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Explosion du nombre de chrétiens et de musulmans en Afrique

 

Une dépêche de l'AFP, datée du 15 avril indique notamment :

 

L'Afrique subsaharienne est une des parties du monde les "plus religieuses", où le nombre de musulmans comme de chrétiens, s'est multiplié par plus de 20 au cours du siècle dernier, selon une étude du centre d'études américain Pew Research Center publiée jeudi.


Selon cette vaste enquête qui a interrogé 25.000 Africains dans 60 langues et 19 pays entre décembre 2008 et avril 2009, le nombre de musulmans en Afrique subsaharienne est passé de 11 millions en 1900 à 234 millions en 2010. Les chrétiens ont progressé encore plus rapidement passant de 7 millions à 470 millions.

Désormais, un chrétien sur cinq dans le monde et un musulman sur sept vivent en Afrique subsaharienne. Sur le continent africain tout entier "les deux religions s'équilibrent", note le rapport alors qu'on compte de 400 à 500 millions de chrétiens comme de musulmans. AFP

 

J'en conclus que missionnaires et imans ont bien fait leur boulot et que l'archaïque animisme des populations locales a fait place à des croyances plus modernes et plus respectables... du moins pour nous occidentaux.

 

Civilisation et progression des religions révélées allant de pair, il va de soi que le sort des populations en question aurait dû s'améliorer en conséquence.

 

Que nenni ! Alors que les bilans sanitaire, alimentaire, sécuritaire... de continents où les mécréants prospèrent s'améliorent, l'Afrique régresse ou, au mieux, stagne !

 

Quelques chiffres:

 

- SANTE


Selon les données globalement concordantes de l’ONU, de l’OMS et de l’Unicef, l’Afrique sub-saharienne comparée à toutes les autres régions du monde occupe le bas du classement dans le domaine de la santé. Détentrice du record de mortalité infantile et infanto-juvénile, l’espérance de vie n’y atteint pas 50 ans contre près de 78 ans pour les pays industrialisés.

 

L’Afrique supporte à elle seule plus de la moitié de la morbidité infectieuse et parasitaire des territoires tropicaux. Moins de 20 ans après son apparition, l’infection à VIH/sida est devenue la première cause de mortalité en Afrique subsaharienne (2 millions de morts par an en Afrique). Les traitements disponibles sont encore trop chers et la plupart du temps, cantonnés dans les capitales ou les très grandes villes...

 

- ALIMENTATION


Formée de 49 pays et peuplée d'environ 718 millions d'habitants (début XXIe siècle), l'Afrique subsaharienne est l’une des régions les plus pauvres au monde, et les plus sous alimentée...

L’analyse de la situation alimentaire en Afrique sub-saharienne montre un écart croissant entre les besoins de consommation et de nutrition et les disponibilités alimentaires au niveau global des pays. La faiblesse des gains de productivité dans la production alimentaire et des capacités réduite d’importation,  constituent les contraintes majeures à la réalisation de la sécurité alimentaire dans la région. Wikipedia

 

L'actualité : une dépêche du 18 mars 2010 indique que "Plus de 10 mil­lions de per­sonnes sont me­na­cées par une crise ali­men­taire en Afrique", selon l’ONG Oxfam In­ter­na­tio­nal.

 

Cerise sur le gâteau : le développement des biocarburants (voir le blog). Un rapport récent de la FAO dit ceci :

 

« Jusqu'à 100 millions de personnes supplémentaires pourraient être victimes de la faim si l'Europe s'engage à augmenter fortement sa consommation de biocarburants afin de répondre à la nouvelle législation de l'Union européenne »

 

La législation en question date d'un accord passé en 2008 entre les États de l'UE et dont l'objectif est de combler 10 pour cent de leurs besoins en carburants pour les transports en ayant recours à des sources renouvelables, dont les biocarburants, l'hydrogène et l'électricité verte, d'ici à 2020.


Selon un scénario prenant en compte un développement planifié et prévisible des biocarburants dans certains pays, l'International Food Policy Research Institute (IFPRI), dont le siège se trouve aux États-Unis, a prévu que les prix du maïs augmentent de plus de 20 pour cent d'ici à 2020 et de plus de 71 pour cent dans une hypothèse de développement draconien.

