Le journal "Le Monde" est une référence en France.

Certes les grandes plumes du passé ne sont plus là, mais il reste un fond solide et par ces temps de complotisme, la volonté d'informer honnêtement ses lecteurs.

C'est le seul quotidien français que je lis tous les jours.

 

Aussi l'analyse de la campagne de K. Harris publiée avant-hier, avec pour sous-titre : " Les raisons d'une débacle" qui affirme "K.Harris était une mauvaise candidate" me semble un peu légère.

 

Certes le journal évoque le retrait tardif de J. Biden après un début de campagne calamiteux, mais n'est-ce pas justement essentiellement le bilan de Biden qui était impossible à défendre en 4 mois.

 

La lâcheté des dirigeants démocrates, qui ont donné un blanc-seing à un homme manifestement marqué par un début de sénilité, soutien réitéré après l'effondrement de leur candidat face à un clown en représentation, n'est-elle pas à l'origine de la déroute démocrate, qui n'affecte pas que K. Harris, mais tout les candidats démocrates au Sénat, comme à la Chambre des représentants ?

 

Comment faire confiance à un parti qui veut confier les rênes d'un pays à un presqu'impotent !

 

K. Harris qui n'avait pu sérieusement préparer un programme de gouvernement, a donc axé sa campagne sur l'irresponsabilité de son adversaire et les risques qu'il ferait courir à la démocratie.

Un irresponsable pour un invalide en quelque sorte !

 

Ce n'était pas suffisant, mais qui aurait pu faire mieux avec le poids écrasant de l'épisode Biden sur les épaules ?

 

K. Harris à aussi payé très cher auprès des jeunes l'engagement inconditionnel de l'administration américaine auprès de Netanyahou  et son soutien au génocide perpétré par Israël à Gaza, qui se poursuit aux Liban. Se sont des dizaines de milliers de civils qui ont été pulvérisés sous les bombes américaines. Les journaux américains avaient beaucoup insisté sur ce point.

 

Les premiers sondages après l'élection, auprès des plus grands campus des villes américaines, ont montré une abstention massive des jeunes hommes. Les jeunes femmes se sont un peu moins abstenues à cause de la campagne démocrate sur l'avortement.

 

Selon un sondage sortie des urnes de CNN , Trump a remporté 54 % des voix masculines et Harris une majorité de voix féminines. L'Amérique reste profondément misogyne.

 

Les Français, sans doute à cause de notre régime politique, aiment beaucoup personnaliser les victoires et les défaites.

 

L'analyse des journaux américains qui soutenaient les démocrates est beaucoup plus fine.

Par exemple une chroniqueuse du New York Times écrit ceci :

 

" La trajectoire à long terme de notre pays n’a pas changé.

Des millions de personnes de la classe moyenne se sentent membres de la classe ouvrière. Ces Américains n’ont aucun moyen de décrire ce qui leur arrive. Est-ce les frontières ? Est-ce les villes soi-disant dangereuses ? La perte de Dieu dans les salles de classe ? Le marxisme culturel ? Le wokisme ? L’inflation ? Les droits de douane ? Les femmes ?

 

La nature a horreur du vide. Mais les opportunistes politiques prospèrent dans le vide.

 

Cette élection a été une question de savoir qui a le mieux raconté les fondamentaux sans rien promettre pour les corriger. C'est le point fort d'un opportuniste comme Trump et de son parti. Vendez tout, ne promettez rien. Faites en sorte qu'ils reviennent pour en avoir plus."

 

Le populiste parie sur la perte de repère et la crédulité ; Trump et ses relais sur les réseaux sociaux ont magnifiquement joué ce coup là.