Le plastique fut la solution, il est aujourd'hui le problème

Le dimanche 1er décembre 2024, après 7 jours de débats et discussions, l’ensemble des pays, réunis en Corée du Sud à l’occasion du dernier volet du Traité mondial contre le plastique, se sont finalement quittés sans parvenir à trouver un accord.  

En raison du blocage de différents États producteurs de pétrole, ce qui devait être la cinquième et ultime session de négociations visant à lutter contre la pollution plastique n’a finalement pas abouti, obligeant la poursuite des négociations en 2025.

  

Comment sauver les océans

Des plastiques soluble dans l'eau

La destination finale de beaucoup de plastique est l'océan.

 

9 % environ du plastique mondial est réellement recyclé.

 

À l'heure actuelle, l'équivalent d'un camion-benne rempli de plastique pollue nos océans chaque minute. Au rythme actuel, les scientifiques estiment qu'il y aura plus de morceaux de plastique dans l'océan que de poissons d'ici 2050.

Le Grand vortex de déchets du Pacifique est situé à un point du Pacifique où les courants convergent, rassemblant les plastiques pour former une masse trois fois plus grande que la France.

 

C'est pourquoi les scientifiques se mobilisent pour mettre au point des matières plastiques biodégradables.

 

 Des projets comme  Ocean Cleanup ou Seabin  visent à éliminer le plastique une fois qu'il est présent dans l'océan.

 

Une équipe de chercheurs japonais a réalisé une avancée majeure dans la lutte contre la pollution plastique en développant un nouveau type de plastique totalement soluble dans l'eau de mer. Ce matériau innovant, créé par des scientifiques du Centre RIKEN pour les sciences de la matière émergente et de l'Université de Tokyo, promet de répondre à l'un des problèmes environnementaux les plus urgents de notre époque.

 

Ce nouveau plastique repose sur la chimie supramoléculaire, utilisant des monomères ioniques liés par des liaisons salines réversibles. Cette structure unique permet au plastique de conserver sa résistance pendant l'utilisation tout en permettant une dégradation rapide en milieu salin. 

 

Des tests ont montré que le plastique commence à se décomposer en quelques heures dans l'eau de mer et se décompose complètement dans le sol en dix jours, libérant des nutriments similaires à ceux d'un engrais, bénéfiques pour la flore. Le procédé de fabrication est tout aussi innovant : il consiste à mélanger les composants dans l'eau pour créer une couche visqueuse contenant des éléments structurels et une couche aqueuse riche en ions sel. 

Cette étape cruciale de « dessalage » garantit au matériau sa résistance et sa facilité d'utilisation. Fait remarquable, 91 % du composant primaire utilisé peut être récupéré après dissolution, ce qui le rend hautement recyclable.

 

Ces plastiques ne sont pas réservés à des usages de niche. Ils peuvent être moulés sous diverses formes, comme les thermoplastiques traditionnels, et présentent une résistance et une polyvalence comparables à celles des plastiques conventionnels.

 

Sera-t-il déployé à l'échelle mondiale ?

 

Les experts sont optimistes quant au potentiel de mise en œuvre de cette technologie à l’échelle mondiale.

L’espoir est que ce nouveau type de plastique puisse être adopté dans diverses industries, en particulier celles qui dépendent des emballages à usage unique.

Néanmoins, la transition des plastiques traditionnels vers cette nouvelle option biodégradable nécessitera une collaboration entre chercheurs, fabricants et décideurs politiques.

 

Le défi réside non seulement dans la production à grande échelle de ce matériau, mais aussi dans la création d'une infrastructure favorisant son utilisation et son recyclage.

 

 

L'essor des énergies renouvelables dans le monde

Des progrès considérables qui doivent être amplifiés

Source : IRENA 2024
Source : IRENA 2024

Un réseau de satellites en orbite à 400 kilomètres au-dessus de la surface de la Terre permet de suivre la progression des énergies solaire et éolienne ces dix dernières années.

Pour suivre ces changements, les chercheurs ont créé Global Renewables Watch , qui cartographie tous les parcs éoliens terrestres et tous les parcs solaires hors installations sur les toits) à grande échelle du monde en utilisant l'intelligence artificielle et des images satellite détaillées pour créer un « atlas vivant ».

 

La Chine est le leader mondial en matière de capacité installée d'énergie solaire et éolienne, et ce, avec une marge importante et croissante. Le rythme s'est accéléré rapidement, avec des projets tentaculaires qui se multiplient à l'intérieur du pays.

Mais en Chine et dans de nombreux autres pays en développement, l'utilisation du charbon et du gaz continue également de progresser (ci-dessous).

 

Aux États-Unis, l'électricité issue du solaire et de l'éolien combinés a dépassé celle du charbon pour la première fois l'année dernière. Le solaire à lui seul a représenté plus de 80 % des nouvelles capacités installées en 2024, dont un tiers au Texas.

En Californie, l'ajout de batteries de stockage à grande échelle a permis d' étendre la production d'énergie solaire après la tombée de la nuit et de stabiliser les réseaux électriques voisins.

Mais l'arrivée au pouvoir de D. Trump, qui vient de multiplier les mesures en faveur des hydrocarbures, pourrait ralentir cette tendance.

 

Dans l'Union européenne, le solaire et l'éolien ont produit près d'un tiers de l'électricité de la région , soit plus que tous les combustibles fossiles réunis. Les côtes venteuses du nord de l'Europe se prêtent parfaitement à l'énergie éolienne, qui représentait près de 60 % de l'électricité du Danemark en 2024. Mais l'énergie solaire a également connu un essor rapide, principalement à l'échelle des ménages, les gens se tournant vers des panneaux chinois bon marché.

 

Ces bas prix s'expliquent en grande partie par les progrès considérables réalisés par la Chine dans le secteur manufacturier, qui fournit environ 80 % du marché international des panneaux solaires

 

En effet le coût des panneaux solaires a considérablement baissé ces dix dernières années. Les prix élevés du gaz depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, a aussi constitué un argument commercial très convaincant en faveur de l'installation de grandes quantités d'énergie solaire.

Mais la menace russe, qui va conduire à des investissements massifs dans l'armement, risque de freiner sérieusement l'essor des énergies renouvelable.

 

Globalement, alors que les projets éoliens sont confrontés à des obstacles croissants, l’énergie solaire est apparue comme l’option la plus viable pour ajouter de la capacité rapidement, à moindre coût et à presque n’importe quelle échelle.

 

Néanmoins, la dépendance mondiale aux combustibles fossiles continue de croître et les températures mondiales continuent de grimper.

 

Selon l' Agence internationale pour les énergies renouvelables, le nombre de projets d'énergies renouvelables ajoutés chaque année devrait doubler pour atteindre l'objectif le plus ambitieux fixé par l'accord de Paris sur le climat .

 

jaune solaire ; bleu éolien
jaune solaire ; bleu éolien

Quelques courbes de progression dans le monde

Les données françaises

 

La France, comme tous les pays européens, est en progression globale rapide.

 

Néanmoins, elle est très en retard sur l'Allemagne et ses investissements dans le solaire sont faibles. Elle produit par exemple trois fois moins d'énergie solaire que l'Espagne.

 

Les problèmes rencontrés désormais pour implanter de nouveaux champs éoliens devraient l'inciter à monter très rapidement en puissance dans le solaire, d'autant que la production d'origine nucléaire n'augmentera - au mieux - que dans 15 ans.