Conscience

 " Le savant n’est pas l’homme qui fournit les vraies réponses ;

c’est celui qui pose les vraies questions. "

C. Levi-Strauss, Le cru et le cuit

 

" Pourquoi craindre pour le dompteur, sa cage le protège des hommes' 

d'après Samuel Beckett

Sciences

Je propose ici un petit parcours - très personnel - au coeur de l'aventure scientifique qui, de Sapiens et Néandertal vous conduira aux nanosciences, à la biologie synthétique, à la chimie du vivant ou encore à l'intelligence artificielle...

Un non scientifique curieux pourra tirer profit de ces quelques pages sans équations et sans le jargon des initiés.

 

Voir

" Derrière la vitre qu’est la nature, apparaît lentement l’espèce d’une seconde, un fantôme d’éternité. De ce fantôme nous nous satisfaisons. Il devrait nous désespérer, (…). A ces moments le monde paraît laisser échapper comme par mégarde, un peu de son secret."

 A. Camus

 aussi: https://www.jeanpierrelavergne.fr/                                 


Blog

 

Billets d'humeur -depuis janvier 2009 - classés, pour simplifier, en six rubriques : arts, histoire, philosophie, politique, société, sciences.

Rappel : philosophie = aime la sagesse !

 

Planète vivante

Ressources pillées, biodiversité gravement altérée, pollutions majeures, climat déréglé... l'avenir de l'homme sur la Terre s'avère très sombre !

 


Le joueur de pipeau !

"L' ECOLOGIE à la FRANCAISE" !!!

Le Haut Conseil pour le Climat lancé il y a quelques mois par E. Macron estimait il y a peu que la trajectoire de la France est incompatible avec ses ambitions :

 

- des objectifs critiqués "même tous appliqués, ils sont largement insuffisants pour stabiliser le réchauffement climatique à venir" or " Les objectifs nationaux ne sont pas atteints "

 

- des changements structurels insuffisants dans les secteurs clés : transports, énergie, bâtiments,

 

- une action publique à revoir en profondeur : transformer le système d'infrastructures, réaliser les investissements nécessaires en faveur de l'efficacité énergétique, stopper les investissements dans les filières qui émettent beaucoup de gaz à effet de serre.

 

Il y a quelques mois, je publiais un bilan mondial, européen et français qui arrivait exactement au même constat : la France n'a absolument pas mis en place les moyens de son ambition.

Pour lutter contre le réchauffement climatique, dans tous les domaines, elle affiche un retard considérable. 

 

Il n'y a PAS d'écologie à la française... mais il y a, à la tête de ce pays un excellent joueur de pipeau !

Ernie Barnes, icone noire de la peinture américaine contemporaine

 ERNEST EUGENE BARNES Jr. est né à Durham, Caroline du Nord, en 1938, et a grandi dans un quartier ségrégué connu sous le nom de Bottom. Son père était commis à l'expédition pour la Liggett & Myers Tobacco Company et sa mère travaillait comme domestique.

Plus d'une douzaine d'années après sa mort, Barnes, longtemps un peintre populaire, est devenu un peintre important, avec tout ce que ce terme implique : un marché mondial en plein essor  ; nouvel intérêt de la part des musées ; et, plus immédiatement, une grande exposition en galerie prévue pour l'année prochaine à Ortuzar Projects à New York, ce qui invitera à un examen plus approfondi de la carrière variée de Barnes.

 

 Grand sportif, Barnes comprenait le corps humain non pas de l'extérieur vers l'intérieur, à la manière étudiée d'un dessinateur, mais de l'intérieur vers l'extérieur, grâce à sa connaissance de la façon dont les os, les muscles et les ligaments bougent de concert. 

 

"Être un athlète m'a aidé à formuler une analyse du mouvement", a-t-il déclaré à un intervieweur. "Et le mouvement est ce que je voulais capturer sur toile."

 

Avec le NYT

Energie propre aux USA : le grand bond en avant !

L'Europe (et la France) feraient bien de ne plus traîner !

Le pays le plus accro aux énergies fossiles amorce un virage spectaculaire vers les énergies renouvelables. Le graphique ci-contre montre, que loin derrière la Chine, les USA (nous) ont rattrapé l'Europe.

 Au coeur même de l'eldorado pétrolier, l'énergie propre avance ses pions.

 

Houston, qui abrite plus de 500 sociétés pétrolières et gazières, compte également plus de 130 sociétés liées au solaire et à l'éolien . Certains des plus grands parcs éoliens et solaires du pays se trouvent dans les plaines du Texas, à l'extérieur de la ville, et un immense parc éolien a été proposé au large de Galveston .

 

Tulsa, une ancienne ville en plein essor autrefois connue sous le nom de «capitale mondiale du pétrole» est plongée dans une nouvelle révolution énergétique.

Au port, une société italienne, Enel, construit une usine de panneaux solaires d'un milliard de dollars. L'usine de bus est exploitée par Navistar, l'un des plus grands constructeurs de véhicules utilitaires au monde. Et le principal service public d'électricité de la ville, Public Service Company of Oklahoma, tire désormais plus de 28 % de son électricité de l'énergie éolienne.

 Francis Energy, un fabricant à croissance rapide de bornes de recharge pour véhicules électriques, est basé à Tulsa. 

 

On pourrait multiplier les exemples à travers tout le pays et il faut noter qu'environ les deux tiers des nouveaux investissements dans les énergies propres se font dans les États contrôlés par les républicains, où les décideurs politiques ont toujours résisté aux énergies renouvelables. Mais quand des milliards de dollars sont en jeu, le politique sait s'effacer devant l'économie.

 

"Business is business" et "Energy is energy" !

 

Des coûts en chute libre

Il y a en effet une bonne raison à cet engouement :  l'énergie propre est devenue bon marché, beaucoup plus rapidement que prévu.

 

Il y a quinze ans, les panneaux solaires, les éoliennes et les véhicules à batterie étaient largement considérés comme des technologies de niche, trop chères et peu fiables pour une utilisation grand public.

 

Depuis 2009, le coût de l'énergie solaire a chuté de 83 %, tandis que le coût de production de l'énergie éolienne a diminué de plus de moitié. Le prix des cellules de batterie lithium-ion a diminué de 97 % au cours des trois dernières décennies.

 

Aujourd'hui, les énergies solaire et éolienne sont les nouvelles sources d'électricité les moins chères sur de nombreux marchés, générant 12 % de l'électricité mondiale, en constante et rapide augmentation. Cette année, pour la première fois, les investisseurs mondiaux devraient investir plus d'argent dans l'énergie solaire - quelque 380 milliards de dollars - que dans le forage pétrolier.

 

Aux États-Unis, le président Biden a signé un trio de lois au cours de ses deux premières années au pouvoir qui ont alloué des fonds sans précédent pour l'énergie propre : une loi bipartite sur les infrastructures de 1 000 milliards de dollars a fourni des fonds pour améliorer le réseau électrique, acheter des bus électriques pour les écoles et construire un réseau national réseau de chargeurs de véhicules électriques. La loi bipartite CHIPS and Science Act a réservé des milliards de dollars pour les semi-conducteurs, vitaux pour la fabrication automobile.

 

La réglementation accélère également la transition énergétique. M. Biden a proposé de nouvelles limites de pollution fédérales strictes sur les tuyaux d'échappement et les cheminées, et plusieurs États ont surenchéri. La Californie, dont le marché influence l'ensemble de l'industrie automobile, prévoit d'arrêter les ventes de nouvelles voitures à essence d'ici 2035.

 

Les investissements massifs des États-Unis ont suscité une vive réaction de la part d'autres pays riches. En particulier l'Europe, encore empêtrée dans des rivalités étatiques, qui s'est plaint que les États-Unis subventionnaient injustement ses fabricants d'énergie propre.

Au lieu de gémir, il faudrait peut-être agir !

 

Le boom des véhicules électriques

Aux USA, les véhicules électriques sont de loin le segment de l'industrie automobile qui connaît la croissance la plus rapide, avec des ventes record de 300 000 unités  au deuxième trimestre 2023, soit une augmentation de 48 % par rapport à l'année précédente.

 Les Tesla font désormais partie des voitures les plus vendues dans le pays et Ford a étendu sa production du F-150 Lightning, la version électrique de sa populaire camionnette, après qu'une forte demande initiale a créé une très longue  liste d'attente.

 

Les inquiétudes des consommateurs concernant la disponibilité des bornes de recharge ainsi que le coût de certains modèles ont contribué à refroidir quelque peu les ventes, ce qui a conduit certains constructeurs automobiles à réduire considérablement les prix. 

 

A noter que le consortium de sept constructeurs automobiles – BMW Group, General Motors, Honda, Hyundai, Kia, Mercedes-Benz Group et Stellantis – investisent 1 milliard de dollars dans une coentreprise pour construire 30 000 ports de recharge sur les principales autoroutes et routes notamment aux États-Unis et au Canada.

 

Cependant, des crédits d'impôt fédéraux allant jusqu'à 7 500 $ ont rendu les véhicules électriques les moins chers compétitifs par rapport aux voitures à essence. Et environ deux douzaines d'États offrent des crédits d'impôt supplémentaires, des rabais ou des frais réduits, ce qui fait encore baisser leur coût.

