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Et si vous plantiez des asclépiades ?

Et si vous plantiez des asclépiades ?

Illustration de Beverly Duncan, tirée de « The Milkweed Lands » d'Eric Lee-Mäder
Illustration de Beverly Duncan, tirée de « The Milkweed Lands » d'Eric Lee-Mäder
Illustration de Beverly Duncan, tirée de « The Milkweed Lands » d'Eric Lee-Mäder
Illustration de Beverly Duncan, tirée de « The Milkweed Lands » d'Eric Lee-Mäder

L'asclépiade (Asclepias syriaca), appelée communément herbe aux perruches ou herbe à la ouate est une plante vivace arbustive aux racines charnues, étalées qui peuvent en faire une plante un peu envahissante dès qu'elle a trouvé sa place, d'autant qu'elle est très rustique.

En Amérique du Nord, on l'appelle herbe aux Monarques.

 

Ses tiges érigées sont velues et forment une touffe dense portant des feuilles poilues, pouvant atteindre 25cm de long, oblongues à ovales, vertes sur le dessus avec des reflets bleutés au revers.

 

En été, des petites fleurs étoilées parfumées apparaissent, réunies en cymes latérales de 5cm de diamètre qui ressemblent à des ombelles inclinées. Nectarifères et mellifères, elles attirent les abeilles et s'épanouissent en couleur rose, pourpre ou blanche.

 

 

 

 

Le papillon monarque dépend de l'asclépiade pour survivre, car cette plante constitue la seule source de nourriture des chenilles. Voilà un système qui semble bien simple... mais il n'en est rien!

 

Plusieurs études ont démontré que les interactions entre ces deux organismes sont bien plus complexes qu'ils en ont l'air. Génération après génération, les asclépiades ont développé des stratégies défensives contre les herbivores alors que les monarques ont développé des stratégies d'exploitation pour déjouer les défenses de ces plantes coriaces ! 

 

L'asclépiade a recours à trois grands mécanismes de défense :

1) la présence de trichomes (poils) qui agissent comme une barrière physique,

2) la production de cardénolides (molécules stéroïdes) qui sont toxiques pour une grande partie des animaux,

3) la production de latex, un liquide blanchâtre épais qui est à la fois une barrière physique (le latex s'assèche et devient collant une fois exposé à l'air) et une substance toxique (car on y retrouve aussi une importante concentration de cardénolides).

 

Pourtant, l'asclépiade constitue l'unique source d'alimentation des chenilles de monarque ! En effet, ce papillon est parvenu, durant son évolution, à trouver le moyen de percer les défenses de l'asclépiade, allant même jusqu’à incorporer les cardénolides dans ses propres tissus afin de bénéficier, à son tour, d'une protection grâce à ces toxines !

 

 

Illustration de Beverly Duncan, tirée de « The Milkweed Lands » d'Eric Lee-Mäder
Illustration de Beverly Duncan, tirée de « The Milkweed Lands » d'Eric Lee-Mäder

 

 

Les fleurs des asclépiades sont suivies de gousses substantielles, ou follicules, remplies de graines plates et brunes, chacune attachée à un filament blanc soyeux, ou coma.

 

 Elle donne des fruits verts, fuselés, devenant brun jaunâtre à maturité, et qui ressemblent à des perruches, en se fendant pour dévoiler des rangées de graines à aigrette blanche soyeuse.

Illustration de Beverly Duncan, tirée de « The Milkweed Lands » d'Eric Lee-Mäder
Illustration de Beverly Duncan, tirée de « The Milkweed Lands » d'Eric Lee-Mäder

 

 

En hiver, la plupart des graines d’asclépiade auront quitté les gousses. Chacun est muni d'un morceau de fil attaché - pour le transporter au vent ou l'attacher au pelage d'un animal - pour son voyage vers l'endroit où il peut être semé.

 

En Amérique du Nord, aussi intime et célèbre que soit la relation des plantes avec les monarques, la communauté entourant les asclépiades est beaucoup plus diversifiée.

 

Plus de 40 insectes et autres invertébrés, dont des limaces, des escargots et des tétranyques, se nourrissent du feuillage de l'asclépiade, tout comme les lapins et les écureuils terrestres. 

 

Les fleurs d'Asclepias fournissent du nectar aux papillons et aux mites adultes, ainsi qu'à une gamme étonnante d'espèces d'abeilles et de guêpes.

 

Malheureusement la culture intensive détruit les asclépiades au USA et au Canada et les monarques sont en grand danger.

 

 

 

 

Toutes les illustrations sont de Beverly Duncan, tirée de « The Milkweed Lands »

d'Eric Lee-Mäder