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Apocalypse tomorrow ?

Voici comment nous allons (peut-être) disparaître...

Cratère formé par un météoroïde de 1 km de large en Australie, il y a 142 millions d'années.
Cratère formé par un météoroïde de 1 km de large en Australie, il y a 142 millions d'années.

C'est l'été, on peut donc mettre en exergue les travaux de quelques savants, un peu décalés, qui analysent sérieusement les possibilités d'une fin apocalyptique de notre monde.

 

Non pas par une catastrophe auto-induite, façon guerre nucléaire, ou par une pandémie virale... mais par un bouleversement naturel venant de l'espace ou des tréfonds de la terre.

 

 Voir aussi : Fureur de la nature

 

La revue Science évoque ces recherches et présente trois possibilités de désastres extrêmes. Je les résume, dans l'ordre de péril croissant.

 

 

Les tempêtes solaires, l'éjection de masse coronale (EMC)

" Le 1er septembre 1859, deux énormes éruptions solaires, observées par l’astronome anglais Richard Carrington, ont abouti à la destruction de 5 % de l’ozone atmosphérique terrestre et perturbé gravement les télécommunications par télégraphe électrique en Amérique du Nord et en Europe. Et, le 15 mars 1989, une autre de ces colères astrales provoqua un black-out dans la ville de Montréal (Québec). Celle-ci fut plongée dans le noir à la suite de surtensions survenues sur le réseau dues au passage dans le sol de grandes quantités de particules chargées ayant pénétré l’ionosphère terrestre."

CNRS

 

Les éjections de masse coronale  (EMC) aboutissent en effet à la formation de bulles de plasma. D'énormes nuages, constitués de centaines de millions de tonnes d’électrons et de protons, se superposent au vent solaire, voyagent à travers l’espace et, s’ils croisent le chemin de la Terre, perturbent la magnétosphère, sa barrière de protection naturelle.

 

On estime qu'un EMC du type Carrington (10 fois supérieur à celui de 1989) détruirait des centaines de grands transformateurs, plongeant ainsi dans l'obscurité des zones gigantesques pendant des semaines, voire des mois, rendrait inopérants nos systèmes de communications, bloquerait toutes les fonctions automatisées (de l'utilisation d'une carte bancaire à la gestion d'un oléoduc...).

 

En 2009, un rapport de l’Académie américaine des sciences chiffrait ainsi à plus de 6 000 milliards de dollars le coût des dommages que provoquerait, sur la seule économie des États-Unis, une tempête comparable à celle de 1859 décrite par Richard Carrington.

Sans parler des risques de conflits générés par une telle situation. Bref le chaos...  

 

Une étude récente a estimé à 12% les chances qu'une telle tempête va se produire dans la prochaine décennie.

 

Heureusement nous avons maintenant une véritable météo solaire. Le journal du CNRS anticipe la teneur d'un bulletin météo suite à un EMC majeur :

« Mesdames, messieurs, bonsoir. La nuit dernière, un peu après minuit, une éruption solaire très intense s’est produite à la surface du Soleil. Dans les prochains jours, des vents solaires pourraient souffler à des vitesses supérieures à la normale en direction de la Terre. Une énorme tempête géomagnétique est à prévoir sur l’hémisphère Nord. Par mesure de précaution, pensez à sauvegarder vos données informatiques. »

 

Ce n'est pas de la science-fiction, les scientifiques sont en effet aujourd’hui en mesure, sinon de prévoir, du moins de repérer suffisamment tôt, le déclenchement d’une de ces tempêtes. On estime à un mois environ le temps dont nous disposerions pour limiter les effets d'une telle catastrophe. D'ores et déjà, un renforcement des protections des principaux réseaux électriques américains est à l'étude.

 

 

Les collisions cosmiques

 Le télescope Pan-STARRS (Hawaii) fait partie d'un réseau astronomique de surveillance des éléments susceptibles d'entrer en collision avec la Terre.
Le télescope Pan-STARRS (Hawaii) fait partie d'un réseau astronomique de surveillance des éléments susceptibles d'entrer en collision avec la Terre.

L'impact avec un grand astéroïde ou une comète serait fatal, il faut à tout prix l'éviter.

 

On sait maintenant avec certitude que la disparition des dinosaures est consécutive à la collision avec un astéroïde de plus de 10 km de large, provoquant tremblements de terre, tsunamis massifs et surtout nuages de poussière occultant le soleil pendant des mois.

 

On estime aujourd'hui que selon la vitesse et l'angle d'approche, un objet 10 fois plus petit pourrait provoquer les mêmes dégâts.

 

Heureusement, les astéroïdes de cette taille ne frappent la Terre qu'environ une fois tous les quelques millions d'années, et les «tueurs de dino" seulement une fois tous les 100 millions d'années.

 

Néanmoins,  en 1998, la NASA a lancé le programme Spaceguard destiné à identifier 90% des géocroiseurs de taille supérieure au kilomètre.

Sur les près de 15.000 objets géocroiseurs découverts jusqu'à présent, aucun ne se trouve actuellement sur une trajectoire de collision avec la Terre.

 

Aujourd'hui, les stratégies de défense planétaire n'existent que sur le papier.

La modification d'orbite (par collision ou "tracteurs de gravité) et surtout le bombardement nucléaire sont évoqués.

 

 

Les supervolcans

Statistiquement le risque le plus grand ne vient pas de l'espace mais des tréfonds de la Terre.

 

Tous les 100 000 ans sur Terre, une caldeira gigantesque, de plus de 50 km de diamètre, s'effondre et provoque l'expulsion de quantités monstrueuses de plasma.

 

L'éruption massive du mont Toba en Indonésie (vidéo ci-dessous), il y a 74.000 ans, semble avoir effacé la plupart des humains sur la Terre. Pour certains chercheurs elle a provoqué  un goulot d'étranglement génétique encore visible dans notre ADN. 

 

Par convention géologique, un super-volcan produit une éruption explosive de plus de 450 kilomètres cubes de magma.  Aujourd'hui les zones actives de ce type comprennent, outre Toba, Yellowstone dans le nord-ouest des États-Unis, la Long Valley Caldera en Californie orientale, la zone volcanique de Taupo en Nouvelle-Zélande, et plusieurs spots dans les Andes.

 

Les chercheurs ont évalué le pouvoir dévastateur de ces séismes en fonction du diamètre de la caldeira

 

On voit sur cette carte une simulation réalisée pour une éruption à partir de Yellowstone aux USA.

 

En réalité dans une société mondialisée et interconnectée comme la notre, les dommages collatéraux seraient énormes.

 

Ainsi en 2010, l'éruption du Eyjafjallajökull  en Islande a causé des millions de dollars de pertes pour... les agriculteurs kenyans.

 

 

 

 

Comment survivre sans soleil ?

De ce qui précède nous voyons que les hommes semblent désarmés vis à vis de tels cataclysmes naturels, qui provoqueraient une éclipse solaire pendant des mois.

Comment nourrir des milliards d'individus sans les bienfaits de l'énergie solaire ?

 

Certains hu(r)luberlus (qui sait !) suggèrent de faire pousser des champignons sur les troncs des arbres survivants, d'autres, plus sérieux, de transformer la cellulose de la biomasse végétale, en sucre, ce qui est aisé...

Bref pas grand chose à se mettre sous la dent !!!

 

Mais rassurons-nous, la gigantesque bêtise humaine nous assurera bien plus sûrement une auto-destruction, qui évitera que le ciel nous tombe sur la tête ou que la terre se dérobe sous nos pieds !!!

 

 

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