 

L'action gouvernementale aide également les véhicules plus lourds à passer à l'électricité. Les ventes d'autobus scolaires électriques montent en flèche, en grande partie à cause de 5 milliards de dollars de subventions fédérales qui peuvent couvrir 100 % des coûts pour les communautés à faible revenu. Le service postal prévoit de dépenser au début 10 milliards de dollars pour acheter 66 000 camions de courrier électriques – environ 30% de sa flotte – au cours des cinq prochaines années.

 

Dans le secteur privé, Amazon a commandé 100 000 camions de livraison électriques à RivianTesla a un semi-remorque électrique, tout comme plusieurs autres fabricants, dont Peterbilt.

L'Europe (et la France) éternel perdants ?

Le 19 janvier 2023, Eurostat (Office des statistiques de l’UE) a publié les dernières statistiques sur les énergies renouvelables (EnR) : en 2021, au niveau de l’ensemble de l’UE (27 Etats membres), la part d’EnR dans la consommation finale brute d’énergie était de 21,8% en 2020, soit 1,8 points de pourcentage au-dessus de son objectif 2020 (20%) mais « bien en dessous » de son objectif 2030 (32%).

Par ailleurs, cette part de 21,8% est 0,3 points de pourcentage en dessous du niveau atteint en 2020 (22,1%). Il s’agit de la toute première baisse observée par Eurostat depuis le début des statistiques dans ce cadre (2004).

 

Ce n'est pourtant pas le moment de s'endormir, quand les Etats-Unis se réveillent et la Chine explose les compteurs !

 

En Chine, qui est actuellement à la fois le premier pollueur mondial et le leader mondial de l'énergie renouvelable, le gouvernement continue d'investir dans chaque étape de la production d'énergie propre, des cellules solaires aux batteries, éoliennes et plus encore. 

Comme les États-Unis, la Chine accorde des subventions aux acheteurs de véhicules électriques. L'année dernière, elle a dépensé 546 milliards de dollars en énergie propre, bien plus que tout autre pays au monde.

 

Le tableau ci-contre met en évidence une grande disparité dans l'Union Européenne : si la part d'ENnR en Suède est en passe d'atteindre les 2/3 de sa consommation brute, des pays comme la France et l'Allemagne sont en dessous des 20%. La France est le seul pays européen à ne pas avoir atteint son objectif en 2019.

 

 

L’intensification de l’agriculture est à l'origine de la disparition des oiseaux en Europe

Disparition de  60 % des oiseaux des terres agricoles européennes au cours des 40 dernières années.

Tarier des près
Tarier des près

Une large collaboration scientifique européenne a quantifié pour la première fois l’impact direct de différentes activités humaines sur les oiseaux à l’échelle du continent : les données recueillies pendant près de 40 ans montrent une perte de près d’un quart du nombre d’oiseaux sur cette période.

 

Plus précisément, l’étude démontre l’effet négatif et prépondérant de l’intensification des pratiques agricoles. Ces travaux, dirigés par deux scientifiques du CNRS et un doctorant de l’Université de Montpellier ont impliqué des chercheurs et chercheuses du Museum national d’histoire naturelle et de nombreux pays d’Europe. Ils sont publiés dans la prestigieuse revue américaine  PNASProceedings of the National Academy of Sciences, USA).

 

 

L'utilisation de pesticides et d'engrais de synthèse responsable majeur de cette hémorragie

Moineau friquet
Moineau friquet

Environ 20 millions ! C’est le nombre moyen d’oiseaux disparaissant en Europe d’une année sur l’autre, depuis près de 40 ans. Soit 800 millions d’oiseaux en moins depuis 1980.

 

Ces chiffres viennent d’être établis grâce à une équipe européenne qui a démontré, dans une même étude, la responsabilité dominante de l’évolution des pratiques agricoles. Les scientifiques ont comparé pour cela plusieurs pressions liées à l’activité humaine : l’évolution des températures, de l’urbanisation, des surfaces forestières et des pratiques agricoles.

 

Ils ont ainsi pu quantifier et hiérarchiser pour la première fois leurs impacts sur les populations d’oiseaux, en rassemblant le jeu de données le plus complet jamais réuni : 37 ans de données de 20 000 sites de suivi écologique dans 28 pays européens, pour 170 espèces d’oiseaux différentes.

 

Celles-ci permettent même d’observer finement l’effet des pressions cumulées à l’échelle de chaque pays, d’une année sur l’autre.

Si les populations d’oiseaux souffrent de ce « cocktail » de pressions, les recherches montrent que l’effet néfaste dominant est celui de l'intensification de l'agriculture, c’est-à-dire de l’augmentation de la quantité d’engrais et de pesticides utilisée par hectares.

 

Elle a entraîné le déclin de nombreuses populations d’oiseaux, et plus encore celle des oiseaux insectivores. En effet, engrais et pesticides peuvent perturber l’équilibre de toute la chaîne alimentaire d’un écosystème.

 

L’autre pression la plus importante est celle liée à l’augmentation globale des températures, qui touche bien sûr plus durement les espèces préférant le froid, avec 40 % de déclin, mais n’épargne pas les espèces préférant le chaud, avec 18 % de déclin.

Enfin, si le nombre d’oiseaux a chuté à l’échelle du continent, certains écosystèmes sont plus durement touchés que d’autres : alors que le nombre d’oiseaux forestiers a diminué de 18 %, ce chiffre monte à 28 % pour les oiseaux urbains et bondit à 57 % pour les oiseaux des milieux agricoles.

 

Que se passe-t'il en France ?

Pipit farlouse
Pipit farlouse

La France est un bon miroir de la situation européenne : elle figure néanmoins parmi les pays dont la surface agricole exploitée de manière intensive est la plus élevée mais aussi parmi ceux dont cette surface a le plus augmenté récemment.

 

La température a également augmenté d'environ 1 °C entre 1996 et 2016, la surface artificialisée est supérieure à la moyenne européenne et la couverture forestière inférieure à la moyenne européenne même si elle s'est accrue depuis 1996.

 

Le nombre d'oiseaux agricoles et forestiers a diminué de 43 % et 19 % respectivement. Le nombre d'oiseaux nichant en milieu urbain a lui augmenté de 9 %.

 

Certaines espèces ont vu leur population chuter de manière spectaculaire : -75 % environ pour le moineau friquet, le tarier des prés et le pipit farlouse, par exemple.

Ce déclin illustre la répercussion des activités humaines sur tout un groupe d'espèces aux exigences très différentes. C'est la signature d'une dégradation environnementale profonde. Plus directement, les oiseaux sont impliqués dans des interactions fondamentales dans les écosystèmes : prédation et régulation d'autres espèces, dissémination des graines, ressources pour d'autres espèces prédatrices. Leur disparition met ainsi en péril l’ensemble des écosystèmes.

 

 

Du froid industriel, à l'essence au plomb

L'histoire d'un génial, mais funeste inventeur

Le commerce de la glace aux temps anciens (du XVII ème au XIX ème siècle)

La glacière du mas du Grand Bois vert à Mouriès (Bouches du Rhône)
La glacière du mas du Grand Bois vert à Mouriès (Bouches du Rhône)

Dans les siècles passés, quand on voulait conserver des aliments par réfrigération il fallait importer la glace des montagnes, puis la conserver d'une année sur l'autre dans des glacières naturelles. 

 

Dans le parc de Versailles, il y avait 9 glacières dès 1690.

 

En Provence, l’emploi de la glace est ancien, mais peu répandu avant le 17 eme siècle.

 

Dans la région d’Aix, Marseille on utilise le massif de la Sainte Baume, qui par sa situation géographique, avec une altitude de 700 a 900 m, permettait l’approvisionnement et le stockage en hiver dans des puits à glace.

 

De nombreuses glacières sont aussi installées en Camargue. Dans la région d'Arles, un rapport de police de 1701 indique les noms de dix huit propriétaires de glacières. Seize sont situés en Camargue, une grande majorité ce trouve à proximité du grand et du petit Rhône. Les propriétaires sont des nobles ou des bourgeois qui ont été consuls, le sont ou le seront plus tard.

 

Dans le Gard il y avait 5 glacières communales dont une à Aimargues qui est régulièrement restaurée.

 

La glacière de Castelnau-le-Lez. Ce véritable igloo est construit en pierre de Castries. Les premières traces de ce monument remontent au xviie siècle
La glacière de Castelnau-le-Lez. Ce véritable igloo est construit en pierre de Castries. Les premières traces de ce monument remontent au xviie siècle

Autour de Montpellier de nombreuses glacières ont été construites, on y stockait de la glace venue du Mont Aigoual.

Agde, Béziers, Frontignan, Montpellier, Castelnau, Lunel... avaient leurs glacières.

 

La glace était transportée de nuit à dos de mulets de l'Espérou au Vigan, puis dans des charettes vers Montpellier. La déperdition était évidemment importante.

 

Evidemment, Le commerce de la "neige-glace" faisait l'objet d'un Privilège royal... moyennant finance.

 

 

Le froid industriel

Principe thermodynamique

 

 

 

Un réfrigérateur est une machine thermique constituée d’un circuit fermé dans lequel circule un fluide (fluide frigorigène). Ce circuit est composé de quatre éléments principaux : un compresseur, un détendeur et deux échangeurs de chaleur (le condenseur et l’évaporateur). Le but de cette machine thermodynamique est de transférer l'énergie d'un milieu froid (source froide) à un milieu chaud (source chaude). On pompe ici la chaleur !

