Voici ce qu'écrit le directeur de l'IREM en réponse à la question : A quoi sert l'histoire des sciences ?

 

S’il fallait en juger d'après la place actuellement accordée en France à l'histoire des sciences tant dans l'enseignement généraliste secondaire que dans l'enseignement spécialisé et élitiste des Grandes Écoles, ou encore dans l'enseignement universitaire, la réponse à la question posée dans le titre de cet article serait bien simple: l'histoire des sciences et des techniques ne sert à peu près à rien.

Elle se réduirait, dans la mémoire collective, à un Archimède courant tout nu en criant un mot grec, à un Newton asticoté dans ses méditations par la chute d'une pomme, à un Bernard Palissy, incorrigible brûleur de meubles, à un Pasteur anxieux après les piqûres injectées au jeune alsacien Joseph malencontreusement mordu par un chien... et à la belle tête échevelée et chenue d'Albert Einstein tirant la langue aux photographes !

 

   Telle est, à peine caricaturée, la situation en France aujourd'hui, de l'histoire des sciences qui perdure ...depuis au moins Auguste Comte, en passant par Paul Tannery et Paul Langevin.

 

Jean Dhombres

 

Il n'est pas question ici de faire de la philosophie des sciences ! On lira dans le chapitre suivant une réflexion sur l'interdisciplinarité, la pluridisciplinarité, à propos de l'oeuvre de Louis Pasteur.

 

Néanmoins le lecteur curieux pourra se documenter de façon succincte en lisant le très bon article du professeur MARTIN RIOPEL de l'Université du Québec à Montréal qui est en téléchargement ci-dessous.

 

Il convient de noter la définition du mot science retenue par RIOPEL :

 

« Ensemble de connaissances, d'études d'une valeur universelle, caractérisées par un objet (domaine) et une méthode déterminés, et fondées sur des relations objectives vérifiables. »

 

Dans cette introduction à l'épistémologie le Dr Riopel établi la classification -dont il expose les limites- suivante :

 

Courants épistémologiques :

 

Description du courant

Tendance pédagogique

Philosophe ou scientifique

Rationalisme (17e siècle)
Toute connaissance valide provient essentiellement de l'usage de la raison.


Insister sur l'importance de la rationalisation au détriment de l'expérimentation.


Platon (428-347 av. J.-C.)
Descartes (1596-1650)
Leibnitz (1646-1716)
Kant (1724-1804)

 

Empirisme (18e siècle)
Toute connaissance valide provient essentiellement de l'expérience.


Insister sur l'importance de l'expérimentation au détriment de la rationalisation.


Anaximène (610-545 av. J.-C.)
Bacon (1561-1626)
Locke (1632-1704)
Newton (1642-1726)
Berkeley (1685-1753)

Positivisme (19e siècle)
La science progresse en se fondant sur des faits mesurés dont elle extrait des modèles par un raisonnement inductif rigoureux. Tout ce qui n'est pas directement mesurable n'existe pas.

 


Reconnaître l'importance complémentaire de l'expérimentation et de la rationalisation en insistant sur la démarche scientifique qui fait progresser la science.


Sextus Empiricus (160-210)
Comte (1718-1857)
Stuart Mill (1806-1873)
Mach (1838-1916)
Bridgman (1882-1961)
Bohr (1885-1962)
Carnap (1891-1970)

Constructivisme (20e siècle)
Les connaissances scientifiques (observations et modèles) sont des constructions subjectives qui ne nous apprennent rien de la réalité.

 


Insister sur le caractère arbitraire ou subjectif des modèles scientifiques en encourageant l'élève à construire ses connaissances.


Héraclite (550-480 av. J.-C.)
Protagoras (485-410 av. J.-C.)
Brouwer (1881-1966)
Piaget (1896-1980)

Réalisme (20e siècle)
Les modèles scientifiques sont des constructions destinées à prédire certains aspects d'une réalité objective qui existe indépendamment de l'observateur.


Insister sur la différence entre les modèles, qui sont construits par les scientifiques, et la réalité, qui existe indépendamment des modèles. Les modèles sont des approximations successives de la réalité.


Aristote (384-322 av. J.-C.)
Reid (1710-1796)
Planck (1858-1947)
Russel (1872-1970)
Einstein (1879-1955)

 

 

Le plus important dans ce tableau me semble être la corrélation entre le courant et l'orientation pédagogique, source de multiples débats quasi idéologiques dans notre pays.

 

Définition de l'épistémologie selon wiki :

 

L'épistémologie (du grec <επιστήμη> épistémê - « connaissance », « science » - et <λόγος> logos - « discours ») est, selon la tradition philosophique francophone, une branche de la philosophie des sciences qui « étudie de manière critique la méthode scientifique, les formes logiques et modes d'inférence utilisés en science, de même que les principes, concepts fondamentaux, théories et résultats des diverses sciences, et ce, afin de déterminer leur origine logique, leur valeur et leur portée objective ». Dans la tradition philosophique anglo-saxonne, l'épistémologie se confond avec la théorie de la connaissance, et ne porte donc pas spécifiquement sur la connaissance scientifique. Il arrive également que ce terme soit utilisé comme synonyme de « philosophie des sciences ». La distinction entre ces différentes acceptions, et notamment le rapport de l'épistémologie à la philosophie des sciences, n'est cependant pas clairement établie.

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Epistémologie et enseignement des sciences
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