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Pas piqué des hannetons !

Chronique d'un été "en pente douce" - 1

Ce matin, nous voila dans la garrigue dès potron-minet, avec Mélo, mon beagle de presque 3 ans, 

A 8h, le thermomètre affiche 26°C...

 

La vaste clairière où s'ébattent une demi-douzaine de lapins, est "cramée". Il y a 15 jours encore, chardons, fleurs d'ail, coquelicots, gueules de loup, chèvrefeuille décoraient joliment les lieux.

Mélo aboie furieusement, mais les longues oreilles sont déjà à l'abri des fourrés. 

 

A part les lapins et sans doute un sanglier qui doit fouiller pas très loin, ce sont les oiseaux qui occupent l'espace, tourterelles sur les fils, étourneaux en grappes au-dessus du chaume, une buse qui s'éloigne sans précipitation, quelques hirondelles aussi.

Alors qu'un soleil livide et brûlant nous accompagne, j'observe, comme souvent dans mes randonnées et promenades - ici ou ailleurs, en Cévennes, en Aubrac...- et en toutes saisons, la quasi absence d'insectes.

Où sont passées les scarabées, lucanes, hannetons, criquets, sauterelles, papillons ... qui en multitude ont accompagné mon enfance, près de Bordeaux ?

 

Surtout les hannetons, je me souviens du bruit au décollage de ceux que nous avions glissé dans une boite d'allumettes avec un fil à la patte ; un vrombissement de moteur diesel des années 60 !

Comme les cigales dans le midi, ils apparaissaient d'un seul coup, au grand plaisir des merles ou chauve-souris et au désespoir des agriculteurs, qui, à coup de DDT et autres insecticides, ont réglé le problème.

Exterminés les hannetons ou réfugiés en Belgique, disent certains.

 

Les entomologistes assistent, accablés, à l'effondrement de leur sujet d'études. Une publication australienne (2019) indique, que 40 % des espèces d’insectes sont en déclin, que leur taux d'extinction est 8 fois plus rapide que celle des mammifères, oiseaux et autres reptiles. Même nos braves fourmis disparaissent ; bientôt les abeilles auront désertées nos contrées.

"A ce rythme-là, d’ici un siècle, il ne restera plus d’insectes sur la planète, écrit Francisco Sanchez-Bayo, l’auteur principal de l’étude."

 

Dans combien de temps n'y aura-t-il plus d'hommes ?