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"Look Who's Back" !

Chronique d'un été en pente douce - 12 -

Le 25 novembre 1922, les députés italiens accordaient les pleins pouvoirs à Benito Mussolini. 

 

" Quelques jours plus tôt dans un discours d'une violence rare, il convainc que le fascisme est le seul rempart au marxisme et se fait accorder, une mainmise totale sur la gestion du pays pour un an. À à peine 39 ans, il ne perd pas de temps pour mettre en oeuvre son programme politique : contre le socialisme, contre le libéralisme, contre la démocratie. Pendant qu'il règne en maître sur Rome, en province les Chemises noires, ses milices de l'ombre, traquent tous les contre-pouvoirs, à commencer par les organisations syndicales.

Deux ans plus tard, son principal opposant est assassiné. Benito Mussolini devient "Il Duce" (le chef). Il transforme l'Italie en une dictature d'un nouveau genre : un État fasciste et totalitaire. Le premier en Europe depuis la fin de la Grande Guerre." RTL

 

On retiendra que le 07 juillet 2019, Matteo Salvini, après s'être débarrassé de ses alliés populistes, a réclamé "les pleins pouvoirs".

 

On se souviendra que le vendredi 3 mai, dans la ville de Forli, en Emilie-Romagne (nord de l'Italie). alors qu'il était en tournée électorale, le ministre de l'intérieur italien a tenu meeting depuis le balcon de l'hôtel de ville.  A l'endroit même où Mussolini avait  assisté à l'assassinat de jeunes démocrates.

Aux réverbères de la ville, les suppliciés se balançaient au bout d'une corde !

 

La vidéo ci-dessous a été tournée à Forli, quelques années plus tôt. Ce qui me frappe, ce n'est pas le clown ridicule qui reprend les clichés nationalistes de l'extrême-droite, mais la foule qui se pâme devant son Dieu.

Cette foule que l'on retrouvera en transes à Nuremberg, face à Hitler, en délire à Paris écoutant Pétain...

Mais aussi fascinée par les harangues de Staline sur la place Rouge.

 

Certes la foule n'est pas le peuple... mais décidément chez l'homme, le culte du chef, du Sauveur, de l'homme providentiel, est profondément ancré et le goût pour la servitude volontaire, atavique.

La condition humaine est-elle si terrible, la peur de la mort si prégnante, que nous offrons notre vie au premier tribun venu ?

 

Trivialement, je dis souvent que la connerie humaine est insondable... quand la tentation d'une île - où l'amour des arts, sciences et lettres, serait l'alpha et l'oméga de la vie sociale - me submerge.

Fuir, rendre les armes... ?