 

ActionAid a remarqué que « si tout les objectifs en matière de biocarburants sont atteints, il est estimé que les prix des aliments pourraient augmenter de jusqu'à 76 pour cent d'ici à 2020 ». L'ONG indique qu'elle avait découvert que les entreprises de l'UE avaient déjà acheté, ou étaient en négociations pour acheter au moins cinq millions d'hectares dans des pays en développement, ce qui pourrait menacer l'approvisionnement en nourriture de populations parmi les plus vulnérables.

 

Selon la FAO, une personne sur six dans le monde a faim, la crise de 2008 ayant fait glisser 100 millions de personnes supplémentaires dans la pauvreté et l'insécurité alimentaire.

 

- SECURITE

 

L'Afrique détient tous les records d'insécurité:

 

Le continent africain est déchiré depuis 40 ans par des conflits inter-étatiques, intra-étatiques, ethniques, religieux, économiques. Sur les 75 à 80 conflits recensés depuis 1945, on dénombre une quarantaine de guerres civiles, dont certaines très longues. Pas moins de 26 conflits armés ont éclaté en Afrique entre 1963 et 1998, affectant 474 millions de personnes, soit 61 pour cent de la population du continent. Au niveau sous-régional, 79 pour cent de la population ont été touchés en Afrique orientale, 73 pour cent en Afrique centrale, 64 pour cent en Afrique occidentale, 51 pour cent en Afrique du Nord et 29 pour cent en Afrique australe. La Documentation française

 

Actuellement, parmi une kyrielle de conflits, on peut citer la guerre au Darfour, les affrontements en Cote d'Ivoire, au Sénégal, le terrorisme au Mali, au Niger...

Et pourtant de multiples ONG, dont un groupe Interreligieux, œuvrent pour la paix en Afrique !

 

Dans une mise au point Eric G. BERMAN et Katie E. SAMS (Forum du désarmement) écrivaient en 2000 :


La « renaissance africaine », largement saluée quand a pris fin l’'apartheid et que, vers le milieu des années 90, se sont produits sur tout le continent des changements prometteurs, est de plus en plus remise en question. Face aux problèmes socio-économiques qui se posent un peu partout en Afrique, beaucoup se demandent aujourd’hui si cet optimisme était bien de mise. L’évolution récente donne plutôt à penser qu'il y a lieu de faire preuve d'un certain pessimisme. Ainsi, l'éclatement de conflits armés dans toute l'Afrique a amené Africa Confidential à qualifier 1998 d'annus horribilis ».


Horrible, cette année l'a certes été, mais la situation allait encore empirer. La barbarie des guerres et la fréquence des coups d’État ont été telles durant les six premiers mois de 1999 que rétrospectivement on peut considérer 1998 comme une année relativement calme !

 

Depuis la poudrière africaine n'en finit pas d'exploser, au point que l'ONU se lasse et souhaite baisser son niveau d'intervention.

 

Que conclure de cette progression parallèle des religions et de toutes les misères du monde sur ce continent maudit ?  J'ai ma petite idée !

 

 Si pour le marxisme j'ai des sentiments mitigés, il y a une phrase de Marx que j'ai faite mienne depuis longtemps : la religion est l'opium du peuple... et les puissants de ce monde, en Afrique et ailleurs, ont toujours su organiser une large consommation de cette drogue licite.

 

La résignation (islam veut dire soumission à Dieu mais peut se traduire par résignation en arabe) des miséreux, à qui l'on indique que la félicité est dans l'au-delà, est évidemment une aubaine pour les dirigeants africains corrompus et leurs complices occidentaux qui, croyant ou pas, en Jéhovah, Jésus ou Mohamed, n'omettent pas, eux, de profiter des richesses et des biens matériels de ce bas monde !

 

Bien sûr je respecte la foi des fidèles (comme celle des militants politiques) et même certains de leurs pasteurs ou de leurs imans. Je n'oublie pas qu'un abbé en soutane avait fait de moi un enfant de chœur le temps d'une colo. Il s'appelait Pierre !

 

Hélas, il n'y a pas assez de Pierre et trop de Benoit (qui sont loin d'être des benêts !) dans ce triste monde...