« Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde. »
Albert Camus
" Le savant n’est pas l’homme qui fournit les vraies réponses ;
c’est celui qui pose les vraies questions. "
C. Levi-Strauss, Le cru et le cuit
" Pourquoi craindre pour le dompteur, sa cage le protège des hommes'
d'après Samuel Beckett
Je propose ici un petit parcours - très personnel - au coeur de l'aventure scientifique qui, de Sapiens et Néandertal vous conduira aux nanosciences, à la biologie synthétique, à la chimie du vivant ou encore à l'intelligence artificielle...
Un non scientifique curieux pourra tirer profit de ces quelques pages sans équations et sans le jargon des initiés.
" Derrière la vitre qu’est la nature, apparaît lentement l’espèce d’une seconde, un fantôme d’éternité. De ce fantôme nous nous satisfaisons. Il devrait nous désespérer, (…). A ces moments le monde paraît laisser échapper comme par mégarde, un peu de son secret."
A. Camus
Billets d'humeur -depuis janvier 2009 - classés, pour simplifier, en six rubriques : arts, histoire, philosophie, politique, société, sciences.
Rappel : philosophie = aime la sagesse !
Ressources pillées, biodiversité gravement altérée, pollutions majeures, climat déréglé... l'avenir de l'homme sur la Terre s'avère très sombre !
Créé par le GrandPalaisRmn et la Banque des Territoires, dans le cadre de France 2030, le Grand Palais Immersif, situé au coeur de Paris, Place de la Bastille, est né d’une ambition commune de ses actionnaires historiques : offrir un nouveau type d’expérience culturelle, où l’art et la technologie s’unissent pour créer des expositions immersives inédites.
Depuis son lancement, le Grand Palais Immersif s'est rapidement imposé comme un lieu d'avant-garde, accueillant des expositions avec un contenu scientifique et une expérience immersive.
Les premiers partenariats de Grand Palais Immersif se déroulent avec le musée du Louvre, Iconem (startup spécialisée dans la numérisation des sites patrimoniaux), et la Fondation Mucha. Ils soulignent le rôle renforcé du GrandPalaisRmn au coeur de l’écosystème muséal et numérique, et sa capacité à associer dynamique entrepreneuriale et exigence culturelle.
Le GrandPalaisRMN
Déja présentées :
Venise révélée, du 21 septembre 2022 au 19 février 2023, Paris, Grand Palais Immersif
Éternel Mucha, du 22 mars au 5 novembre 2023, Paris, Grand Palais Immersif
Du 5 novembre 2024 au 6 avril 2025, le Grand Palais Immersif vous invite à découvrir PIXELS, la première grande exposition parisienne dédiée à Miguel Chevalier, pionnier de l’art numérique. Installée au cœur de la Bastille, cette exposition exceptionnelle, pensée sur deux étages et occupant plus de 1200 m², nous plonge dans un univers où réel et virtuel fusionnent pour repousser les frontières de l’art et de l’intelligence artificielle
.
Chaque œuvre explore des thématiques contemporaines telles que la surveillance, l’identité numérique et la relation entre l’homme et la machine, utilisant les technologies les plus avancées comme l'intelligence artificielle. Mêlant vidéos, sculptures imprimées en 3D et œuvres lumineuses, l’exposition redéfinit l’interaction entre l’œuvre et le public.
Régulièrement on peut lire dans la presse des titres annonçant une super Lune "qu’il ne faut rater sous aucun prétexte."
Notre satellite naturel aurait alors dans le ciel une taille impressionnante.
Parfois, le phénomène coïncide avec un autre et on obtient, au choix, une super Lune bleue, une super Lune des neiges et d’autres variations.
Derrière toutes ces appellations à base de super Lune, il n’y a strictement rien d’exceptionnel. Il s’agit tout simplement des subtilités de l’orbite de notre satellite naturel autour de la Terre : c'est une pleine lune qui se produit lorsque notre satellite naturel est au plus près de la Terre.
En fait, la différence d’angle apparent n’est que de 14 %.
S’y ajoute souvent une observation de la Lune proche de l’horizon, qui donne toujours l’impression que l’astre est plus grand, car on dispose alors de repères comme des reliefs environnants ou des bâtiments. Les photographies prises à l’occasion d’une super Lune utilisent cette astuce, amplifiée par l’usage de téléobjectifs (800mm au moins).
Voila pourquoi les photographes utilisent des lieux privilégiés comme le cap Sounion, face au temple de Poséidon, en Grèce, pour faire apparaître des lunes (rousses, pas bleues !) gigantesques.
Le 8 octobre 2024, le Muséum d'Histoire Naturelle de Londres (Angleterre) a annoncé le nom des grands gagnants du concours photo emblématique qu'il organise et produit.
Le musée a sélectionné les gagnants parmi un nombre record de 59 228 candidatures provenant de 117 pays.
Cela fait 60 ans que le Wildlife Photographer of the Year sélectionne les meilleures photos existantes de la nature et de la faune sauvage des plus grands photographes du monde entier.
De nombreuses images gagnantes attirent l’attention sur les menaces qui pèsent sur différentes espèces à travers le monde : une mosaïque composée de plus de 400 morceaux de plastique retrouvés dans le tube digestif d’un puffin mort, un type d’oiseau marin australien ; un tigre perché sur une colline surplombant une ville indienne qui était autrefois une forêt ; un enquêteur sur une scène de crime époussetant une défense confisquée pour en extraire des empreintes.
Le très sérieux journal "Le Monde" publie ce 19 septembre 2024 l'exercice de pédagogie du Réseau Action Climat (en collaboration avec l'ADEME) qui liste, région par région, les impacts actuels et prévisibles du réchauffement climatique en France.
Un travail de synthèse pensé comme un « outil d’aide à la prise de décision ».