 

Pour ce faire, on utilise donc les propriétés thermodynamiques d’un fluide frigorigène dont la température d’évaporation reste très basse. Le fluide absorbe la chaleur à basse température et basse pression, puis libère la chaleur à une température et une pression plus élevées, généralement par un changement d'état.

 

Le principe est donc de faire passer le fluide frigorigène dans différents états afin qu’il permette de refroidir le milieu en un endroit précis.

 

Le frigorigène va circuler dans un circuit de refroidissement nommé évaporateur. Durant ce trajet, le liquide va s’évaporer pour passer à l’état gazeux. Ce gaz durement refroidi va devoir monter en température et pour se faire, il va absorber la chaleur ambiante dans le frigo.

 

Pour continuer son circuit, le fluide maintenant sous forme de gaz va passer dans le compresseur, qui  le ,comprime, augmente sa température, et le propulse dans le condenseur, un long serpentin que l’onretrouve à l’arrière de l’appareil. C’est à cette étape de son trajet que le gaz redevient liquide et  libére la chaleur récupérée vers l’extérieur.

 

Enfin, le frigorigène termine son parcours dans le détendeur qui va détendre le liquide compressé précédemment. C’est à ce moment là que la température du liquide chute et refroidit la cavité du réfrigérateur.

 

On aura compris que ce qui fonctionne dans un sens peut fonctionner dans l'autre, comme dans les pompes à chaleur.

 

 

Fluides frigorigènes : de l'ammoniac aux CFC

La création de froid artificiel nécessite donc l'utilisation d'une sorte de gaz "réfrigérant".

A la fin du XIXème siècle tous les composés disponibles utilisés étaient sujets à des défaillances catastrophiques. 

 

L'ammoniac (ébullition = -38 °C) a été le premier largement utilisé.

 

Mais lors de l' Exposition universelle de 1893 à Chicago, une usine de fabrication de glace à l'échelle industrielle a explosé, tuant 16 personnes, quand l'ammoniac qu'elle utilisait comme "réfrigérant" s'est enflammé. 

 

Un autre réfrigérant populaire, le chlorure de méthyle (ébullition = -24°C), avait aussi été impliqué dans des dizaines de décès à travers le pays, victimes de fuites accidentelles. 

 

Les produits de la marque Frigidaire (marque déposée par la General Motors en 1918) reposaient sur le dioxyde de soufre, un gaz toxique qui pouvait provoquer des nausées, des vomissements, des douleurs à l'estomac et des dommages aux poumons.

 

Ce qui fait que les journaux dénonçaient les «glacières à gaz de la mort» et qu'un nombre croissant de législateurs explorait l'idée d'interdire purement et simplement les réfrigérateurs domestiques.

 

C'est alors qu'intervint un inventeur compulsif, l'américain Thomas Midgley Jr. qui en 1932 proposa des CFCs (chorofluorocarbures), dont le fréon mis au point par la Dupont de Nemours.

 

Thomas Midgley, inventeur compulsif

L'année 2023 marque le centenaire de la première apparition de l'essence au plomb sur le marché.

Triste anniversaire pour une invention de Thomas Midgley, qui avait été saluée à l'époque comme un progrès considérable pour l'automobile.

 

Ce brillant inventeur est issu d'une famille de bricoleurs géniaux. Après des études en génie mécanique à Cornell, il s'installe à Dayton, Ohio en 1911, où il rejoint un autre inventeur célèbre, Charles Kettering qui avait mis au point le démarreur électrique chez Delco electronics.

 

Son patron lui demande de résoudre un gros problèmes pour les automobiles de l'époque : le cognement du moteur qui n'était pas seulement un son mais une sensation corporelle. 

 

« Conduire sur une pente faisait vibrer les soupapes, cogner les culasses, vibrer la boîte de vitesses et faisait soudainement perdre de la puissance au moteur" lit-on dans les revues de l'époque.

 

Pour étudier le phénomène, Midgley conçoit une caméra miniature, optimisée pour les images à grande vitesse. Les images  révélent que le carburant à l'intérieur des cylindres s'enflammait trop brusquement, provoquant des secousses et une perte de puissance.

 

Il comprend qu'il s'agit d'un problème de combustion, donc de chimie, se mue en chimiste et explore minutieusement le tableau périodique des éléments chimiques.

 

VOIR ICI SUR LE SITE (en 3 parties) : Mendeleïev, un tableau de maître !

 

 

L'essence au plomb

 Il lui faudra 5 ans et 33 000 composés testés, pour se tourner vers l'élément chimique le plus lourd connu à l'époque : le plomb.

 

En décembre 1921, il teste un carburant au kérosène dans lequel "il a ajouté une cuillère à café de plomb tétraéthyle".

 

C'est le miracle, plus de cognements, plus de perte de puissance !

 

Finalement, en février 2023, l'entreprise met sur le marché un nouveau carburant : l'ETHYL.

 

 En 1924, General Motors, DuPont Corporation et Standard Oil lancent une coentreprise appelée Ethyl Corporation pour produire l'essence à grande échelle, avec Kettering et Midgley nommés dirigeants.

 

La production à la chaîne de montage par Henry Ford du modèle T original, en 1908, est généralement considérée comme le point d'origine de l'histoire d'amour américaine avec l'automobile, mais l'introduction de l'essence éthylique, à indice d'octane élevé, a également joué un rôle déterminant.

 

Au cours des années 1920, le nombre de véhicules immatriculés aux États-Unis a triplé. À la fin de la décennie, les Américains possédaient près de 80 % de toutes les automobiles du monde, de plus en plus alimentées par le nouveau carburant miraculeux.

 

Hélàs, on sait aujourd'hui que dans l’environnement, le plomb est toxique pour les plantes, les animaux et les micro-organismes. Il s’accumule dans la plupart des organismes vivants.

 

Un rapport de l’Unicef publié en 2020, pointait un chiffre de 800 millions d’enfants dans le monde ayant un taux de plomb dans le sang d’au moins 5 microgrammes par décilitre, au-delà du seuil problématique. 

 

 La suppression du plomb dans l'essence a été rendue possible par la mise au point de nouveaux moteurs capables notamment de bien fonctionner avec des indices d'octane moins élevés.

 

Les trous dans la couche d'ozone

J'ai raconté plus haut comment Midgley avait inventé le fréon. Là-aussi, il avait mis à profit ses nouveaux talents de chimiste et son exploration de la classification périodique des éléments lui avait été fort utile.

 

 Cette fois il n'a pas cherché au hasard. Il a tout d'abord observé que la plupart des éléments qui restaient gazeux à basse température - une clé pour la réfrigération - étaient situés sur le côté droit du tableau, y compris des éléments comme le soufre et le chlore qui étaient déjà utilisés.

 

 Cette première étape a considérablement réduit la recherche. 

 

Midgley a ensuite éliminé d'emblée un certain nombre d'éléments trop volatils ou ayant un point d'ébullition sous-optimal.

 

Il découvrit alors que le seul candidat potentiellement utilisable non encore testé dans les réfrigérants commerciaux était le fluor.

 

Le fluor étant très toxique,  Midgley et son équipe ont eu l'idée de mélanger du fluor avec du chlore et du carbone, développant une classe de composés qui allait être appelée chlorofluorocarbures, ou CFCs en abrégé... on connaît la suite !

 

Malheureusement ces produits halogénés ont un impact très négatif sur la couche d'ozone (schéma ci-dessus) qui  protège la planète des rayons ultraviolets (UV).

 

Le Protocole de Montréal, qui a été signé pour la première fois en 1987 a interdit la production de chlorofluorocarbures (CFC), qui endommageaient la couche d’ozone de la Terre et cela a été très efficace.

 

Une récente étude de chercheurs de l'université anglaise de Lancaster a établi que si l’utilisation des CFC n’avait pas été contrôlée, leur utilisation continue et accrue aurait contribué à une augmentation de la température de l’air de 2,5 degrés Celsius supplémentaires d’ici la fin du siècle.

 

Les modèles élaborés par les chercheurs révèlent également qu’une croissance continue des CFC aurait conduit à un effondrement mondial de la couche d’ozone d’ici les années 2040.

 

L'inventeur tué... par une de ses inventions !

Malheureusement, si les deux principales inventions de Midgley ont été particulièrement appréciées en leur temps, elles sont aujourd'hui très critiquées par les défenseurs de la planète.

 

 

Le New York Times Magazine qui publie cette semaine une remarquable biographie de cet inventeur de génie dont on dit "qu'il eut plus d’impact sur l’atmosphère qu’aucun être vivant dans l’histoire de la planète", relate la triste fin de ce pollueur malgré lui :

 

"À l'automne 1940, à l'âge de 51 ans, Midgley a contracté la poliomyélite et l'inventeur fringant et charismatique s'est rapidement retrouvé dans un fauteuil roulant, paralysé de la taille aux pieds. Au début, il a assumé son handicap avec la même ingéniosité, en analysant le problème et en concevant une nouvelle solution - dans ce cas, un harnais mécanisé avec des poulies attachées à son lit, lui permettant de grimper dans son fauteuil roulant chaque matin sans assistance. À l'époque, l'engin semblait emblématique de tout ce que Midgley avait représenté dans sa carrière d'inventeur : une pensée déterminée et innovante qui a relevé un défi apparemment insoluble et a en quelque sorte trouvé un moyen de le contourner."

