« Memento mori » (« souviens-toi que tu vas mourir »)...

 

... Car il est une esthétique de l'angoisse de mort, qui ne recouvre pas tout à fait celle de la mort et son iconologie macabre. La maxime doit donc être réécoutée pour y entendre le rapport au monde, et notamment la distance, qu'implique l'angoisse. La formule devient alors concept opératoire pour envisager la façon dont l'angoisse travaille l'oeuvre d'art, par-delà toute analyse simplement iconologique.

 

Qu'est-ce donc qu'une oeuvre angoissante ? En quoi une peinture, par exemple, peut-elle constituer un rappel cinglant de la certitude de la mort ? À charge, pour la phénoménologie, d'envisager la fascination ambiguë pour la mort dont témoigne l'histoire de l'art, et de montrer comment le tableau peut faire voir ce qui s'entend dans la maxime « memento mori ».

 

Benjamin Delmotte, Esthétique de l'angoisse 

 

Qui a peint quoi, ou mort de qui ?