C'est une France défigurée qui se profile derrière cette étude :
"Des littoraux aux sommets, des plaines aux villes, aucun territoire n’est épargné par les effets du réchauffement. Désormais, l’heure est aux canicules, sécheresses, incendies, inondations, pénuries d’eau, baisses des rendements agricoles et fonte des neiges éternelles."
"Contrairement à ce que l’on entend encore aujourd’hui, le changement climatique n’est pas loin de nous, ni dans le temps ni dans l’espace. Il a déjà de nombreuses conséquences en France et cela va s’aggraver."
« Partout, dans les prochaines décennies, l’exceptionnel va devenir la norme »
Toutes les régions font face à une multitude de risques. Si l’Ile-de-France et la Provence-Alpes-Côte d’Azur sont d’abord frappées par la chaleur, les Hauts-de-France par les inondations et la Normandie par l’érosion et la submersion, quasiment tous les aléas affectent l’ensemble du territoire.
Le pire est encore à venir : avec les politiques actuellement mises en œuvre, la France devrait atteindre + 4 °C de réchauffement en 2100, pour une moyenne mondiale de 3 °C. Des années comme 2022 ou 2023, et même la canicule de 2003 qui avait marqué les esprits, deviendraient alors banales.
En Ile-de-France, les pics de chaleur pourraient dépasser les 50 °C. A Lyon, les températures se rapprocheraient de celles de Madrid en 2050 et de celles d’Alger à la fin du siècle.
"La sécheresse, qui affecte d’ores et déjà tous les territoires, va également s’aggraver, sous l’effet de la hausse de la température et d’une modification du régime des précipitations. « Cela va déboucher sur des conflits d’usage de l’eau grandissants, entre les besoins pour l’eau potable, l’agriculture, l’énergie, l’industrie ou encore le tourisme ."
Les sécheresses, cumulées à la progression des parasites sous l’effet de la chaleur, accentuent aussi la dégradation des forêts. Dans le Grand-Est, les dépérissements forestiers ont par exemple été multipliés par plus de dix en cinquante ans. Le risque d’incendies, déjà très présent sur le pourtour méditerranéen, progresse également vers le nord de la France.
Les températures régionales devraient augmenter de 1,6 °C à 2,2 °C d’ici à 2050 par rapport à la fin du XXe siècle (période de référence 1976-2005). Il s’agit du plus fort réchauffement projeté dans l’Hexagone. Dans la région, le nombre de vagues de chaleur enregistrées est 3 fois plus élevé depuis l’année 2000*.
La surface concernée par les sécheresses en Occitanie a triplé depuis les années 1960. Le nombre de jours secs devrait encore augmenter de 25 % si les émissions suivent leur trajectoire actuelle, et jusqu’à 50 % selon le scénario le plus pessimiste. Trois des quatre départements les plus touchés par les inondations, tempêtes et sinistres sécheresse entre 1989 et 2018 sont situés en Occitanie (le Tarn-et-Garonne, l’Aude et le Tarn).
La sécheresse pose des problématiques de ressource en eau dans la quasi-totalité des régions de France.
Le bassin de la Loire, déterminant pour les Pays de la Loire, va perdre de 25 % à 30 % de ses ressources en eau d’ici à 2070. Le débit de la Loire pourrait baisser de 20 % à 50 % à l’horizon 2100 (par rapport à 1971-2000).
En Bourgogne-Franche-Comté, les besoins en eau agricoles augmentent. La surface des terres irriguées a crû de 68 % dans la région entre 2010 et 2020 (+ 14,6 % en moyenne en France).
45 000 des 72 000 hectares qui ont brûlé en 2022 se trouvaient en Nouvelle-Aquitaine. Le stock de bois des Landes, la plus grande forêt d’Europe, a diminué de 50 % entre 1999 et 2009.
L’élévation du niveau de la mer pourrait atteindre 0,56 mètre en 2100 et 0,92 mètre en 2150, par rapport à 1995-2014, dans un scénario de poursuite des émissions actuelles.
93 des 242 communes françaises qui doivent prendre des mesures d’aménagement contre l’érosion du littoral se trouvent en Bretagne. 130 000 Bretons sont déjà menacés de submersion, notamment à Saint-Malo, où 25 000 habitants vivent sous le niveau de la mer.
En Normandie, deux tiers des côtes subissent déjà une érosion moyenne de 20 à 25 centimètres par an.
Les glaciers alpins ont perdu plus de 60 % de leur volume depuis 1850, dont près de 40 % depuis 1980. La quasi-totalité est menacée de disparition, et ce dès 2050 pour les petits glaciers et au plus tard en 2100 pour les plus grands, si les émissions poursuivent leur trajectoire actuelle.
Une région particulièrement vulnérable aux conséquences du changement climatique liées au phénomène d’îlot de chaleur urbain (ICU). D’ici à 2080, on pourrait observer des canicules prolongées avec jusqu’à 34 jours par an et 35 nuits tropicales (au minimum 20 °C), soit 7 fois plus qu’aujourd’hui. Un été comme celui de 2022, considéré comme extraordinairement chaud, pourrait devenir la norme dès 2030.
L’élévation du niveau de la mer s’avère aussi un enjeu crucial, alors que la France compte 18 000 kilomètres de côte (outre-mer inclus).
En Bretagne, près de 130 000 foyers sont par exemple menacés par des risques de submersion.
En Nouvelle-Aquitaine, la côte sableuse perd en moyenne de 1 à 3 mètres par an sous l’effet de l’érosion, avec parfois des reculs jusqu’à 30 mètres lors de fortes tempêtes.
Dans un monde réchauffé de 2 °C – une température que l’on attend autour de 2050 –, 99 % des coraux de la Guadeloupe ou de la Martinique devraient avoir disparu, de même que les trois quarts des glaciers des Alpes françaises.
Il est impossible aujourd'hui de dénoncer le génocide perpétré par l'armée israélienne à Gaza, sans se voir accusé, plus ou moins ouvertement, d'être antisémite et suppôt de Mélenchon.