 

Malheureusement, au matin du 2 novembre 1944, il est retrouvé mort dans sa chambre, étranglé par le dispositif qu'il avait mis au point. Il avait 55 ans et encore...  toute une vie d'inventions à nous proposer !

 

SRAS-CoV-2 - Actualités

 

Depuis le 19 mars 2020, je fais régulièrement le point sur l'avancée des recherches dans le domaine, à partir de sources scientifiques incontestables, citées dans les plus grandes publications scientifiques : Nature, Science, PNAS, Cell, The Lancet, New England Journal of Medicine...

 

 

17 10 2022

Les rappels "Omicron" pourraient vous protéger contre des variants qui n'existent pas encore

Non, le système immunitaire n'est pas figé sur la souche originelle

Les injections de rappel contre les variants actuels du SRAS-CoV-2 peuvent aider le système immunitaire humain à combattre ldes mutations qui n'existent pas encore.

 

C'est ce que révélent deux nouvelles études (non examinées par des pairs) analysant comment une injection de rappel ou une infection affecte les cellules productrices d'anticorps : certaines de ces cellules évoluent au fil du temps pour créer exclusivement de nouveaux anticorps qui ciblent de nouvelles souches, tandis que d'autres produisent des anticorps contre à la fois les nouvelles et les anciennes souches.

 

L'utilité des vaccins bivalents a été mise en cause par des données récentes sur un phénomène connu sous le nom d'empreinte immunitaire(ou péché originel antigénique).

 

L'empreinte  fait référence à la tendance du système immunitaire à se fixer sur la première version d'un agent pathogène qu'il rencontre, indépendamment des attaques ultérieures par différents variants.Ainsi  les chercheurs craignent depuis longtemps que le système immunitaire puisse être imprimé avec la version originale du SRAS-CoV-2.

 

Pour le savoir, l'équipe d'Ellebedy, qui reçoit un financement de Moderna, a prélevé des échantillons de ganglions lymphatiques de 26 personnes et des échantillons de moelle osseuse de 15 personnes ; tous avaient reçu le vaccin original et le rappel de Moderna contre Omicron BA.1. 

L'analyse a montré que la plupart des cellules B des participants reconnaissaient à la fois les souches d'origine et Omicron. Les participants à l'étude avaient également quelques nouveaux types de cellules B spécifiques à Omicron.

 Ces réponses impliquent que les cellules ont surmonté l'empreinte et se sont adaptées à un nouvel ennemi.

Le deuxième article va dans le même sens, mais il porte sur un tout petit échantillon.

 

Ces articles sont tous les deux rassurants ; ils montrent que le système immunitaire peut être tout aussi créatif que le virus.

 

 

01 09 2022

Les vaccins bivalents arrivent

La FDA valide les formulations de Moderna et de BioNTech/Pfizer

La Food and Drug Administration des États-Unis a annoncé aujourd'hui qu'elle avait accordé une autorisation d'utilisation d'urgence pour les vaccins de rappel mis à jour de Moderna et Pfizer-BioNTech, qui ciblent les sous-variants du coronavirus BA.4/BA.5.

 

Le comité consultatif sur les pratiques vaccinales des Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis doit discuter des recommandations concernant les personnes qui devraient recevoir les vaccins et à quel moment lors de leur réunion les 1er et 2 septembre.

 

Pour la première fois depuis le début de la pandémie, les vaccins COVID-19 devraient recevoir une mise à jour. Des boosters reformulés pour se protéger contre la variante Omicron, qui domine le monde depuis le début de cette année, pourraient être déployés des deux côtés de l'océan Atlantique, dès ce mois-ci.

 

Le Royaume-Uni a déjà autorisé un vaccin produit par le fabricant de vaccins Moderna contre le sous-variant BA.1 d'Omicron et pourrait bientôt commencer à l'utiliser... mais BA.1 ne circule plus ! Il est donc déjà dépassé !

Cette semaine, l'Agence européenne des médicaments (EMA) devait examiner les demandes du vaccin BA.1 de Moderna et une autre de la collaboration Pfizer-BioNTech.

 

Omicron booster shots are coming

Que contiennent les nouveaux boosters que vient de valider la FDA ?

Un peu d'ancien et un peu de nouveau. Pfizer-BioNTech et Moderna fabriquent leurs vaccins à partir d'ARN messager (ARNm) codant pour la protéine de pointe du SRAS-CoV-2. 

 

Les nouveaux vaccins sont bivalents. La moitié code pour la protéine de pointe de la souche virale ancestrale qui a émergé à Wuhan, en Chine, fin 2019 ; l'autre moitié code pour la protéine de pointe dans BA.4 et BA.5, qui ont des pointes identiques. 

Parce qu'ils contiennent une dose plus faible d'ARNm, les injections sont destinées à être utilisées uniquement comme rappels, et non chez des personnes qui n'ont jamais été vaccinées.

 

Comment ont-ils été testés ?

Pour les rappels BA.4/BA.5, les sociétés ont fourni des données animales. Pfizer a présentéen juin à la FDA des résultats préliminaires chez huit souris ayant reçu des vaccins BA.4/BA.5 comme troisième dose. 

 

Par rapport aux souris ayant reçu le vaccin original en rappel, les animaux ont montré une réponse accrue à toutes les variantes d'Omicron testées : BA.1, BA.2, BA.2.12.1, BA.4 et BA.5.

 

Les entreprises affirment que les essais cliniques pour les vaccins BA.4/BA.5 commenceront le mois prochain ; ils ont besoin de données cliniques à la fois pour l'approbation complète des vaccins - leurs récentes soumissions ne sont que pour une autorisation d'utilisation d'urgence - et pour aider à développer de futures mises à jour.

Vraisemblablement, ils mesureront les niveaux d'anticorps des receveurs et non l'efficacité du vaccin contre les infections ou les maladies graves.

 

Il faut savoir que généralement les injections reformulées (par exemple pour la grippe) n'ont pas à subir de nouveaux essais cliniques, à moins que les fabricants ne modifient considérablement la façon dont ils fabriquent le vaccin. Une approche similaire pour les nouveaux variants du COVID-19 est donc logique,

L'ARNm spécifique à la souche conduira-t-il à une meilleure protection ?

D'abord on peut se demander pourquoi les nouveaux vaccins contiennent encore de l'ARNm ciblant la souche ancestrale, disparue depuis longtemps ? 

 

En fait,  certains chercheurs pensent qu'un prochain variant émergent pourrait être plus étroitement lié à la souche ancestrale qu'à Omicron. Il s'agit donc de se prémunir contre ce risque.

 

Dans une préimpression publiée  le 26 août, Cromer et ses collègues ont calculé l'impact possible des vaccins spécifiques à la souche. 

Ils ont combiné les données de huit rapports d'essais cliniques comparant des vaccins basés sur la protéine de pointe d'origine avec des formulations ciblées sur les souches Beta, Delta et Omicron BA.1. 

Les études ont toutes mesuré la capacité du sérum des receveurs à neutraliser les variants du virus en laboratoire.

 

Ils ont découvert que l'effet le plus important provenait de l'administration de n'importe quel rappel : en moyenne, une dose supplémentaire d'un vaccin codant pour la protéine de pointe du virus ancestral entraînait une multiplication par 11 des anticorps neutralisants contre toutes les variants.

 

 Mais les vaccins spécifiques à la souche ont légèrement amélioré les chosesLes bénéficiaires de vaccins mis à jour avaient, en moyenne, des niveaux d'anticorps 1,5 fois plus élevés que ceux qui avaient reçu un vaccin de souche ancestrale

Même si le vaccin ne correspondait pas exactement à la souche virale, il y avait quand même un certain avantage.

 

Cela dit, l'effet de protection des populations ne s'accompagne que d'un gain modeste. Dans le modèle développé par Cromer, si, par exemple, une population bénéficie déjà d'une protection de 86 % contre les maladies graves, les boosters de souche ancestrale pourraient l'augmenter à 98 % et les boosters mis à jour à 98,8 %.

 Cela peut sembler peu,  "mais si vous avez une grande population et des lits d'hôpitaux limités, cela peut faire une différence".

 

Cependant ces nouveaux types de vaccins ne bloqueront pas la pandémie. Aussi certains chercheurs doutent que les ressources supplémentaires mises dans la recherche de nouveaux boosters en vaillent la peine.

 

C'est parce que la période d'incubation du COVID-19 - le temps entre l'infection et le fait de devenir infectieux pour les autres - est trop courte que  le système immunitaire n'a pas le temps de reconnaître et de combattre le virus dans les quelques jours entre l'exposition et le moment où quelqu'un répand suffisamment de virus pour infecter les autres.

Des maladies telles que la rougeole ou la rubéole ont une période d'incubation de 2 semaines, ce qui signifie que les cellules de la mémoire immunitaire d'une personne vaccinée peuvent accélérer la production de suffisamment d'anticorps à temps pour les empêcher de les transmettre. C'est pourquoi les vaccins contre la rougeole, la rubéole (et bien d'autres) peuvent stopper la propagation de ces maladies

 

Conclusion 

Le virus ne nous quittera pas de sitôt ! L'essentiel est de se faire vacciner régulièrement, car il est maintenant établi que tous les boosters (rappels) sont très efficaces pour protéger des maladies graves, mais que cette protection s'affaiblit au fil des mois.

