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18 juin

 

Tout juste en face de mon boulanger, une plaque (voir la photo) rappelle qu'en ce lieu six  résistants furent exécutés. Six hommes dans la fleur de l'âge.


 Il y a 20 ans, des bouquets champêtres ornaient le plus souvent l'endroit, aujourd'hui la modeste pierre disparait parfois sous les herbes folles.

 

Qui la regarde encore ?

 

Le 18 juin, la France commémore l’appel du général De Gaulle. De Gaulle était un militaire courageux qui refusait la capitulation, un nationaliste ombrageux et surtout un homme politique hors pair qui savait que continuer à se battre aux côtés des alliés permettrait d'appartenir au camp des vainqueurs à la fin des hostilités dont l'issue, pour lui, ne faisait aucun doute.

 

Sans être un antimilitariste forcené, j'ai fort peu de goût pour la chose militaire et il m'est arrivé de ferrailler avec l'association locale d'anciens combattants, toujours prête à exalter nos "faits d'armes" en Indochine et en AFN. Cela ne m'empêche pas de décliner la litanie des noms gravés dans le marbre des monuments aux morts des petits villages à chacune de mes escapades dans la France profonde et d'avoir une pensée pour tous ces soldats victimes des Pétain et autres hauts gradés, bouchers de 14-18.

 

Le 18 juin, ce n'est donc pas à De Gaulle que je pense, mais à tous les résistants, déportés... à  tous ceux qui se sont levés face à l'idéologie nazi, à une barbarie sans nom. Souvent ces hommes et ces femmes sont morts dans l'anonymat, au coin d'une rue, au fond d'un bois, dans une cave... Ils n'ont pas eu droit au champ d'honneur, mais ils n’ont pas sacrifié leur vie pour rien, même si trop d'entre nous l'ignorent ou l'ont oublié.

 

J’ai pour eux une infinie reconnaissance.