Je ne suis ni l'un, ni l'autre.
A ma modeste échelle, j'ai dénoncé toute ma vie, toute forme de racisme.
Je suis simplement absolument scandalisé, révolté, par l'impunité dont jouit l'état hébreu qui se livre impunément à des exactions qualifiées de crime de guerre par l'ONU et ses différentes instances.
C'est tous les jours, et par dizaines, que l'armée israélienne commet des attentats terroristes à Gaza, en pulvérisant écoles, hôpitaux, lieux publics, lieux privés...
On estime à plus de 40 000 le nombre de morts liés à ces bombardements aveugles dans l'enclave de Gaza dont nul ne peut s'échapper, où la population est constamment déplacée, comme des animaux dans un zoo.
Pilonné chaque jour, cette sorte de banthoustan ou de ghetto créé par Israël, n'est plus qu'un champ de ruines où, si l'on échappe aux obus, on meurt de faim, ou d'une banale infection, ou de l'absence de soins pour des maladies chroniques : diabète, cancer, insuffisance rénale...
Sur ces 40 000 morts, selon les sources, on évalue à 10 ou 15 000 le nombre de combattants liés aux extrémistes du Hamas.
Qui sont les autres : essentiellement des femmes et des enfants.
Selon la prestigieuse revue médicale anglaise "The Lancet" :
"il n'est pas invraisemblable d'estimer que jusqu'à 186 000 morts, voire plus, pourraient être imputables au conflit actuel à Gaza"
De nombreuses ONG médicales, françaises, européennes, mondiales affirment que l'amée israélienne affame délibérement la population gazaouie.
Par notre inaction, par notre "soutien indéfectible" à l'état hébreu...
De ce bilan nous sommes comptables, de ce génocide nous sommes complices !
Pour perpétrer ce carnage, Israël joue habilement sur plusieurs tableaux :
- état religieux (aux mains aujourd'hui de fanatiques qui multiplient les exactions dans les lambeaux de Palestine qu'ils n'ont pas encore accaparés) - comme l'Iran et l'Arabie Saoudite - ils jouent de ce dualisme : critiquer Israël, c'est critiquer les juifs... donc être antisémite !
ANTISEMITE devient un sésame qui permet d'évacuer toute critique !
- corps étranger, imposé par l'occident au Proche-Orient, son existence même serait menacée par les tentatives d'agression de ses voisins.
C'est évidemment absurde, puisque l'armada américaine en méditerrannée, entièrement dévouée au service de cet état, a une puissance de feu capable d'anéantir toute projet de ce type en quelques minutes.
Même lors de l'ignoble attaque du 7 octobre, ce ne sont que quelques km2 du pays qui ont été occupés.
C'est fort de cet appui américain illimité dans le temps, dans la nature et dans le volume, que l'état hébreu peut se permettre aujourd'hui de faire à peu près tout ce qu'il veut, en se moquant de condamnations morales, bien timides !
Toujours sous l'influence américaine, Israël est même devenu un partenaire commercial de plusieurs pays arabes. Ce qui fait que les Palestiniens sont totalement isolés, simplement soutenus par quelques délibérations inopérantes de l'ONU et par un état voyou comme l'Iran, qui se moque bien de ces malheureux et les utilise dans son conflit avec ses voisins.
Mais qu'est-ce que l'antisémitisme ?
L'antisémitisme en France et en Europe a sévi tout au long du XXème siècle pour aboutir à l'innommable extermination massive des juifs perpétrée par les nazis.
Pour avoir une idée de la violence des écrits d'écrivains, de journalistes, de politiciens français qui ont préparés les esprits à la Shoah, il faut lire par exemple :
- LF Céline : (Bagatelles pour un massacre, l'Ecole des cadavres et Les Beaux Draps) aux éditions Gallimard,
- J. Giraudoux : admirateur de l'Allemagne nazie qui écrit dans "Pleins Pouvoirs" : « Des centaines de mille Ashkenazis, échappés de ghettos polonais ou roumains… Ils apportent là où ils passent l’à peu près, l’action clandestine, la concussion, la corruption et sont des menaces constantes à l’esprit de précision, de bonne foi, de perfection qui était celui de l’artisanat français »
Il faudrait aussi parler de Maurice Barrès, antidreyfusard notoire qui osera écrire : «Que Dreyfus est capable de trahir, je le conclus de sa race.»
Pour les journalistes il faut bien sûr citer Lucien Rebatet, le créateur de "Je suis partout".
Dans cet infâme brulôt antisémite on a pu lire Brasillach, Marcel Aymé, Jean Anouilh, Marcel Jouhandeau, Drieu La Rochelle...
A la racine de cet antisémitisme "moderne " on trouve donc Barrès mais surtout Maurras et l'Action Française et leur modèle Édouard Drumont, né en 1844 à Paris et mort en 1917 dans la même ville.
C'était un journaliste, écrivain, polémiste et homme politique français d'extrême droite.
Fondateur du journal La Libre Parole, antidreyfusard, nationaliste et antisémite, il participe à la fondation de la Ligue nationale anti-sémitique de France.
Dans la France juive, il place "la Question juive" « dans une perspective historique — tour à tour sociale, religieuse, politique — trois sources principales des passions antijuives : l'antijudaïsme chrétien, l'anticapitalisme populaire et le racisme moderne »
Charles Maurras, qui reste vénéré aujourd'hui par l'extrême-droite insultait les juifs en général et Léon Blum en particulier, «ce vieux chameau sémitique», réclamait un antisémitisme d’État et la fin de la République enjuivée.
L' antisémitisme moderne, d'essence athée, émerge au milieu du XIXe siècle, après une longue période de plus de trois siècles durant laquelle les juifs d'Europe ont bénéficié d'une très relative tranquillité. Cet antisémitisme se moque de la question religieuse.