Un intervalle de 4/5 mois semble aujourd'hui préconisé pour les personnes à risque et les plus de 60 ans.

 

 

 06 08 2022

Maladie cardiaque après COVID : ce que l'on sait

Certaines études suggèrent que le risque de problèmes cardiovasculaires, tels qu'une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral, reste élevé même plusieurs mois après la disparition d'une infection par le SRAS-CoV-2. 

Les chercheurs commencent à quantifier la fréquence de ces problèmes et à identifier les causes de ces pathologies.

 

Un remarquable article sur le sujet vient d'être publié par Ziyad Al-Aly, épidémiologiste à l'Université de Washington à St. Louis, Missouri, et ses collègues.

Il est plutôt inquiétant.

 

Des études indiquent aussi que le coronavirus est associé à un large éventail de problèmes durables, tels que le diabète, des lésions pulmonaires persistantes et même des lésions cérébrales.

 

Les résultats

L'équipe de Ziyad Al-Aly a utilisé les dossiers du Département américain des anciens combattants (VA) pour estimer la fréquence à laquelle le COVID-19 entraîne des problèmes cardiovasculaires.

 

Elle a découvert que les personnes qui avaient eu la maladie faisaient face à des risques considérablement accrus pour 20 pathologies cardiovasculaires – y compris des problèmes potentiellement catastrophiques tels que des crises cardiaques et des accidents vasculaires cérébraux – dans l'année suivant l'infection par le coronavirus SARS-CoV-2. 

 

Ce sont plus de 150 000 anciens combattants qui s'étaient remis d'un COVID-19 qui ont été comparés avec des pairs non infectés, et un groupe témoin pré-pandémique.

Les personnes qui avaient été admises en soins intensifs avec des infections aiguës présentaient un risque considérablement plus élevé de problèmes cardiovasculaires au cours de l'année suivante.

 

Pour certaines troubles, tels que le gonflement du cœur et la formation de caillots sanguins dans les poumons, le risque a été multiplié par au moins 20 par rapport à celui des pairs non infectés.

 

 Même les personnes qui n'avaient pas été hospitalisées ont présentés des risques accrus de nombreuses affections, allant d'une augmentation de 8 % du taux de crises cardiaques à une augmentation de 247 % du taux d'inflammation cardiaque.

 

 

Certes, il s'agit d'une population particulière, ce qui peut induire certains biais statistiques - d'autres études incluant une population plus diversifiée et plus jeune est donc nécessaire. Néanmoins ces résultats confirment ceux déjà avancés dans nombre de publications portant sur d'autres échantillons.

 

D'une façon plus générale, les réponses à de nombreuses questions sur les impacts à long terme du COVID-19 font l'objet d'une vaste étude appelée  projet Researching COVID to Enhance Recovery, ou RECOVER, qui vise à suivre 60 000 personnes pendant jusqu'à 4 ans sur plus de 200 sites aux États Unis. L'étude inclura des participants avec un COVID long, des personnes qui ont été infectées et qui se sont rétablies, et un groupe témoin incluant des personnes qui n'ont jamais été infectées.

 

Au Royaume-Uni,  Gerry McCann, un spécialiste de l'imagerie cardiaque à l'Université de Leicester, au Royaume-Uni, dirige le groupe de travail sur un projet similaire appelé PHOSP-COVID. Cette étude multicentrique se concentre sur les personnes hospitalisées avec le COVID-19 et vise à découvrir la prévalence des symptômes persistants, qui est le plus à risque et comment le virus cause des problèmes de santé persistants.

 Jusqu'à présent, le groupe a constaté que seulement environ un quart des personnes hospitalisées se sentaient complètement rétablies un an après l'infection.

Origine des problèmes cardiaques

J'ai délà indiqué dans ce journal que le SRAS-CoV2 pouvait atteindre de nombreux organes. En effet, Il se lie à la protéine ACE2, qui se trouve à la surface de dizaines de types de cellules humaines.

 

Lorsque le virus pénètre dans les cellules endothéliales qui tapissent les vaisseaux sanguins, de nombreux problèmes cardiovasculaires commencent. 

 

Des caillots sanguins se forment naturellement pour guérir les dommages causés pendant que l'organisme élimine l'infection. 

Ils peuvent obstruer les vaisseaux sanguins, entraînant des dommages aussi mineurs qu'une douleur à la jambe ou aussi graves qu'une crise cardiaque. 

 

Une étude sur la base de plus de 500 000 cas de COVID-19 a permis de constater que les personnes infectées avaient un risque 167% plus élevé de développer un caillot sanguin dans les deux semaines suivant l'infection que les personnes qui avaient eu la grippe !

 

Les vaccinations, les réinfections et la variante Omicron du SRAS-CoV-2 posent toutes de nouvelles questions sur les effets cardiovasculaires du virus.

Un article publié en mai  suggère que la vaccination réduit, mais n'élimine pas, le risque de développer ces problèmes cardiovasculaires à long terme.

 

Evidemment les études se poursuivent...

 

 

30 06 2022

Vaccins actualisés ou bivalents contre omicron

Pfizer vient d'annoncer que la modification de son vaccin COVID-19 pour mieux cibler la variante omicron est sûre et fonctionne.

 

Pfizer et son partenaire BioNTech ont étudié deux manières différentes de mettre à jour leurs vaccins – ciblant uniquement l'omicron ou un rappel combiné qui ajoute une protection contre l'omicron au vaccin d'origine.

 Ils ont également testé s'il fallait conserver la dose standard actuelle - 30 microgrammes - ou doubler la dose des injections.

 

Dans une étude portant sur plus de 1 200 adultes d'âge moyen et plus âgés qui avaient déjà reçu trois doses de vaccin, Pfizer a déclaré que les deux approches de rappel avaient provoqué une augmentation substantielle des anticorps anti-omicron.

 

Moderna a récemment annoncé des résultats similaires pour des tests de son vaccin combiné (vaccin "bivalent").

Les résultats préliminaires de l'étude de Moderna montrent que les personnes ayant reçu le vaccin combiné ont connu une augmentation plus élevée des anticorps anti-omicron que si elles venaient de recevoir une quatrième dose du vaccin original.

 

 

Dans quelques jours les régulateurs américains débattront de l'opportunité d'offrir aux Américains ces injections de rappel mises à jour, dès cet automne. L'OMS devrait prochainement faire de même.

 

En attendant, face au rebond actuel dont le pic est attendu fin juillet, les experts recommandent une deuxième dose de rappel ARNm pour tous les plus de 60 ans et les personnes fragiles.

 

 

 

19 03 2022

Deux ans après...

P... deux ans !

J'ai commencé ce journal le 19 mars 2020, persuadé qu'il s'inscrirait dans la durée sur ce site.

Deux ans plus tard, même si des progrès considérables ont été enregistrés dans la lutte contre cette pandémie grâce à la vaccination, le virus est toujours là et bien là !

 

Deux exemples :

- en France, 80 000 cas quotidiens sont aujourd'hui enregistrés,

- la Chine, qui a adopté une politique de "zéro COVID" au prix de confinements massifs de population, n'a jamais eu autant de cas. Elle vient de notifier ses deux premiers morts depuis un an. Elle a aujourd'hui passé une commande massive de la pilule antivirale de Pfizer.

 

Certes les virologues compétents font preuve d'un optimisme mesuré, en observant notamment que le virus "patine" et que ses mutations ne lui procurent plus une dangerosité accrue. Mais ils invitent en même temps à la plus grande prudence.

 

D'autre part, les ravages du COVID long, qui peut s'installer même après une maladie bénigne, n'ont pas encore été totalement recensés et surtout restent encore en grande partie inexpliqués.

Chine, 17 mars 2022 - L'épidémie repart
Chine, 17 mars 2022 - L'épidémie repart

18 03 2022

Origine du COVID : fin de la polémique

La politique pollue trop souvent la science

Dès le début de la pandémie de nombreux médias sérieux ont présenté le SRAS-CoV2 comme un virus échappé des laboratoires chinois.

Cette piste, évidemment suggérée par des politiciens peu scrupuleux a été même validée par certains scientifiques "sous influence".

 

J'ai ici fortement mis en doute cette hypothèse, qui était contestée par des scientifiques éminents, avec de très robustes arguments.

 

Fin février, deux études validées par les pairs les plus prestigieux : 

"indiquent qu'un grand marché d'aliments et d'animaux vivants à Wuhan, en Chine, est à l'origine de la pandémie de coronavirus."

 

En analysant un large éventail de données, y compris les gènes de virus, les cartes des étals de marché et l'activité des médias sociaux des premiers patients de Covid-19 à Wuhan, les scientifiques ont conclu que le coronavirus était très probablement présent chez les mammifères vivants vendus au marché de gros de fruits de mer de Huanan à fin 2019.

 

Selon Michael Worobey , biologiste de l'évolution à l'Université de l'Arizona et co-auteur des deux nouvelles études : "Lorsque vous examinez toutes les preuves ensemble, vous obtenez une image extraordinairement claire que la pandémie a commencé sur le marché de Huanan".

Pour le Dr Thea Fischer, épidémiologiste à l'Université de Copenhague, qui n'a pas participé aux nouvelles études. La question de savoir si le virus s'est propagé à partir d'animaux "a maintenant été réglée avec un très haut degré de preuve, et donc de confiance".

