Homme désenchanté...
N'écoute plus le chant des sirènes et les hurlements des hyènes !
Je te parlerai des 850 colonnes de Cordoue du Sphinx thérianthrope de Giseh du Dôme de Saint-Isaac à Petersbourg de l'Arno à Florence de la zambra du Sacromonte à Grenade des poissons grillés sur le port d'Helsinki de nuits sur le Danube des aubes roses de Tafraout sur le chemin des amandiers des orangeraies de Menzel Bouzelfa des vieux moulins de Mykonos des rabelos accrochés aux quais de la Ribeira à Porto des couchers de soleil sur la mosquée de Korbous de ce joueur de flûte qui dansait sur les crêtes de l'Atlas...
De haltes paisibles sur les seins opulents de belles étrangères.
Souviens-toi de Démocrite de Pythagore d'Aristote de Lucrèce d'Ibn Sīnā d'Averroés de Montesquieu de Newton de Léonard de Manet de Molière de Hugo de Flaubert de Dickens de Joyce de
Pasteur de Lise Meitner de Marie Curie de Mme du Châtelet des Reines d'Egypte...
De mosquées en cathédrales
De musées en monuments
De philosophes grecs en savants arabes
De poètes maudits en peintres scandaleux
De Thalès de Millet à Einstein
De Rabelais à Beckett...
Retrouve le génie des hommes
Eblouis-toi du spectacle qu'offre la Nature
Ecoute le jaillissement des cascades les clapotis de la calanque le grondements du torrent qui éclate sur le rocher le long gazouillement du Cincle Plongeur et l'ébranlement d'une harde d'isards aux premières lueurs de l'aube.
Entend les clameurs de la jeunesse qui de Barcelone à Tunis d'Istambul à Paris de Téhéran à Tombouctou se lève et chante comme Eluard la liberté
Oublie les vieux cons dont le coeur rétrécit et le cerveau s'étiole qui n'ont plus à t'offrir que des récits sanglants des valeurs financières des régions dévastées des promesses trahies des lendemains qui déchantent et des aubes cruelles.
Alors seras-tu peut-être réenchanté...
" Je tombai endormi. Et je vois dans mon sommeil un homoncule muni d'un rasoir, vêtu d'une robe rouge et d'un habit royal, se tenant en dehors des châtiments. Il me dit : 'Que faites-vous, Monsieur ?'. Je lui répondis : 'Je me trouve ici parce que, m'étant écarté de tout chemin, je suis en train d'errer'. "
« Je trouve, Ibben, la providence admirable dans la manière dont elle a distribué les richesses : si elle ne les avait accordées qu'aux gens de bien, on ne les aurait pas assez distinguées de la vertu, et on n'en aurait plus senti tout le néant. Mais quand on examine qui sont les gens qui en sont les plus chargés, à force de mépriser les riches, on en vient enfin à mépriser les richesses. »
Montequieu, Lettres Persannes
" Le bonheur et l’absurde sont deux fils de la même terre. Ils sont indispensables. On ne découvre pas l’absurde sans être tenté d’écrire quelque manuel du bonheur."
Albert CAMUS, Le Mythe de Sisyphe.
« Nous ne devons pas avoir honte d’admirer la vérité et de l’accueillir d’où qu’elle vienne, même si elle nous vient de générations antérieures et de peuples étrangers, car il n’y a rien de plus important pour celui qui cherche la vérité, et la vérité n’est jamais vile ; elle ne diminue jamais qui la dit ni qui la reçoit »
"Pour être un membre irréprochable parmi une communauté de moutons, il faut avant toute chose être soi-même un mouton."
Albert Einstein, Comment je vois le monde
" Qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égards ni patience "
René Char, Fureur et Mystères
«Je préfère les roses à la patrie...
Et les magnolias, mieux je les aime que gloire et vertu»
"Des murs peints en blanc et quelques mots en noir, dont la poésie surprend au milieu du paysage urbain d'une vingtaine de pays latino-américains. Une seule signature : Accion poetica."
Léonore Stangherlin (Monde Académie)
"O et la mer la mer écarlate quelquefois comme du feu et les glorieux couchers de soleil et les figuiers dans les jardins de l’Alameda et toutes les ruelles bizarres et les maisons roses et bleues et jaunes et les roseraies et les jasmins et les géraniums et les cactus de Gibraltar quand j’étais jeune fille et une fleur de la montagne oui quand j’ai mis la rose dans mes cheveux comme les filles Andalouses ou en mettrai-je une rouge oui et comme il m’a embrassée sous le mur mauresque je me suis dit après tout aussi bien lui qu’un autre et alors je lui ai demandé avec les yeux de demander encore oui et alors il m’a demandé si je voulais oui dire oui ma fleur de la montagne et d’abord je lui ai mis mes bras autour de lui oui et je l’ai attiré sur moi pour qu’il sente mes seins tout parfumés oui et son coeur battait comme fou et oui j’ai dit oui je veux bien Oui."
James Joyce,
Ulysse