Contre toute évidence, il présente les Juifs comme une race à part, dotée de caractéristiques spécifiques et ineffaçables, par exemple le goût de l'argent, le cosmopolitisme et le mépris de la patrie.
L'antisémitisme religieux
Néanmoins, au moment où le combat contre le cléricalisme annoncé par Léon Gambetta bat son plein, se jugeant brimés par le régime, les catholiques dénoncent le « complot juif » qui inspirerait les dirigeants politiques.
Ainsi "Les Semaines religieuses" affirment en 1892 :
« Au Juif Naquet, nous devons la loi sur le divorce ; au Juif Salomon la crémation des morts ; au Juif Camille Sée, les lycées de filles ; au Juif Hérold, préfet de la Seine, l'enlèvement des crucifix des écoles de Paris [...] ; au Juif Meyer de La Lanterne et autres Juifs de la presse le journalisme blasphémateur et ordurier [...] ; à la juiverie en général, aidée de la maçonnerie son esclave, toutes les mesures qui tendent à étrangler le catholicisme."
En fait la terminologie visant à traduire la haine des Juifs est plurielle, les termes d’antijudaïsme et d’antisémitisme sont les plus utilisés. Ces deux mots ne recouvrant d’ailleurs pas la même réalité. L’antijudaïsme a une double connotation, religieuse et sociale.
Dans le monde antique, égyptien ou gréco-romain, la dimension religieuse est fondamentale.
Avec l’apparition du christianisme, et le refus juif du message évangélique, le discours se fait théologique. La catéchèse chrétienne reprend cependant des éléments de l’antijudaïsme païen.
Cet antijudaïsme religieux qui a conservé sa nocivité jusqu’au cœur du XXe siècle, ne saurait être confondu avec l’antisémitisme ou la judéophobie qui est une forme particulière de la xénophobie et qui, au XIXe siècle, a intégré des considérations économiques, nationales et politiques.
L'arrivée de l'état hébreu en Palestine a bien sûr rebattu les cartes
Je ne vais pas refaire l'histoire du sionisme, de la déclaration Balfour de 1917 et du rôle du Royaume-Uni, toujours est-il qu'après les camps d'extermination, les pogroms de l'Europe de l'Est, les déportations massives réalisées avec la complicité de nombreux pays européens, dont la France, l'Occident et l'URSS, soit par remords, soit par intérêt, soit pour délocaliser la question juive, les Occidentaux ont facilité l'installation d'une colonie juive en Palestine, qui a conduit à l'état d'Israël en 1948.
Lors de la partition en 1947, la Palestine avait une population de près de 2 millions d’habitants sur un territoire d’environ 28.000 km². Il y avait 630.000 juifs et 1.340.000 Arabes, dont plus de la moitié vivaient à l’intérieur des limites établies par l’ONU pour l’État juif en Palestine, qui se proclamait indépendant le 15 Mai 1948 avec le nom d’État d’Israël.
Evidemment les autochtones, les pays arabes, sont immédiatement partis en guerre contre "l'occupant".
Ces guerres, ils les ont toutes perdues, permettant à Israël de considérablement accroître son territoire aux dépends des Palestiniens, de l'Egypte, de la Syrie et de la Jordanie.
A chaque fois l'Occident a prêté main forte aux Hébreux (France et Royaume-Uni en 1956, Américains ensuite).
Dès l'origine des hommes de paix au Moyen-Orient, en Israël même, en Europe, ont plaidé pour la constitution de deux états.
Les accords de Paix (accords d'Oslo en 1993) entre Yasser Arafat président de l'OLP et Yitzha Rabin, premier ministre d'Israël, traçaient un route vers ce chemin.
Malheureusement, le 4 novembre 1995, alors qu'il prononce un discours lors d'une manifestation pour la paix sur la place des rois d'Israël, à Tel Aviv, Y.Rabin est assassiné par un extrémiste apparenté à ceux qui sont aujourd'hui au pouvoir à Tel Aviv.
La haine a depuis 1948 envahit les coeurs d'un peuple humilié, martyrisé, abandonné, elle se perpétue de générations en générations et conduit à des actes violents contre "le colonisateur".
Plus largement, si aujourd'hui on organisait un référendum libre dans tous les pays arabes, la réponse quant à la nécessité de repartir en guerre contre l'état hébreu serait sans nul doute positive à plus de 90%, alors que l'Egypte, le Maroc, l'Arabie Saoudite, des Etats du golfe... ont signé des traités avec Israël.
Mais ces dirigeants ne représentent que l'écume, constituée de dictateurs, de monarques et d'affairistes, d'une vague qui les emportera un jour ou l'autre, si rien n'est fait pour trouver une solution en Palestine.
Evidemment cette haine a un écho dans les pays européens où l'immigration arabe est forte, comme en France.
Ceux qui dénoncent les massacres de Gaza sont considérés aujourd'hui en France comme des antisémites par la macronie, la droite et l'extrême-droite et évidemment les institutions juives, dont le CRIF plus que jamais au service du gouvernement israélien.
La France qui a beaucoup à se reprocher quant à son attitude envers les juifs depuis l'affaire Dreyfus et la collaboration pétainiste avec les nazis, ne manque pas de traiter d'antisémite et même de traîner devant les tribunaux tous ceux qui manifestent une hostilité un peu voyante envers Israël et son action pour le moins brutale à Gaza, même si aujourd'hui ce pays est gouverné par une clique d'extrémistes en passe d'être condamnée devant le Tribunal International de La Haye.
Bref, pour de cyniques raisons politiques, en France et en Europe, manifester contre la politique israélienne, c'est être antisémite !
Cette accusation d'antisémitisme est une des armes de prédilection des faucons israéliens et de leurs représentants en France manipulés, par le CRIF qui n'est que le relais de la politique israélienne et qui disposaient à l''Assemblée nationale Française d'un proche du premier ministre israélien (Meyer Habib).