 

Cette manipulation, qui visait à accabler les scientifiques chinois, a malheureusement atteint son but, car le temps de la science est long.

" Mentez, calomniez, il en restera toujours quelque chose"

 

Vérifier l'origine d'un virus comme celui-ci a mobilisé des centaines de chercheurs à travers le monde, impliqué plusieurs disciplines, nécessité des milliers d'échanges entre scientifiques, mis en oeuvre les techniques d'analyses les plus sophistiquées.

Le temps de la désinformation, de l'intoxication est maintenant très court et c'est un jeu d'enfant que de masquer l'origine d'un fake news ou de la travestir. Au temps de l'information en continu, les media sérieux, pris dans une course de vitesse, n'ont plus le temps d'analyser des informations scientifiques complexes. Ils sont devenus faciles à abuser.

 

 The Huanan market was the epicenter of SARS-CoV-2 emergence

 

 

21 février 2022

Comment le COVID long épuise le corps

Une maladie toujours mystérieuse à ce jour

 

Définition selon la HAS pour les patients affectés par un Covid long :

 

- ils ont présenté une forme symptomatique de la Covid-19,

- ils présentent un ou plusieurs symptômes initiaux, 4 semaines après le début de la maladie,

- aucun de ces symptômes ne peut être expliqué par un autre diagnostic. 

 

Des millions de personnes continuent de souffrir d'épuisement, de problèmes cognitifs et d'autres symptômes de longue durée après une infection au SRAS-CoV-2. Les causes exactes de la maladie, connue depuis longtemps sous le nom de Covid long, ne sont pas connues.

 

Il s'agit d'une maladie chronique avec une grande variété de symptômes, dont beaucoup ne sont pas explicables à partir des tests de laboratoire conventionnels. Les difficultés à détecter la maladie ont conduit certains médecins à écarter les patients ou à diagnostiquer leurs symptômes comme psychosomatiques. 

En réalité, les chercheurs qui travaillent avec ces malades ont trouvé des dysfonctionnements visibles dans tout l'organisme.

 

Certaines études estiment que 10 à 30 % des personnes infectées par le coronavirus peuvent développer des symptômes à long terme.

 

 On ne sait pas exactement pourquoi certaines personnes développent un Covid long.

Cependant, quatre facteurs semblent augmenter le risque : des niveaux élevés d'ARN viral au début d'une infection, la présence de certains auto-anticorps, la réactivation du virus d'Epstein-Barr et le diabète de type 2.

 

Quel est aujourd'hui l'état de la science  sur les quatre principales pathologies accompagnant le COVID long ?

 

1) Les atteintes du système immunitaire

 

Les patients atteints par un Covid long semblent avoir un système immunitaire perturbé par rapport aux patients post-Covid qui se rétablissent complètement. 

De nombreux chercheurs pensent qu'un dysfonctionnement immunitaire chronique après une infection à coronavirus peut déclencher une chaîne de symptômes dans tout l'organisme.

 

Des études en cours tentent de déterminer si des réservoirs viraux provoquent une inflammation des tissus environnants, ce qui pourrait entraîner un brouillard cérébral, des problèmes gastro-intestinaux et d'autres symptômes.

 

Les chercheurs ont également trouvé des preuves que le Covid peut déclencher une réponse auto-immune durable et dommageable. Des études ont trouvé des niveaux étonnamment élevés d' auto- anticorps , qui attaquent par erreur les propres tissus d'un patient, plusieurs mois après une infection initiale.

 

Une troisième possibilité est que l'infection virale initiale déclenche une inflammation chronique, éventuellement en réactivant d'autres virus dormants dans l'organisme du patient.

 

2) Les problèmes circulatoires

 

De nombreux patients sont dans l'incapacité d'effectuer une activité physique longtemps après leur infection initiale et connaissent une aggravation des symptômes s'ils font de l'exercice.

Les premières études suggèrent qu'un dysfonctionnement du système circulatoire pourrait altérer le flux d'oxygène vers les muscles et d'autres tissus, limitant la capacité aérobie et provoquant une fatigue intense.

 

Des travaux ont montré que des malades présentant des symptômes d'un COVID de longue durée étaient incapables de faire le moindre effort en vélo, bien qu'ils aient un cœur et des poumons apparemment normaux.

En fait, leurs muscles ne pouvaient extraire qu'une partie de la quantité normale d'oxygène des petits vaisseaux sanguins lorsqu'ils pédalaient, ce qui réduisait considérablement leur capacité d'exercice.

 

Une hypothèse a été émise :  une inflammation chronique a endommagé les fibres nerveuses qui aident à contrôler la circulation, provoquant une neuropathie des petites fibres.

 

Des chercheurs sud-africains ont découvert un autre problème circulatoire : la formation de caillots sanguins microscopiques. De minuscules caillots qui se forment lors d'une première infection à Covid se décomposent généralement naturellement, mais peuvent persister chez les patients Covid long. Ces caillots pourraient bloquer les minuscules capillaires qui transportent l'oxygène vers les tissus dans tout le corps.

 

 

Quelle que soit la cause, de faibles niveaux d'oxygène peuvent contribuer au symptôme le plus courant du Covid, une fatigue intense

 

Les chercheurs qui étudient des patients atteints du syndrome de fatigue chronique (également connu sous le nom de ME/CFS), qui partage de nombreuses caractéristiques avec le long Covid, présentent un tableau similaire : un manque d'oxygène déclenché par des problèmes circulatoires exerce une pression énorme sur le métabolisme du corps, ce qui donne l'impression que des activités simples ressemblent à exercice intense.

 

3) Les problèmes au niveau du cerveau

 

« J'approche d'un feu rouge, mon cerveau sait qu'il est rouge, mais il ne réagit pas au reste de mon corps pour appuyer sur le frein. Comprenez-vous à quel point c'est terrifiant ?

— Samantha Lewis, 34 ans

 

 

Bien que la fréquence à laquelle le virus pénètre directement dans le cerveau ne soit pas claire, même les infections bénignes semblent provoquer une inflammation cérébrale importante et les chercheurs ont découvert un large éventail de dysfonctionnements dans le cerveau de patients atteints de Covid long.

 

Ainsi, jusqu'à 84 % de ceux atteints de COVID-19 sévère, présentent des signes et symptômes neurologiques, notamment l'anosmie, les crises d'épilepsie, les accidents vasculaires cérébraux, la perte de conscience et la confusion.

 

Récemment, des chercheurs de l’Inserm, de l’Université, du CHU et de l’Institut Pasteur de Lille, au sein du laboratoire « Lille neuroscience & cognition », et des collègues du CNRS, ont identifié pour la première fois un effet direct du SARS-CoV-2 sur les vaisseaux sanguins du cerveau.

 

Dans les cerveaux d'individus et de modèles animaux infectés par le coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2), ils ont trouvé un nombre accru de tubes vides de membrane basale, appelés vaisseaux à cordes représentant des restes de capillaires perdus.

 Ils ont obtenu des preuves que les cellules endothéliales cérébrales sont infectées.

 

Un autre groupe de recherche a découvert que le Covid long peut réduire considérablement la quantité de sang qui atteint le cerveau, une découverte qui a également été observée chez des patients atteints d'une maladie similaire, le syndrome de fatigue chronique (voir plus haut).

 

4) Les atteintes pulmonaires

 

L’essoufflement est un symptôme fréquent du Covid long, alors que les tests pulmonaires courants – y compris les radiographies pulmonaires, les tomodensitogrammes et les tests fonctionnels – sont parfois redevenus normaux.

 

Ici, on parle de Covid long lorsque cette période dépasse les douze semaines après le diagnostic.

 

Il peut s’agir d’un essoufflement plus ou moins invalidant, mais aussi d’une toux chronique ou encore d’un syndrome d’hyperventilation. Certains patients ont vraiment une qualité de vie altérée à cause de ces symptômes

 

Des analyses détaillées de leur fonction pulmonaire ont indiqué que la plupart des patients absorbaient l'oxygène moins efficacement que les personnes en bonne santé, même si la structure de leurs poumons semblait normale.

 

Cependant, une étude très récente (01 2022) en imagerie RMN (au xénon hyperpolarisé), pilotée par des chercheurs du Département de radiologie, d'Oxford University Hospitals NHS Trust,  semble indiquer que le virus serait à l'origine de lésions microscopiques au niveau des poumons.

 

La pierre angulaire de la prise en charge des symptômes respiratoires post-SDRA (Syndrome de Détresse Respiratoire Aigu), y compris dans le contexte du SDRA postinfection à SARS-CoV-2, reste la réhabilitation pulmonaire, axée non seulement sur le réentraînement à l’effort, mais aussi sur la rééducation et des approches comportementales, dans un but d’améliorer la condition physique et mentale des personnes avec des symptômes respiratoires chroniques.

 

 A ce jour, il n’y a pas de traitement médicamenteux à proposer à ces patients. Les corticoïdes sont utilisés au cas par cas.

 

Le COVID n'est donc pas une maladie banale et nous ne sommes qu'aux prémisses d'une connaissance globale des pathologies induites par l'infection au SRAS-CoV-2.

