Réglons d'abord le compte de ceux qui à gauche, pour le défendre, évoquent les tenues de nos arrières grand-mères et les plages non mixtes de la même époque.
Oublient-ils le siècle de combat des femmes, pour se débarrasser des tristes oripeaux imposés par une société totalement contrôlée par les hommes ?
Car le vêtement a une dimension sémiotique, il porte un message.
De ce point de vue, le voile - et toute ses déclinaisons, à la ville, comme à la plage - est avant tout un marqueur de «l'infériorité féminine», de sa «dangerosité» sexuelle, des supposés risques qu'elle fait courir au clan, à la tribu ou à la communauté par des reproductions exogames (voir G. Tillion : Le harem et les cousins).
Ce n'est pas l'islam qui l'a créé - il est largement antéislamique - mais saint Paul qui, le premier, en a fait un impératif religieux. Dès lors, le voile sera le symbole de la soumission des femmes aux hommes. C'est le chrétien carthaginois Tertullien (150-220 apr. J.‑C.) qui déclare :
« Le chef de tout homme, c’est le Christ ; le chef de la femme, c’est l’homme ; et le chef du Christ, c’est Dieu. »
Pour les musulmans conservateurs, le voile est devenu l'étendard du combat pour le retour à l'islam des origines.
Sa réapparition massive n'est donc pas le fruit d'une quelconque mode, mais bien le résultat du matraquage prosélyte des pays du Golfe, à coup de paraboles et de pétrodollars. Si l'islam modéré qui prévalait dans notre environnement jusqu'au milieu des années 80 a été écrabouillé par l'obscurantisme façon wahhabite, c'est aussi parce que les pays européens ont ouvert largement leurs mosquées aux imams les plus rétrogrades. C'est comme si nous avions livré nos églises aux Témoins de Jéhovah !
________________________
Trop heureux de trouver dans cet élément vestimentaire un os pourri à ronger, incapables d'avancer un projet pour la France, nos misérables politicien s'en délectent !
Ils proclament que la seule vue d'une femme habillée prenant son bain, suffirait à troubler notre «ordre public» !
Pauvre France, colosse aux pieds d'argile, patrie de Diderot, Voltaire, Hugo et Jaurès, qui s'effondrerait devant quelques chiffons !
Le monde entier se tord de rire devant cette ridicule pagnolade.
Nous, nous ferions mieux d'en pleurer.
Sur la plage de Casablanca dans les années 80... et aujourd'hui. Cela dit, le mannequin à droite est très sexy...
Pour nager, c'est une autre histoire !
Qu'en pense l’imam de la mosquée Hassan II de Casablanca, Omar Kazabri, qui vient de déclarer :
" Des femmes jeunes, dénudées, fumant des cigarettes. Où sont leurs tuteurs des filles dénudées, des garçons perdus, tombés dans les filets de la séduction. Ils sont tous victimes d’un complot contre cette nation, un complot dont les responsables ont voulu tuer la pudeur, les valeurs, les principes » (voir TELQUEl.ma)