Qu'un sans-abri algérien, non politisé, non encarté, drogué, abreuvé d'images des massacres de Gaza, drapé dans un drapeau palestinien, tente de brûler une synagogue, c'est logiquement pour nous un acte terroriste antisémite et il nous révulse parceque dans notre mémoire collective nous avons toujours l'image de la solution finale initiée par Hitler.
Mais pour cet illuminé et tous ceux qui à travers le monde l'acclament, que représente cet acte ?
Cet antisémitisme qui vient du fond des âges, qui a miné l'Europe depuis des siècles et ronge encore la France ?
Connaît-il le centième de l'histoire que je viens de résumer ?
Albert Camus, pied-noir algérien, interrogé en 1957 à Stockholm à propos de la guerre d'Algérie, au moment où il recevait le prix Nobel de littérature, répondait :
"Si j'avais à choisir entre ma mère et la justice, je choisirais ma mère"
J'ai une grande admiration pour la vie et l'oeuvre Albert Camus, mais je ne le suivrais pas sur ce point.
Je choisirais la justice, car fatalement l'injustice un jour frappera ma mère ou mon fils ou mes amis et pervertira mon pays.
JPL, le 28 août 2024
NB : Je sais que quelques lecteurs de ce blog me traiteront -évidemment- d'antisémite.
Qu'ils continuent à galvauder ce mot terrible et bientôt il n'aura plus de sens.
Antisémite va bientôt devenir le nouveau point de Godwin !
A gauche : après l'attentat terroriste visant la synagogue (en arrière-plan) de la Grande-Motte
A droite : après un nème bombardement de civils par l'armée israélienne à Gaza (image UNICEF)
Environ 144 espèces d'oiseaux n'ont pas été observées depuis au moins une décennie. Un projet mené par des organisations de conservation suggère qu'elles pourraient toutes être encore cachées quelque part dans la nature.
Ainsi, en 2022, un ornithologue des montagnes de la Sierra Nevada de Santa Marta, dans le nord de la Colombie, a repéré les plumes chatoyantes vert émeraude et bleu cobalt du colibri de Santa Marta. Ce grand colibri n'avait été observé que deux fois depuis 1879. Alors que l'oiseau était perché sur une branche, l'ornithologue Yurgen Vega a pris des photos.
L'oiseau figurait sur la liste des 10 oiseaux les plus recherchés de l'American Bird Conservancy, qui se trouve au sommet d'un registre plus long d'« oiseaux perdus », formellement définis comme n'ayant pas été documentés par des preuves photographiques, audio ou génétiques depuis au moins une décennie.
L’un des principaux objectifs de la liste est de persuader les ornithologues amateurs et autres de rechercher ces oiseaux lorsqu’ils se rendent sur le terrain et de rapporter des preuves que ces oiseaux n’ont pas disparu.
En juin 2024, des chercheurs ont publié une étude contenant une liste définitive des oiseaux à retrouver. Ils ont passé au crible des dizaines de millions de photos, de vidéos et d’enregistrements audio dans des bases de données ornithologiques telles que iNaturalist et xeno-canto. L’étude a conclu qu’il existe 144 espèces d’oiseaux disparues du monde scientifique, mais qui pourraient encore exister.
Une fois les oiseaux répertoriés, les experts analysent les moyens de les protéger et de les étudier. Depuis la redécouverte du sabre de Santa Marta, par exemple, les chercheurs ont étudié les besoins en matière d'habitat et la biologie de l'oiseau et ont récemment publié un article sur leurs découvertes.
C'est un travail de fourmi que des milliers d'ornitologues amateurs accomplissent partout dans le monde, mais il est essentiel pour la préservation de la biodiversité.
Et il est efficace ! Depuis la publication de la liste, plus d'une douzaine d'oiseaux ont déjà été localisés.
Ainsi le le triller mussau, un petit oiseau à longue queue et à longues ailes, a été photographié en Papouasie-Nouvelle-Guinée par Joshua Bergmark, guide touristique d'Ornis Birding Expeditions, en juin dernier (2024).
Dans le sens des aiguilles d'une montre à partir du haut à gauche : sabre de Santa Marta ; jardinier à front doré ; asclépiade de Reichenow ; milan à bec crochu ; faisan d'Edwards ; parotie bronzée.
Crédit...Carole Turek, Tim Laman, Simon Colenutt, Karine Aigner, Ernie James, Tim Laman/Nature Picture Library, via Minden Pictures
"Le Surréalisme occupe une place prépondérante dans l’Art du XXe siècle aussi bien en peinture, sculpture, que dans la littérature, la poésie, la photographie et le cinéma. C’est le seul mouvement qui a traversé deux guerres mondiales et qui a été transdisciplinaire. Le surréalisme était une exceptionnelle aventure de l’esprit d’une jeunesse qui en avait assez de l’ordre établi bourgeois et qui par l’art subversif et provocateur pensait pouvoir changer la société.
Le mouvement surréaliste est officiellement né en 1924 avec le Manifeste d’André Breton et il est une continuité du mouvement dadaïste créé en 1916 par Tristan Tzara dans une atmosphère de première Guerre Mondiale. Les débuts du mouvement surréaliste sont le résultat d’une amitié"
...
" Comme les dadaïstes, les surréalistes dont Dali, Max Ernst et Joan Miro [...] soulignent l’irrationalité des êtres humains, l’absurdité du monde et ont une vraie quête de liberté.
L’œuvre de Sigmund Freud est le catalyseur des peintres, écrivains et cinéastes dadaïstes qui cherchent à reconnecter l’homme à son inconscient et lui faire explorer ses rêves.
André Breton déjà en 1919, recours à la technique freudienne du lâcher-prise et prône l’écriture automatique “où l’on ne fait intervenir ni la volonté ni la conscience” tout autant que les jeux de hasard tels que les cadavres exquis (ce jeu de papier plié qui consiste à faire composer une phrase ou un dessin par plusieurs personnes sans qu’aucune puisse tenir compte de la collaboration ou des collaborations précédentes) ou encore les collages.