 

 

16 février 2022

Des vaccins toujours efficaces face au Covid-19

Bilan en France au 16 février 2022

 

 

13 février 2022

Le risque de maladie cardiaque monte en flèche après un COVID  même bénin

Une étude de grande ampleur qui suscite l'inquiétude

Selon une étude de chercheurs de l'Université de Washington à St. Louis, Missouri, même un cas bénin de COVID-19 peut augmenter le risque de problèmes cardiovasculaires, non seulement durant le premier mois suivant la contamination mais pendant au moins un an après le diagnostic.

 

Les chercheurs ont découvert que les taux de nombreuses affections, telles que l'insuffisance cardiaque et les accidents vasculaires cérébraux, étaient considérablement plus élevés chez les personnes qui s'étaient remises du COVID-19, que chez des personnes similaires qui n'avaient pas eu la maladie.

 

De plus, le risque était élevé même pour ceux qui avaient moins de 65 ans et sans facteurs de risque. comme l'obésité ou le diabète.

 

Les chercheurs ont comparé plus de 150 000 personnes, qui ont survécu pendant au moins 30 jours après avoir contracté le COVID-19, à deux groupes témoins.

 

Les personnes qui s'étaient remises du COVID-19 ont montré une forte augmentation de 20 problèmes cardiovasculaires au cours de l'année suivant l'infection. Par exemple, ils étaient 52% plus susceptibles d'avoir un AVC que le groupe témoin contemporain,  le risque de faire un arrêt cardiaque augmentait de 63 %,  le risque d'insuffisance cardiaque de 72%.

 

Au total, les maladies cardiovasculaires ont touché environ 4% de personnes de plus chez le groupe des personnes infectées. Selon les auteurs, puisqu’il y a déjà eu plus de 380 millions de personnes infectées dans le monde, cela voudrait dire que le Covid-19 aurait pu causer plus de 15 millions de maladies cardiovasculaires.

 

Pour les auteurs de cette étude, Il est nécessaire de définir urgemment une stratégie globale à long terme pour s’occuper des défis causés par le Covid long.

 

RAPPEL :  les virus SARS-CoV ont un tropisme pour le système cardiovasculaire. En effet, les SARS-CoV pénètrent dans les cellules via les récepteurs protéiques attachés à la membrane appelés enzyme de conversion de l’angiotensine 2 (ACE2) qui sont exprimés dans les poumons mais aussi dans le myocarde et les cellules endothéliales.

 

News

Vers un vaccin nasal ?

 

Les vaccins actuellement disponibles produisent une immunité puissante et durable contre les COVID graves, comme plusieurs études l'ont récemment montré. Mais leur protection contre l'infection par le coronavirus est transitoire et peut faiblir à mesure que de nouvelles variants du virus émergent.

 

Les vaccins nasaux peuvent être le meilleur moyen de prévenir les infections à long terme, car ils offrent une protection exactement là où elle est nécessaire pour repousser le virus : les muqueuses des voies respiratoires, où le coronavirus s'implante d'abord. 

 

Il est évident qu'un vaccin nasal présenterait de nombreux autres avantages. Il pourrait notamment être administrés facilement dans les campagnes de vaccination de masse et diffusé plus facilement toutes les strates de la population.

Le laboratoire indien Bharat Biotech, localisé à Hyderabad, est le premier à tester ce type de vaccin dans un essai de phase 3.

Il existe au moins une douzaine d'autres vaccins nasaux en développement dans le monde, dont certains vont démarrer des essais de phase 3.

 

Un vaccin efficace de ce type serait une grande avancée dans la lutte contre le SRAS-CoV-2.

 

NOTE : le vaccin COVAXIN par injection de Bharat Biotech a été approuvé par l'OMS.

Il s'agit virus entier inactivé  (coronavirus SARS-Cov-2) adjuvé avec une molécule de la classe des imidazoquinoléines adsorbée sur hydroxyde d’aluminium.

 

Endémie et pandémie

COVID-19 : endémique ne veut pas dire inoffensif !

 

C'est sous ce titre que le Pr Aris Katzourakis (paléovirologue, Université d'Oxford) alerte les décideurs dans la revue Nature.

 

Pour lui, les hypothèses optimistes avancées par les politiciens et certains scientifiques mettent en danger la santé publique .

Pour un épidémiologiste, une infection endémique est une infection dans laquelle les taux globaux sont statiques - ni en hausse, ni en baisse.

Certes, les rhumes sont endémiques et bénins mais il en va de même pour des maladies mortelles comme la fièvre de Lassa, le paludisme, la poliomyélite ou la variole, jusqu'à ce que le vaccin l'éradique.

 

En d'autres termes, une maladie peut être endémique et à la fois répandue et mortelle. Le paludisme a tué plus de 600 000 personnes en 2020. Dix millions sont tombés malades de la tuberculose cette même année et 1,5 million en sont morts. 

 

Endémique ne signifie certainement pas que l'évolution a d'une manière ou d'une autre apprivoisé un agent pathogène pour que la vie revienne simplement à la « normale ».

 

Il faut savoir que le même virus peut provoquer des infections endémiques, épidémiques ou pandémiques : cela dépend de l'interaction, du comportement, de la structure démographique, de la sensibilité et de l'immunité d'une population, ainsi que de l'émergence ou non de variantes virales.

 

 Il existe une idée fausse répandue et rose selon laquelle les virus évoluent avec le temps pour devenir plus bénins.  La deuxième vague de la pandémie de grippe de 1918 a été bien plus meurtrière que la première.

 

La meilleure façon d'empêcher l'émergence de variantes plus nombreuses, plus dangereuses ou plus transmissibles est d'arrêter la propagation incontrôlée, ce qui nécessite de nombreuses interventions intégrées de santé publique, y compris, surtout, l'équité en matière de vaccins. Plus un virus se réplique, plus il y a de chances que des variantes problématiques apparaissent, très probablement là où la propagation est la plus élevée.

 

La variante Alpha a été identifiée pour la première fois au Royaume-Uni, Delta a été trouvée pour la première fois en Inde et Omicron en Afrique australe – tous les endroits où la propagation était endémique.

 

LIRE : COVID-19: endemic doesn’t mean harmless, Aris Katzourakis

 

 

 

 

14 janvier 2022

Pandémie : et maintenant ?

Les leçons d'Omicron

 Risques relatifs d’entrée en soins critiques selon le statut vaccinal et le proxy Omicron ou Delta
Risques relatifs d’entrée en soins critiques selon le statut vaccinal et le proxy Omicron ou Delta

Alors que le variant Omicron s'impose un peu partout (88% à ce jour en France contre 12% pour Delta), les épidémiologistes et les virologues commencent à proposer un certain nombre de modèles pour les mois (les années ?) à venir.

 

1 - Sur Omicron

 

Ce variant, très particulier, s'avère beaucoup plus contagieux et les vaccins n'opposent que peu de résistance à sa diffusion. Néanmoins les triplement vaccinés sont largement protégés contre les formes graves.

L'exemple du Portugal (vacciné à plus de 90%) est édifiant à ce sujet : les hospitalisations y sont très peu nombreuses.

 

 "Du 3 au 9 janvier 2022, le variant Omicron représentait environ 88 % des tests positifs et seulement un peu plus de 52 % des entrées en hospitalisation conventionnelle" Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques.

 

2 - Sur l'efficacité des vaccins ARNm dans la durée.

 

 Jusqu'à présent les chercheurs se sont surtout focalisés sur la décroissance des anticorps générés par la vaccination.

Aujourd'hui, nombre d'entre-eux soutiennent qu'une plus grande attention devrait être accordée aux cellules T.

En effet des études de plusieurs laboratoires à travers le monde, délivrent le même message. « les [nouveaux] variants restent très sensibles aux réponses des lymphocytes T ». Et c'est une très bonne nouvelle !

 

3 - Anticorps neutralisants et cellules T

 

En ce qui concerne l'immunité contre les coronavirus, les fameux «anticorps neutralisants» qui empêchent directement le virus de se répliquer ont volé la vedette. On sait en effet, qu'une baisse des taux d'anticorps neutralisants est en corrélation avec un risque accru d'infection symptomatique .

 

Les anticorps sont d'autre part plus faciles à étudier que les cellules T, ce qui facilite leur analyse dans les grands essais internationaux sur les vaccins.

 

La multiplication des variants du coronavirus a montré à quel point l'immunité basée sur les anticorps peut être fragile face à un virus en évolution. Les anticorps neutralisants se lient à quelques régions sur la protéine de pointe du SARS-CoV-2, le spicule, utilisé comme cible pour de nombreux vaccins COVID-19. Si des mutations affectent ces sites la protection des anticorps s'estompe.

 

Les cellules T, cependant, sont plus résistantes. Elles remplissent diverses fonctions immunitaires, notamment en agissant comme des cellules « tueuses » qui détruisent les cellules infectées par le virus. En tuant les cellules infectées, les cellules T peuvent limiter la propagation de l'infection - et potentiellement réduire le risque de maladie grave.

 

Les taux de lymphocytes T n'ont pas tendance à s'estomper aussi rapidement que les anticorps après une infection ou une vaccination. De plus, parce qu'elles peuvent reconnaître beaucoup plus de sites le long de la protéine de pointe que les anticorps, elles sont mieux à même de reconnaître les variants. 

Il semblerait donc que les nombreuses mutations dans Omicron n'affectent pas les cellules T.

