En 2016, lorsque le Congrès américain a débloqué une vague de nouveaux fonds pour la recherche sur la maladie d'Alzheimer, le National Institute on Aging (NIA) a fait appel au chercheur chevronné sur le cerveau Eliezer Masliah pour diriger cette initiative.
Il a pris la tête de la Division des neurosciences de l'agence, dont le budget (2,6 milliards de dollars pour le dernier exercice) éclipse celui du reste du NIA.
En tant qu’ambassadeur fédéral de premier plan auprès de la communauté scientifique et conseiller principal du directeur du NIA, Richard Hodes, Masliah a acquis une influence considérable sur l’étude et le traitement des maladies neurologiques aux États-Unis et au-delà.
Masliah semblait être le candidat idéal. Médecin et neuropathologiste, il a mené des recherches à l’Université de Californie à San Diego (UCSD) pendant des décennies. Son dynamisme, sa curiosité et sa productivité l’ont propulsé au premier rang des chercheurs sur les maladies d’Alzheimer et de Parkinson.
Ses quelque 800 articles de recherche, dont beaucoup portent sur la façon dont ces maladies endommagent les synapses, les jonctions entre les neurones, ont fait de lui l’un des scientifiques les plus cités dans son domaine.
Mais depuis deux ans, des questions ont surgi au sujet de certaines des recherches de Masliah.
Une enquête de Science a révélé que de nombreuses études de laboratoire menées à l'UCSD et au NIA sont truffées de Western blots (le Western Blot est une technique populaire utilisée pour la détection et la quantification des protéines.)apparemment falsifiés.
De nombreuses images semblent avoir été réutilisées de manière inappropriée dans des articles, parfois publiés à des années d'intervalle dans différentes revues, décrivant des conditions expérimentales divergentes.
En septembre dernier, dans le magazine Science, Charles Piller journaliste d’investigation pour cette revue montrait que pendant des décennies, les recherches du Dr Masliah avaient inclus des photos de tissus cérébraux et d’autres images techniques mal manipulées – un signe évident de fraude.
Finalement, c'est un flux constant d'images suspectes, publiées entre 1997 et 2023, dans 132 de ses articles de recherche, qui ont été compilées dans un dossier de 300 pages.
Au total, les experts ont identifié près de 600 articles douteux qui ont été cités quelque 80 000 fois dans la littérature scientifique.
De quoi "infecter" tout le domaine.
De nombreux chercheurs, parmi les plus respectés dans le domaine de la maladie d'Alzheimer, dont les travaux orientent le discours scientifique, ont fait référence à plusieurs reprises à ces études biaisées pour étayer leurs propres idées.
Cela a compromis la base des connaissances établie dans le domaine.
Le tableau ci-contre montre l'impact colossal des publications du Dr Masliah sur tous les points clés de la recherche concernant la degénérérescence nerveuse, ce qui évidemment a orienté de nombreux travaux sur de fausses pistes.
De plus par sa position au NIH, le Dr Masliah tenanit les cordons d'une bourse bien remplie destinée à subventionner les équipes qui selon lui allaient dans le bon sens.
Ces tromperies ont faussé la trajectoire de la recherche et du développement de médicaments sur la maladie d’Alzheimer.
Plusieurs molécules présentées comme efficace après des essais de phase 2 ont dû être retirées du marché. Toutes ces fausses pistes ont fait perdre beaucoup de temps à la recherche.
De telles erreurs dans la recherche médicale sont lamentables. Mais la fraude dans la recherche de traitements contre la maladie d'Alzheimer est particulièrement tragique.
Les familles atteintes par la maladie d’Alzheimer doivent faire face à des coûts émotionnels incalculables. Aux États-Unis, plus de 11 millions de membres de la famille et d’autres aidants non rémunérés s’occupent de pères et de mères, de conjoints et de grands-parents victimes de démence.
Pendant des décennies, la recherche sur la maladie d'Alzheimer a été façonnée par la prédominance d'une seule théorie, l'hypothèse amyloïde.
(voir sur ce site ICI).
Selon elle, les protéines amyloïdes provoqueraient une cascade de changements biochimiques dans le cerveau qui causeraient la démence. La suprématie de cette hypothèse a exercé une énorme pression en faveur d'un conformisme scientifique.
Même les plus sceptiques de cette hypothèse croient que les amyloïdes ont un lien avec la maladie. Mais depuis le début des années 2000, médecins, patients et proches subissent des décennies d'échecs thérapeutiques liés à cette hypothèse, malgré des milliards de dollars dépensés en subventions et investissements. Ses contradictions – comme la présence de dépôts massifs d'amyloïdes dans le cerveau de personnes décédées qui ne présentaient aucun symptôme de la maladie d'Alzheimer – exaspèrent depuis longtemps les critiques et suscitent le doute chez de nombreux partisans.
Les anticorps anti-amyloïdes approuvés aux États-Unis coûtent des dizaines de milliers de dollars par patient et par an, mais ils ralentissent si infimement le déclin cognitif que de nombreux médecins considèrent que leurs bénéfices sont imperceptibles. Ces médicaments ne sont pas non plus bénins, ils présentent des risques de décès ou de lésions cérébrales graves, et ils peuvent faire rétrécir le cerveau plus rapidement que la maladie d'Alzheimer elle-même.
Trump a été porté au pouvoir par la conjonction des deux principales forces qui animent ce pays : l'argent et le sentiment religieux qui a fait ce pays depuis les pères fondateurs.
Les pères fondateurs puritains de la Nouvelle-Angleterre se considéraient comme le peuple élu de Dieu, reprenant pour leur bénéfice exclusif la tradition chrétienne selon laquelle l'Église serait le « Nouvel Israël », la continuatrice du peuple hébreu de l'Ancien Testament.
Pour eux, l'Amérique était la « Nouvelle Jérusalem », le refuge choisi par Dieu pour ceux qu'il voulait préserver de la corruption ou de la destruction générale, tandis que les Indiens représentaient les restes d'une « race maudite » que le « Démon » avait conduite lui-même dans ce continent afin de la gouverner tranquillement. Ces idées permirent parfois de justifier théologiquement les spoliations et les massacres que les colons firent subir aux indigènes.
En 500 ans 90% de cette population aura disparu avec le concours ou la bénédiction de la religion.
Avec une pureté doctrinale que les années n’ont pas altérée, presque toutes les grandes idées de la droite américaine renvoient aux origines du pays. Ordre moral, croyance en la justice immanente, rôle de la peine de mort, dénonciation du caractère blasphématoire de la culture, démocratie qui exclut les pauvres et les autres « perdants ».
Ce racisme des origines est constitutif de l’idéologie dominante. Il frappera tous ceux qui ne sont pas hommes, blancs, anglo-saxons et protestants, et ce d’autant plus fort que l’exclu est plus différent du modèle et plus visible — ce qui le rend « invisible ». Car, malgré tous ses efforts pour s’intégrer, le malheureux Noir (surtout, mais aussi le juif, ou le catholique, la femme ou l’homosexuel et le pauvre… ou le pécheur, ce qui revient au même) est interdit d’existence (...)