L’objectif est de laisser libre-cours à nos pensées et à nos impulsions afin de révéler des vérités cachées sur la réalité et sur l’individu lui-même.
Les surréalistes pensent en effet que l’homme a la capacité de se reconnecter à la Nature, à son humanité, à son intériorité. En mélangeant l’art et la psychologie, les surréalistes peuvent créer et être libres dans leur choix artistiques et sociétaux."
Avant la fermeture compléte du site entre 2025 et 2030, le Centre Pompidou va proposer une exposition qui promet beaucoup.
" Conçue à la façon d’un labyrinthe, l’exposition « Surréalisme » est une plongée inédite dans l’exceptionnelle effervescence créative du mouvement surréaliste, né en 1924 avec la publication du Manifeste fondateur d'André Breton.
Associant peintures, dessins, films, photographies et documents littéraires, l’exposition présente les œuvres des artistes emblématiques du mouvement (Salvador Dalí, René Magritte, Giorgio de Chirico, Max Ernst, Joan Miró) mais aussi celles des surréalistes femmes (parmi lesquelles Leonora Carrington, Ithell Colquhoun, Dora Maar).
À la fois chronologique et thématique, le parcours est rythmé par 14 chapitres évoquant les figures littéraires ayant inspiré le mouvement (Lautréamont, Lewis Carroll, Sade...) et les principes poétiques qui structurent son imaginaire (l'artiste-médium, le rêve, la pierre philosophale, la forêt...).
Au cœur de l’exposition, un « tambour » central abritant le manuscrit original du Manifeste, prêt exceptionnel de la Bibliothèque nationale de France. Une projection multimédia accompagne la découverte de ce document unique, éclairant sa genèse et son sens. "
Centre Pompidou Paris
LIRE :
"Les Jeux olympiques, triomphe de l'ambition, sortent la France de sa morosité
Tous les secteurs de la société se sont mobilisés pour réaliser le rêve de la nation avec les Jeux. Le succès a montré que l'unité est possible, même si elle est souvent difficile à atteindre."
Ce n'est pas moi qui le dit mais le New York Times... qui ajoute :
" Les 16 jours de Jeux olympiques ont été marqués par une ambition française sans compromis, un miracle de planification et d'exécution minutieuse pour un coût d'environ 4,8 milliards de dollars . La France est arrivée aux Jeux ébranlée par deux tours d' élections législatives inattendues qui ont débouché sur une impasse politique . Elle en sortira sans avoir résolu ces problèmes, mais avec une nouvelle confiance en elle"
https://www.nytimes.com/2024/08/11/world/europe/olympics-paris-france-unity.html
N'en déplaise aux bolloréens de Cnews et C8, aux lepénistes, à la droite frileuse des "Républicains", qui annoncaient le désastre, il y a en France , à tous les niveaux et dans tous les domaines des compétences exceptionnelles qui ont permis ce succès.
Ceux qui se proclament patriotes, mais renoncent et se couchent à la première difficulté, qui affaiblissent la France en tentant de décourager les talents issus de tous les secteurs de notre société, de toutes les diversités...
... ce sont bien les héritiers de Pétain.
"Paris 2024 has begun and the French — the people who produce the world’s most delicious cheese, finest haute couture and countless other exquisite creations — have delivered what may be the most unique opening ceremony in the history of the Olympic Games. "
C'est le LA Times qui s'extasie et s'inquiète ; dans 4 ans il faudra faire mieux du côté d'Hollywood !
Ce pied de nez aux bien-pensants, qui par millions ont voulu défigurer l'image de la France il y a quelques semaines, était particulièrement réussi et m'a personnellement ébloui.
Oui en France on a un personnel politique d'une rare médiocrité, des électeurs inconséquents, des bouffons corrompus à la solde du roi euro (ou dollar), des illusionnistes du verbe, des paumés de toute sorte au service d'idéologies nauséabondes, des râleurs impénitents...
MAIS,
tous ceux là
ne peuvent (ne doivent) faire oublier
nos créateurs de génie
dans tous les domaines
nos artisans incomparables
dans tous les métiers d'art
Nos chercheurs, nos techniciens, nos ouvriers...
qui font de ce petit pays par la taille
Un grand pays qui avec sa diversité vaut bien
cette France de Charlemagne à Louis XVI sur laquelle nos pétainistes impénitents versent des larmes de crocodile.
Cette flamme qui est en fait « un nuage de brume et de faisceaux de lumière », qui repose dans un énorme chaudron, comprend 40 projecteurs LED et 200 buses de brumisation.
Elle est attachée à ce qui ressemble à une gigantesque montgolfière qui s'élève dans les airs chaque soir des Jeux...
...Mais qui sans doute est faite pour rester en place.
Le rêve olympique est un cauchemar !
Tandis que le Coca-Cola coule à flots, que les milliardaires paradent en bord de Seine pour acclamer des athlètes dopés, embrigadés sous des banières souvent tachées de sang, Russes et Israéliens continuent de raser des régions entières, de massacrer les poulations civiles, les Chinois et les potentats du Moyen-Orient d'asservir des cohortes d'esclaves, les usines d'armement américaines de tourner à plein régime pour alimenter le génocide à Gaza, le fou de Trump de menacer le monde d'apocalypse, le guignol coréeen de faire joujou avec ses têtes nucléaires... Partout la démocratie est menacée... y compris chez nous.
Et pourtant, passionné par le sport depuis mes plus jeunes années, je vais encore admirer ces faux Dieux du stade, avec le même remord que quand... je déguste un steack venu d'Aubrac !
Finalement nous ne sommes que des consommateurs impuissants dans une société qui nous échappe.
Jusqu'à quand ?
