et à l'éolien . Certains des plus grands parcs éoliens et solaires du pays se trouvent dans les plaines du Texas, à l'extérieur de la ville, et un immense parc éolien a été proposé au large de Galveston .
Tulsa, une ancienne ville en plein essor autrefois connue sous le nom de «capitale mondiale du pétrole» est plongée dans une nouvelle révolution énergétique.
Au port, une société italienne, Enel, construit une usine de panneaux solaires d'un milliard de dollars. L'usine de bus est exploitée par Navistar, l'un des plus grands constructeurs de véhicules utilitaires au monde. Et le principal service public d'électricité de la ville, Public Service Company of Oklahoma, tire désormais plus de 28 % de son électricité de l'énergie éolienne.
Francis Energy, un fabricant à croissance rapide de bornes de recharge pour véhicules électriques, est basé à Tulsa.
On pourrait multiplier les exemples à travers tout le pays et il faut noter qu'environ les deux tiers des nouveaux investissements dans les énergies propres se font dans les États contrôlés par les républicains, où les décideurs politiques ont toujours résisté aux énergies renouvelables. Mais quand des milliards de dollars sont en jeu, le politique sait s'effacer devant l'économie.
"Business is business" et "Energy is energy" !
Il y a en effet une bonne raison à cet engouement : l'énergie propre est devenue bon marché, beaucoup plus rapidement que prévu.
Il y a quinze ans, les panneaux solaires, les éoliennes et les véhicules à batterie étaient largement considérés comme des technologies de niche, trop chères et peu fiables pour une utilisation grand public.
Depuis 2009, le coût de l'énergie solaire a chuté de 83 %, tandis que le coût de production de l'énergie éolienne a diminué de plus de moitié. Le prix des cellules de batterie lithium-ion a diminué de 97 % au cours des trois dernières décennies.
Aujourd'hui, les énergies solaire et éolienne sont les nouvelles sources d'électricité les moins chères sur de nombreux marchés, générant 12 % de l'électricité mondiale, en constante et rapide augmentation. Cette année, pour la première fois, les investisseurs mondiaux devraient investir plus d'argent dans l'énergie solaire - quelque 380 milliards de dollars - que dans le forage pétrolier.
Aux États-Unis, le président Biden a signé un trio de lois au cours de ses deux premières années au pouvoir qui ont alloué des fonds sans précédent pour l'énergie propre : une loi bipartite sur les infrastructures de 1 000 milliards de dollars a fourni des fonds pour améliorer le réseau électrique, acheter des bus électriques pour les écoles et construire un réseau national réseau de chargeurs de véhicules électriques. La loi bipartite CHIPS and Science Act a réservé des milliards de dollars pour les semi-conducteurs, vitaux pour la fabrication automobile.
La réglementation accélère également la transition énergétique. M. Biden a proposé de nouvelles limites de pollution fédérales strictes sur les tuyaux d'échappement et les cheminées, et plusieurs États ont surenchéri. La Californie, dont le marché influence l'ensemble de l'industrie automobile, prévoit d'arrêter les ventes de nouvelles voitures à essence d'ici 2035.
Les investissements massifs des États-Unis ont suscité une vive réaction de la part d'autres pays riches. En particulier l'Europe, encore empêtrée dans des rivalités étatiques, qui s'est plaint que les États-Unis subventionnaient injustement ses fabricants d'énergie propre.
Au lieu de gémir, il faudrait peut-être agir !
Aux USA, les véhicules électriques sont de loin le segment de l'industrie automobile qui connaît la croissance la plus rapide, avec des ventes record de 300 000 unités au deuxième trimestre 2023, soit une augmentation de 48 % par rapport à l'année précédente.
Les Tesla font désormais partie des voitures les plus vendues dans le pays et Ford a étendu sa production du F-150 Lightning, la version électrique de sa populaire camionnette, après qu'une forte demande initiale a créé une très longue liste d'attente.
Les inquiétudes des consommateurs concernant la disponibilité des bornes de recharge ainsi que le coût de certains modèles ont contribué à refroidir quelque peu les ventes, ce qui a conduit certains constructeurs automobiles à réduire considérablement les prix.
A noter que le consortium de sept constructeurs automobiles – BMW Group, General Motors, Honda, Hyundai, Kia, Mercedes-Benz Group et Stellantis – investisent 1 milliard de dollars dans une coentreprise pour construire 30 000 ports de recharge sur les principales autoroutes et routes notamment aux États-Unis et au Canada.
Cependant, des crédits d'impôt fédéraux allant jusqu'à 7 500 $ ont rendu les véhicules électriques les moins chers compétitifs par rapport aux voitures à essence. Et environ deux douzaines d'États offrent des crédits d'impôt supplémentaires, des rabais ou des frais réduits, ce qui fait encore baisser leur coût.
L'action gouvernementale aide également les véhicules plus lourds à passer à l'électricité. Les ventes d'autobus scolaires électriques montent en flèche, en grande partie à cause de 5 milliards de dollars de subventions fédérales qui peuvent couvrir 100 % des coûts pour les communautés à faible revenu. Le service postal prévoit de dépenser au début 10 milliards de dollars pour acheter 66 000 camions de courrier électriques – environ 30% de sa flotte – au cours des cinq prochaines années.
Dans le secteur privé, Amazon a commandé 100 000 camions de livraison électriques à Rivian. Tesla a un semi-remorque électrique, tout comme plusieurs autres fabricants, dont Peterbilt.
Le 19 janvier 2023, Eurostat (Office des statistiques de l’UE) a publié les dernières statistiques sur les énergies renouvelables (EnR) : en 2021, au niveau de l’ensemble de l’UE (27 Etats membres), la part d’EnR dans la consommation finale brute d’énergie était de 21,8% en 2020, soit 1,8 points de pourcentage au-dessus de son objectif 2020 (20%) mais « bien en dessous » de son objectif 2030 (32%).
Par ailleurs, cette part de 21,8% est 0,3 points de pourcentage en dessous du niveau atteint en 2020 (22,1%). Il s’agit de la toute première baisse observée par Eurostat depuis le début des statistiques dans ce cadre (2004).
Ce n'est pourtant pas le moment de s'endormir, quand les Etats-Unis se réveillent et la Chine explose les compteurs !
En Chine, qui est actuellement à la fois le premier pollueur mondial et le leader mondial de l'énergie renouvelable, le gouvernement continue d'investir dans chaque étape de la production d'énergie propre, des cellules solaires aux batteries, éoliennes et plus encore.
Comme les États-Unis, la Chine accorde des subventions aux acheteurs de véhicules électriques. L'année dernière, elle a dépensé 546 milliards de dollars en énergie propre, bien plus que tout autre pays au monde.
Le tableau ci-contre met en évidence une grande disparité dans l'Union Européenne : si la part d'ENnR en Suède est en passe d'atteindre les 2/3 de sa consommation brute, des pays comme la France et l'Allemagne sont en dessous des 20%. La France est le seul pays européen à ne pas avoir atteint son objectif en 2019.