 

Les chercheurs sud-africains expliquent comme cela le faible impact d'Omicron sur leur système de santé.

 

Il est donc maintenant nécessaire que plus de recherches soient menées sur les cellules T initiées par les vaccins (ou la maladie) pour apprécier leur efficacité.

Avant de parler d'une quatrième dose, il faut appréhender en totalité le fonctionnement et la durée réelle d'efficacité des vaccins pour prévenir une maladie sérieuse. Pour l'instant on reste dans le domaine des hypothèses.

 

4 - Et maintenant ?

 

Bientôt, un Européen sur deux aura été au contact du virus. Cela nous conduira-t-il à une immunité collective dans un avenir proche ?

Au début de la pandémie, il aurait fallu qu’au moins 66 % de la population soit immunisée pour enrayer son expansion. Avec Delta, beaucoup plus contagieux, les épidémiologistes ont monté la barre à 85%. Ils parlent aujourd'hui de plus de 90% avec Omicron !

 

De plus, on sait maintenant qu'avec Omicron la transmissibilité peut passer par des gens vaccinés. Certains spécialistes affirment que :

« Même avec 100 % de la population vaccinée, ce nouveau variant ne permettra pas d’espérer rapidement atteindre une immunité collective"

 

Et pourtant, de nombreux scientifiques sont optimistes, estimant qu’en 2022, l’impact de la pandémie sur la santé mondiale s’atténuera.

Ils pensent que bien que le variant Omicron menace de provoquer une crise au cours des prochains mois, les scénarios les plus probables montrent ensuite une perspective bien meilleure.

 

Cela, en raison de l’immunité croissante de la population mondiale, qui rend la maladie moins sévère, grâce à la vaccination et aux infections naturelles.

 

L’espoir repose, en particulier sur les fameuses troupes d’élite de notre système immunitaire, des lymphocytes T et B dits « mémoires » dont j'ai parlé plus haut

 

Cette ultime ligne de défense, « l’immunité cellulaire », est la dernière à monter au front. Mais c’est celle qui nous protège le mieux contre les formes sévères de la maladie. Et c’est aussi la plus robuste : elle garde une bonne mémoire des rencontres passées, avec un virus ou avec un vaccin.

Mieux encore, c’est une mémoire élargie, capable de reconnaître toute la « machine coronavirus » et pas seulement sa seule protéine spike (« spicule »), celle que ciblent les anticorps neutralisants induits par les vaccins ou par les infections – une des premières lignes de défense mobilisée.

 

Il est donc tout à fait envisageable que la pandémie COVID-19 rentre dans le rang à la fin de cette année et ne nécessite qu'une injection annuelle pour les plus fragiles dès 2023...

A moins qu'une mutation fatale bouleverse toutes les prévisions et nous renvoie à la case départ !

 

 

05 janvier 2022

 

Nous voici reparti avec une nouvelle année sous COVID. En grande partie grâce à quelques millions d'imbéciles qui refusent la vaccination et à quelques centaines de millions de déshérités qui n'ont pas les moyens de bénéficier des vaccins.

Cette fois c'est la vague Omicron qui déferle sur l'Europe et l'Amérique du Nord. En France, les 300 000 cas quotidiens sont atteints (en réalité certainement beaucoup plus). Heureusement ce variant, très infectieux, a du mal à atteindre les voies respiratoires profondes et se révèle donc moins délétère (*)

 

Est-ce le chant du cygne de la pandémie ? Peu de virologues sérieux l'affirment et certains pensent que le pire est à venir...!

 

(*) Un nombre croissant de preuves indique que le variant "Omicron Covid" est plus susceptible d'infecter la gorge que les poumons, ce qui, selon les scientifiques, pourrait expliquer pourquoi la vague actuelle est plus violente mais moins mortelle que les précédentes.

Six études – quatre publiées depuis la veille de Noël – ont révélé qu'Omicron n'endommage pas autant les poumons des malades que Delta et les autres variants du Covid.

Ces études n'ont pas encore été validées par des pairs.

A noter que les études sur des souris et des hamsters confirment les données cliniques de l'épidémie actuelle.

« Le modèle animal suggère que la maladie est moins grave que Delta et le virus original de Wuhan. Il semble être éliminé plus rapidement et les animaux se sont rétablis plus rapidement"

 

Le cannabidiol (CBD) contre le COVID 19 ?

Le cannabidiol (CBD) est un composé chimique dont la plus grande concentration se trouve dans le chanvre , un proche parent de la marijuana – les deux proviennent de la même plante mère (Cannabis Sativa L.). 

 

Le CBD ne fait pas planer les gens, mais il semble procurer un certain nombre de bienfaits. 

Dans la littérature sont cités notamment des effets positifs, plus ou moins notables, sur l'anxiété, l'inflammation, la douleur, la léthargie, le vieillissement, les lésions cutanées et osseuses et d'autres problèmes de santé.

 

D'une façon plus précise et à partir d'études sérieuses  in vitro et in vivo, le cannabidiol (CBD) semble être un candidat prometteur pour le traitement des troubles somatiques et psychiatriques. Aux USA,  une solution orale de CBD a été approuvée par la FDA, principalement pour le traitement de l'épilepsie.

 

CBD et THC, une même plante, des effets très différents

Émile Bernard - La fumeuse de Haschisch (1900)
Émile Bernard - La fumeuse de Haschisch (1900)

Plus de soixante cannabinoïdes sont recensées dans les différents cultivars de cannabis. Le tétrahydrocannabinol (THC), le cannabidiol (CBD) et le cannabinol (CBN) sont les plus répandues.

 

Le cannabis est, légalement ou non selon les pays, largement utilisé pour les propriétés psychotropes induites notamment par la présence de tétrahydrocannabinol (THC).

 

Alors que tous les autres composés actifs de la plante interagissent avec deux récepteurs cannabinoïdes du système nerveux, CB1 et CB2, le cannabidiol a très peu d'effet sur les deux.

 

 Les récepteurs CB1 se trouvent dans différentes régions du cerveau, y compris celles responsables du contrôle des émotions, de la douleur, de la cognition et de la mémoire. Les récepteurs CB2, quant à eux, régulent les réponses inflammatoires et renforcent le système immunitaire.

 

À l'inverse du THC, le cannabidiol n'a donc pas d'effet psychoactif car il n'agit pas sur les mêmes récepteurs du cerveau. Il stimule néanmoins l'activité du système endocannabinoïde par plusieurs voies différentes indépendantes des récepteurs.

Ainsi,  le CBD bloque l'action d'une enzyme qui régule la concentration d'anandamide, le neurotransmetteur connu pour provoquer un effet euphorisant. Cela provoque une augmentation de la la quantité d'anandamide, qui favorise la réponse endocannabinoïde innée du corps.

En fait le CBD a de nombreuses cibles en dehors du système endocannabinoïde et l'action indépendante des récepteurs cannabinoïdes fait l'objet d'études pharmacologiques récentes.

 

Il faut noter que le CBD s'oppose également à l'action du THC sur un récepteur endocannabinoïde, contrant ainsi les effets psychoactifs de la molécule et ses effets secondaires. 

Des résultats prometteurs contre le SRAS-CoV-2

Les chercheurs testent activement de nombreuses petites molécules susceptibles de traiter - ou de prévenir - les infections par le coronavirus-2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2) et ses variants, qui causent le COVID-19.

 

C'est dans ce cadre que l'on a vu apparaître depuis quelques mois des publications relatant l'effet du CBD comme inhibiteur de la réplication du SRAS-CoV-2.

 

Tout récemment (20 01 2022), un groupe de chercheurs dirigés par une équipe de l'Université de Chicago a publié des résultats extrêmement bien documentés qui confirment cet effet positif du CBD, MAIS qui met en garde contre l'utilisation non contrôlée des spécialités actuellement disponibles, dont la formulation est, soit fantaisiste, soit totalement inappropriée.

 

Ce qui est démontré dans ce travail, c'est que le CBD de haute pureté inhibe la réplication du SRAS-CoV-2 dans les cellules épithéliales pulmonaires humaines, alors que les  les cannabinoïdes congénères (comme le THC) présents dans le chanvre n'ont aucune activité antivirale.

 

Ces chercheurs ont établi que le CBD inhibe l'expression de l'ARN viral et inverse les changements induits par le virus dans l'expression du gène de l'hôte.

Parmi les mécanismes étudiés, l'induction de l'expression de l'interféron, dans le cadre de son activité antivirale, est mise en évidence.

 

D'autre part, des études précliniques montrent que le traitement au CBD réduit les titres viraux dans les poumons et les cornets nasaux des souris infectées par le SRAS-CoV-2.

Enfin, il faut noter que le CBD n'est associé qu'à des effets secondaires mineurs.

 

En conclusion les auteurs préconisent :  

 

" des essais cliniques contrôlés par placebo soigneusement conçus avec des concentrations connues et des formulations hautement caractérisées afin de définir le rôle du CBD dans la prévention et le traitement de l'infection précoce par le SRAS-CoV-2."

 

Ils mettent fortement en garde :

 

"contre la tentation de prendre du CBD dans les formulations actuellement disponibles, y compris les produits comestibles, les inhalants ou les topiques en tant que thérapie préventive ou thérapeutique à l'heure actuelle, en particulier à l'insu d'un essai clinique randomisé rigoureux avec ce produit naturel".