Photographe, éditeur et cinéaste, Vincent Munier s’est d’abord fait connaître par une écriture photographique unique, inspirée par les estampes japonaises et l’art minimaliste : la brume, la pluie et la neige habillent paysages et animaux, dont on distingue parfois seulement les silhouettes. Ses images sont nées de quêtes de plus en plus lointaines et de longues patiences pour se faire oublier des légitimes habitants de la nature : panthère des neiges, loup blanc, ours brun, harfang des neiges, bœuf musqué…
Pour cette 55e édition des Rencontres de la photographies d'Arles, du 1er juillet au 29 septembre 2024, ce sont plus de cinquante expositions dans le In et près d'une centaine dans le Off. Christoph Wiesner, directeur des Rencontres d'Arles qualifie "le festival de sismographe" car selon lui, les photographes présents à Arles observent le monde avec acuité.
France Info
Une exposition d'actualité au MUCEM à Marseille, jusqu'au 9 décembre :
"Paradis Naturistes"
Dans une scénographie solaire conçue par l’agence Trafik, l’exposition « Paradis naturistes » réunit 600 photographies, films, revues, objets quotidiens, peintures, dessins, livres, estampes et sculptures.
Ils sont issus des archives des communautés naturistes et de différents musées français et étrangers.
Cela tombe bien : La France est à poil !
Parallèlement est le titre du septième recueil poétique en vers de Paul Verlaine, publié en 1889 chez l'éditeur Léon Vanier, puis enrichi en 1894.
À l'instar de précédents recueils comme Jadis et naguère, cette œuvre regroupe des pièces composées très antérieurement et bien différentes par leur inspiration.
« Livre orgiaque, sans trop de mélancolie », aux dires de son auteur, Parallèlement met en scène les amours et les haines de Verlaine, sa double nature de pécheur et de chrétien convaincu, sa double identité sexuelle aussi.
Celui qui avait été l’amant de Rimbaud, le temps d’une saison infernale, publie une manière de portrait intime en 1889, non sans craindre la censure.
Onze ans plus tard, Verlaine étant mort entre-temps, Vollard et Bonnard, le marchand et le peintre, donnent une seconde vie au livre, choisissant avec soin format, papier et typographie, ainsi qu’une illustration somptueuse, tirée en rose à dessein.
Sans jamais trahir le texte et sa façon piquante de mobiliser les sens, Bonnard laisse ses motifs, femmes entrelacées, corps lascifs, faunes exténués ou personnages de Watteau, sortir des marges, envahir la page, culbuter les vers imprimés.
Il y a 150 ans, le 15 avril 1874, ouvre à Paris la première exposition impressionniste. Monet, Renoir, Degas, Morisot, Pissarro, Sisley ou encore Cézanne et Boudin, ont décidé de s'affranchir des règles en organisant leur propre exposition, en dehors des voies officielles : l’impressionnisme est né.
Pour célébrer cet anniversaire, le musée d’Orsay présente quelque 130 œuvres, et porte un regard neuf sur cette date-clé, considérée comme le coup d’envoi des avant-gardes.
Cette première exposition "impressionniste" est organisée par la Société anonyme des artistes peintres, sculpteurs et graveurs du 15 avril au 15 mai 1874, au 35 boulevard des Capucines à Paris dans les studios d'un célèbre écrivain et photographe de l'époque, Nadar.
« Paris 1874 » fait le point sur les circonstances ayant mené ces 31 artistes - parmi lesquels sept seulement sont aujourd’hui universellement renommés – à se réunir pour exposer ensemble leurs œuvres.
Le climat de la période est celui d’un après-guerre, faisant suite à deux conflits : la Guerre franco-allemande de 1870, puis une violente guerre civile (la révolte des "communards").
Dans ce contexte de crise les artistes repensent leur art et explorent de nouvelles directions.
Un petit « clan des révoltés » peint des scènes de la vie moderne, ou des paysages aux tons clairs et à la touche enlevée, croqués en plein air. Comme le note un observateur, « ce qu’ils semblent rechercher avant tout, c’est l’impression ».
Au même moment se tenait, en effet, au Palais de l’industrie, le Salon officiel. On a souvent répété que l’avant-garde était chez Nadar, tandis que les peintres académiques étaient au Salon. Il n’en est rien : un tiers des premiers figuraient sur les cimaises officielles. Les futurs impressionnistes aspiraient en effet tous à exposer au Salon, incontournable lieu de rencontre de la critique et du public.
Manet par exemple, avide de reconnaissance officielle, a refusé de participer au salon "impressionniste" de 1874. Il ne participera à aucun des huit Salons "impressionnistes". Il meurt en 1883.
L’exposition posthume de 1884, est l’occasion, pour de nombreux artistes, de découvrir véritablement l’œuvre de Manet.
Comme le constate Pissarro, le rôle précurseur de Manet apparaît alors pleinement : « c’est une occasion de se rendre compte de l’ensemble de l’œuvre de ce grand artiste si bêtement méconnu ».
L'accueil de la critique fut pour le moins mitigé.
Dans le journal Charivari, Louis Leroy, pastelliste qui expose au Salon officiel, décrit ainsi sa visite avec un certain Joseph Vincent :
Que représente cette toile? Voyez au livret : Impression, soleil levant — Impression, j'en étais sûr. Je me disais aussi : puisque je suis impressionné, il doit y avoir de l'impression là-dedans. [...] Cependant, qu'auraient dit Michallon, Bidauld, Boisselier et Bertin devant cette toile impressionnante ? » Le malheureux reniait ses dieux. [...] L'horrible l'attirait : la Blanchisseuse si mal blanchie de M. Degas, Une moderne Olympia de Cézanne.. enfin le vase déborda. Le cerveau classique du père Vincent était attaqué de trop de côtés à la fois.[...] Le père Vincent se mit à danser une danse du scalp devant le gardien ahuri : « Hugh! je suis l'impression qui marche, le couteau à palette vengeur : Le Boulevard des Capucines de Monet, La Maison du pendu et La Moderne Olympia de M. Cézanne. Hugh! Hugh! Hugh! » ...
