Le soleil qui naît, une humidité qui s’attarde, des montagnes au loin qui surgissent lentement des brumes, toute une transparente poésie enfin se balance dans l’air sonore et cristallin. De ces moments sourd une espèce d’éternité faite à notre mesure. Derrière la vitre qu’est la nature, apparaît lentement l’espèce d’une seconde, un fantôme d’éternité. De ce fantôme nous nous satisfaisons. Il devrait nous désespérer, (…). A ces moments le monde paraît laisser échapper comme par mégarde, un peu de son secret.
Albert CAMUS, Critique d’un tableau de Boucherle (1934)
Où vit-on des danseurs au bout de feuilles mortes,
Tant de lions couchés devant le seuil des portes,
Tant d’aiguilles de bois, de dentelles de fer,
De dentelles de marbre et de chevaux en l’air ?
Pénétrer dans la basilique (mineure) Santa Maria Gloriosa dei Frari à Venise c'est se préparer à découvrir un extraordinaire ensemble religieux transformé au cours des siècles en véritable écrin d'oeuvres d'art exceptionnelles et accomplir un voyage éblouissant au coeur de la Sérénissime.
On y découvrira des oeuvres picturales majeures de Vivarini, de Giovanni Bellini et bien sûr du Titien (dont le retable de l'Assomption), des marbres et sculptures en bois de toute beauté (dont une de Donatello), des monuments funéraires de diverses époques à la gloire du Titien, de Canova et de quelques doges.
On admirera aussi les 124 stalles en bois sculpté qui se déploient sur trois niveaux.
Que des merveilles
Erigée entre 1250 et 1338 du côté de San Polo par les Frères Franciscains, l'église fut reconstruite au XIVe siècle et consacrée sous son nom actuel en 1492. Elle comporte trois nefs et sept chapelles latérales, un campanile de plus de 80 mètres.
Au sein du couvent des Frères sont rassemblées les archives de la ville qui occupent 80 km de rayonnages.
Actuellement, et jusqu'au 9 janvier 2022, le Palazzo Grassi présente « HYPERVENEZIA », une exposition consacrée spécialement à la ville de Venise à l’occasion de la célébration des 1600 ans de sa fondation.
Elle propose pour la première fois au public l’ambitieux Venice Urban Photo Project.
Cette exposition immersive se développe en trois installations : tout d’abord, un parcours linéaire de près de 400 photographies jalonnant un itinéraire idéal à travers les sestieri – quartiers – de Venise.
Puis le visiteur pourra contempler une carte site-specific de la ville composée de près de 900 images géolocalisées offrant une vision panoramique. Enfin, l’installation vidéo de plus de 3.000 photographies défile au rythme d’une composition musicale inédite réalisée par le musicien et compositeur Nicolas Godin, membre du duo de musique électronique « Air ».
Dans le cadre du Venice Urban Photo Project, les images, dont plus de 12.000 ont été réalisées à ce jour, sont prises en suivant le même protocole : en blanc et noir, sans ombres et en l’absence de toute présence humaine.
Ces aspects, en apparence secondaires, garantissent une unité temporelle à la perception de la ville. L’homogénéité de la lumière rend visibles tous les détails des façades, y compris les moins importants, et l’absence d’êtres humains contraint l’observateur à réfléchir sur le possible destin de la ville : une ville sans habitants.
Le silence qui imprègne les milliers de photographies permet à Venise de révéler son articulation urbaine et architecturale.
Venise comme vous ne l'avez jamais vue !
C'est un nouveau voyage immersif et plein de magie que proposent les Carrières des Lumières des Baux-de-Provence.
Une déambulation au cœur de Venise et de l'œuvre d'Yves Klein.
"Vivaldi et Verdi résonnent dans les ruelles de la Sérénissime. Venise, ses gondoles, le Grand Canal, la place Saint-Marc, le célèbre Palais des Doges, sous l'effet des lumières qui s'animent, les couleurs flamboyantes et la dentelle de pierre blanche prennent vie. Sur les parois, hautes de 14 mètres, des Carrières des Lumières des Baux-de-Provence.
Autre voyage à savourer dans l'antre des carrières, Yves Klein l'Infini bleu (1928-1962). Cette création met à l'honneur l'artiste niçois, grande figure de la peinture du XXe siècle qui souhaitait faire de sa vie une œuvre d’art.
Ici, la couleur prend une dimension spirituelle et métaphysique. Cette création d’une dizaine de minutes plonge le spectateur dans les peintures de l’artiste, au-delà de son célèbre bleu IKB (International Klein Blue). On y découvre notamment l’empreinte du corps avec ses Anthropométries ou encore celle de la nature avec ses Cosmogonies, ses Reliefs Planétaires et ses Monogold réalisés à la feuille d'or. 90 œuvres et 60 images d'archives qui dévoilent son atelier où ses baigneuses bleues, ses "pinceaux vivants" comme les surnommait Yves Klein, se révélent sous un autre jour."
France Info : Culture
« Les sentiers sont âpres. Les monticules se couvrent de genêts. L'air est immobile. Que les oiseaux et les sources sont loin ! Ce ne peut être que la fin du monde, en avançant. »
Rimbaud, Enfance IV (Illuminations, 1873-1875)
...
Un grand soleil d'hiver éclaire la colline
Que la nature est belle et que le cœur me fend
La justice viendra sur nos pas triomphants
Ma Mélinée ô mon amour mon orpheline
Et je te dis de vivre et d'avoir un enfant...
Louis Aragon (pour Manoukian)
Dans le champ d’à côté un souffle de vent a fait s’envoler deux feuilles mortes. Elles ont tourbillonné, se sont frôlées, esquivées. Elles s’amusaient ! Un flirt mélancolique. Elles sont retombées. De longs nuages gris chargés d’hiver descendaient du nord.
Allez, troupeau jadis heureux, chèvres mes chèvres
Vous ne me verrez plus, couché dans l'ombre verte,
Au loin, à quelque roche épineuse accrochées.
Vous ne m'entendrez plus, vous brouterez sans moi
Les cytises en fleurs et les saules amers.
Virgile, traduit par Paul Valéry
MAGIQUE !
Le Metropolitan Museum of Art diffuse 375 000 œuvres en accès libre
Le musée new-yorkais autorise le téléchargement en haute définition des photos d’une partie de ses collections.
http://www.metmuseum.org/art/collection