A Milan, Piazza della Scala, c'est Leonard de Vinci qui trône en majesté devant la façade quelconque du célèbre théâtre.
Né à Vinci, près de Florence, Léonard a vécu une vingtaine d’années à Milan, au service du redoutable duc Ludovic Sforza, dit le More.
C’est là qu’il exerce à plein temps ses talents d’ingénieur, imaginant des machines de guerre ou des automates pour le duc de Milan.
C'est surtout là qu'il peint La Cène (Le dernier repas) entre 1494 et 1498, dans le réfectoire du couvent dominicain de Santa Maria delle Grazie.
" Au fond de la Cène, il y a trois fenêtres. Celle du milieu, qui s’ouvre derrière Jésus, est distinguée des autres par une corniche en arc de cercle. Si l’on prolonge cette courbe, on obtient une circonférence dont le centre est sur le Christ. Toutes les grandes lignes de la fresque aboutissent à ce point ; la symétrie de l’ensemble est relative à ce centre et à la longue ligne de la table d’agape. "
Paul Valéry
Même abîmée par le temps et de malheureuses tentatives de restauration, cette fresque est saisissante de vérité (vidéo JPL). La finesse des traits, la scénographie, la construction de l'ensemble, concourent à faire de cette Cène un chef d'oeuvre inégalé parmi les représentations du même sujet, par Le Pérugin, Le Tintoret, Vasari et beaucoup d'autres.
Enfin il ne faut pas négliger l'essentiel : l'émotion qui étreint le visiteur quand la porte du sas s'ouvre et donne accès au réfectoire, tant est prégnant le sentiment de se trouver dans la proximité du grand maître.
Pour qui n'a pas la foi, c'est un moment de grâce qui vous habite au contact de ce génie universel , déjà éprouvé aux Offices, à Florence, en découvrant l'Annonciation, au Louvre, face à La Vierge aux rochers, ou encore au musée de L'Ermitage à St Petersbourg devant La Madone Litta (en collaboration), voir ci-dessous.
Mais à Milan se rajoute la magie du lieu (même en partie reconstitué)...
GIOTTO di Bondone ( 1267, Romagne - 1337, Florence)
Peintre, sculpteur et architecte du Trecento, Giotto, né dans une petite ville près de Florence, est l’un des peintres à l'origine du renouveau de la peinture occidentale. Architecte, il dessine également les plans de l’élégant campanile de Florence (1334-1357).
C'est l'influence de sa peinture qui va provoquer le vaste mouvement de la Renaissance à partir du siècle suivant.
Dans la dernière décennie du XIIIe siècle, Giotto réalise les fresques de la basilique San Francesco d’Assise, sur le thème de la vie de saint François. Ces fresques révèlent une nouvelle manière de peindre, basée sur l’observation de la nature, le respect de la perspective et la précision des expressions.
L’artiste, dont la réputation est grandissante et le talent loué par Dante lui-même, se rend en 1298 à Rome à l'appel du neveu du pape Boniface VIII pour exécuter plusieurs œuvres pour la basilique Saint-Pierre-de-Rome.
Mais plus encore qu’à Assise, les fresques de la chapelle des Scrovegni, à Padoue (1304-1313), sont une œuvre charnière dans l’histoire de l’art.
Giotto, né dans une petite ville près de Florence, a alors pleinement assimilé les leçons de ses aînés, notamment de Cimabue, qui l’a formé, tout en en évacuant les maladresses.
Tout l’art de Giotto consiste à conférer à chaque scène peinte une simplicité et une cohérence définitives. Pour ce faire, il procède à l’élimination de tout ce qui n’est pas nécessaire. Par ailleurs, les volumes et le dessin sont, si ce n’est naturels, crédibles, et les proportions relativement respectées : Giotto est le père du «réalisme» en peinture.
Giotto est le premier artiste dont la pensée et la nouvelle vision du monde aidèrent à construire ce mouvement, l'humanisme, qui place l'homme à la place centrale de l'univers et le rend maître de son propre destin.
" L’exposition présente les grands noms de la peinture italienne, du XIVe au XVIIe siècle, redécouverts par Roberto Longhi (1899/1890-1970), l’une des personnalités majeures de l’histoire de l’art italien. Giotto, Masaccio, Masolino, Piero della Francesca, Ribera, Caravage… autant d’artistes de premier plan qui sont ainsi mis en lumière..."
Sandro di Mariano Filipepi dit Botticelli, est né a Florence entre mars 1444 et mars 1445.
" Vers 1460, Botticelli entre dans l'atelier de Fra Filippo Lippi (1406-1469), moine et peintre le plus réputé de Florence, pour ses peintures de scènes religieuses, et auprès duquel il travaille en compagnie d'autres peintres tels qu'Antonio del Pollaiuolo et Andrea del Verrocchio, par lesquels il sera influence notamment par l'inflexion et la ligne du dessin qui sera le sien.
La célèbre fresque " Le Printemps" est réalisée, elle aussi en 1482 dans le Palais de Castello pour la famille Medicis dans un style mythologique et allégorique, en hommage au mariage du cousin de Laurent le Magnifique.
"Venus et Mars" peint en 1483, sur le thème de l'amour semble avoir été commandé par la famille Vespucci à l'occasion d'un mariage.
" La Naissance de Venus" qui présente pour la première fois une nudité féminine non biblique, est peinte sur une toile vers 1485, elle était destinée a un commanditaire, de la famille Médicis." Le Monde des Arts
VOIR ICI à propos des oeuvres ci-dessous
Cette exposition examine un moment exceptionnel à l'aube de la Renaissance italienne et le rôle central des artistes siennois - dont Duccio, Pietro et Ambrogio Lorenzetti, et Simone Martini- dans la définition de la peinture occidentale.
Dans les décennies qui ont précédé l'apparition catastrophique de la peste vers 1350, Sienne a été le théâtre d'une innovation et d'une activité artistiques phénoménales.
Alors que Florence est souvent considérée comme le centre de la Renaissance, cette présentation offre une nouvelle perspective sur l'importance de Sienne, de l'influence profonde de Duccio sur une nouvelle génération de peintres au développement de retables narratifs et à la diffusion de styles artistiques au-delà de l'Italie.
S'appuyant sur les collections exceptionnelles du Met et de la National Gallery de Londres, ainsi que sur des prêts rares de dizaines d'autres prêteurs importants, l'exposition comprendra plus de 100 œuvres d'un groupe remarquable d'artistes siennois.
Les peintures côtoieront les sculptures, le travail du métal et les textiles, allant de grandes œuvres destinées à être exposées au public à des objets intimes créés pour la dévotion privée. Bien qu'aucun de ces artistes n'ait survécu à la peste de 1350 environ, leurs réalisations ont eu un impact incommensurable sur les peintres et les théoriciens des siècles suivants.
Un moment de paix et d'émerveillement pour les Américains au moment du possible (probable ?) retour d'un dangereux mégalomane à la tête d'un pays qui part à la dérive...