Le terme 'impressionniste vient de cette critique.
Quatre principes clés sont appliqués par ces peintres :
- Les impressionnistes se distinguent par leur besoin de peindre directement en plein air, en plantant leur chevalet en pleine rue ou en pleine nature afin de saisir sur le vif un instant éphémère. Les reflets et le scintillement du soleil sur l’eau, le mouvement des nuages, les changements de couleur du ciel et la végétation frémissant au vent figurent parmi leurs motifs favoris.
- À l’opposé du style lisse et léché de la peinture académique, les impressionnistes peignent par touches rapides, avec des gestes enlevés, auparavant réservés aux esquisses et non aux œuvres finies — éléments peu détaillés voire à peine évoqués, impression de flou et d’agitation… Subjective, spontanée et vivante, cette manière de peindre délaisse la netteté du dessin et l’exhaustivité pour privilégier l’expression des sensations et sentiments du peintre, de son ressenti devant la scène représentée.
- Saisir les effets d’atmosphère
Soleil irradiant, lumière douce, pluie, brouillard, fumée… Chez les impressionnistes, le sujet principal est moins la chose représentée que la façon dont sa perception est modifiée par les effets de lumière et d’atmosphère, qui dépendent de la saison, du moment de la journée et des conditions météorologiques. Un même paysage peut donc donner lieu à une infinité de tableaux différents – d’où la pratique des séries, très prisée par Claude Monet.
- Privilégier la lumière
Finis le noir, les camaïeux de bruns et autres tons sombres de la peinture officielle ! Pour les peintres impressionnistes, la lumière, dont les fluctuations modifient notre perception de la chose observée, est au cœur de tout. En cherchant à inonder au maximum leurs toiles de lumière naturelle, ils développent une palette nouvelle, faite de couleurs claires, vives, fraîches…
Reconstitution en réalité virtuelle du salon de 1874
On dénombre 8 expositions "impressionnistes" entre 1874 et 1886.
Le succès se fit attendre pour ces peintres qui eurent néanmoins la chance de pouvoir compter sur le premier galériste professionnel : Paul Durand-Ruel, un marchand visionnaire.
N’hésitant pas à s’endetter pour les soutenir, ce bourgeois audacieux leur achète des tableaux dès 1872 et les expose dans ses galeries parisiennes, londonienne et bruxelloise, puis, dans les années 1880, aux États-Unis, où ils rencontrent enfin le succès.
La reconnaissance, puis la réussite commerciale se dessinèrent et s'affirmèrent tout au long des années 1890. Les étapes en sont bien connues : la conquête de nouveaux amateurs, en particulier outre- Atlantique, l'envol parallèle de la cote, enfin la consécration officielle par l'entrée dans les musées français et étrangers.
Les prix devaient s'envoler dès le début su XXème siècle : en 1912, Danseuses à la barre , donné par Degas à son ami l'industriel Henri Rouart, fut, à la vente après décès de celui-ci, acquis pour la somme énorme de 435 000 F par Durand- Ruel pour Havemeyer : premier record d'une longue série qui ne devait plus s'interrompre.
Quatre années se déroulent entre la septième et la huitième et dernière exposition impressionniste, en 1886. Ces années sont marquées par plusieurs ruptures.
Renoir déclare qu’il veut « en finir avec l’impressionnisme ». Il voyage en Italie, se tourne vers Raphaël et Ingres. Sa volonté d’allier pureté de la ligne, monumentalité classique et esprit de la Renaissance prend la forme d’une œuvre emblématique à laquelle il travaille de 1884 à 1887 : « Les Grandes baigneuses ».
La représentation de la figure humaine est à la base de la formation classique. Pissarro, au début des années 1880, s’intéresse de plus en plus aux figures.
Dans la seconde moitié de la même décennie, Monet renoue à son tour avec ce qu’il qualifie de « rêve ancien ».
Quant à Cezanne, il travaille lui aussi sur le thème des figures dans un paysage, notamment avec ses baigneuses et baigneurs.
De nouveaux talents apparaissent.
En 1884, Seurat (« Une baignade à Asnières ») met au point la technique du « chromo-luminarisme ». Le « chromo-luminarisme » consiste à ne pas mélanger préalablement les couleurs sur la palette, mais à laisser l’œil du spectateur faire ce mélange. Pissarro, notamment, utilisait les couleurs complémentaires dans ses peintures dès les années 1870.
En 1885, Camille Pissarro fait la connaissance de Signac.
Au Salon impressionniste de 1886, plus de 250 oeuvres sont exposées, rue Laffitte, du 15 mai au 15 juin.
Les participants sont au nombre de dix-sept : Degas, Gauguin, Morisot, Pissarro père et fils, Redon, Seurat et Signac sont les principaux exposants
Le monumental tableau (2mx3m) de Seurat "Un dimanche après-midi à l'île de la Grande Jatte" fait forte... impression ! Mais nous sommes déjà dans le post-impressionnisme et le pointillisme.
EXPOSITION
EN JEU !
LES ARTISTES ET LE SPORT (1870-1930)
4 AVRIL - 1ER SEPTEMBRE 2024
À l’occasion des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, les premiers organisés depuis cent ans, dans la capitale, le musée Marmottan Monet présente du 4 avril au 1er septembre 2024, l’exposition intitulée « En jeu ! Les artistes et le sport (1870-1930) ».
À cette occasion, le musée retracera l’histoire visuelle du sport entre 1870 à 1930 à travers plus d’une centaine œuvres significatives provenant de collections publiques et privées d’Europe, des États-Unis et du Japon (musée national du Sport de Nice, musée d’Orsay, Centre Pompidou, musée Fabre de Montpellier, National Gallery of Art de Washington, Yale University Art Gallery de New Haven, la collection Peggy Guggenheim de Venise,…).
PHOTOS JPL - Paris - Musée Marmottan le 9 mai 2024