« J'ai toujours été l'avocat des pauvres, je deviens le candidat du travail, je serai le député de la misère ! La misère !
Tant qu'il y aura un soldat, un bourreau, un prêtre, un gabelou, un rat-de-cave, un sergent de ville cru sur serment, un fonctionnaire irresponsable, un magistrat inamovible ; tant qu'il y aura tout cela à payer, peuple, tu seras misérable ! »
Jules Vallès
Je suis de gauche, tous ceux qui ont parcouru ce site en sont je suppose convaincus !
Pas de cette gauche d'appareil qui se pâme à chaque victoire électorale en beuglant "On a gagné !", mais d'un peuple de gauche qui se réfère à des valeurs simples, toutes inscrites dans la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen et que résume parfaitement notre devise "Liberté, Egalité, Fraternité", triptyque qui évidemment ne peut se concevoir sans le quatrième mousquetaire qui s'appelle "JUSTICE".
Si l'on veut absolument que j'évoque des hommes qui, dans l'histoire récente, ont incarné en France, au moins en partie ces idéaux, je citerai Montesquieu, Diderot, Condorcet, Blanqui, Hugo, Jules Vallès, Jaurès. Je rajouterai Blum pour les congés payés, Jean Moulin et la Résistance, Mendès-France pour son anticolonialisme, Mitterrand pour l'abolition de la peine de mort et le RMI, Jospin pour la CMU.
Autant dire que je me sens fort éloigné d'un parti de gauche truffé de coquins et de faquins, de grands féodaux populistes, qui dans leur gestion et leur comportement foulent au pied les principes dont ils se réclament... pour être élus. Frêche et ses vassaux sont l'archétype de la déliquescence de la gauche aujourd'hui.
Hélas je ne crois plus depuis longtemps au miracle d'un pouvoir de gauche renversant les priorités de la société actuelle, toute entière tendue vers le profit à tout prix. Il y a trop longtemps que la réussite sociale est déconnectée des valeurs morales et humanistes (le mérite, l'esprit civique, le respect d'autrui, la solidarité, l'honnêteté ...).
Le carcan de l'Europe verrouille de toute façon toute velléité d'amender le système ultra libéral qui fait de notre continent une sous-Amérique.
Que nous reste-t-il donc à défendre ?
Si nous pouvons malheureusement peu pour l'égalité, agissons au moins pour plus de justice, pour plus de liberté, pour plus de fraternité.
Avec le gouvernement Sarkozy il y a beaucoup à faire sur tous ces plans !
- pour la justice, avec la suppression du juge d'instruction,
- pour la liberté, avec le contrôle de tous les media, de l'ensemble de l'appareil exécutif, législatif et judiciaire, c'est à dire de facto avec la disparition du principe fondamental de la République : la séparation des pouvoirs,
- pour la fraternité, car Nicolas Sarkozy déshonore la France et les Français en bafouant ouvertement les droits élémentaires de l'Homme et du Citoyen. Le mouvement de révolte d'associations de toutes tendances comme la Cimade, RESF (Réseau Education Sans Frontières), le Secours Populaire, le Secours catholique... et de simples citoyens (qui cachent des malheureux pourchassés par la police), devant le traitement ignoble infligé à des réfugiés ou des sans-papiers, témoigne de ce scandale.
Aujourd'hui c'est toute une Université (Pau et les Pays de l'Adour) qui proclame sa volonté de protéger deux jeunes comoriennes en violant les lois de Sarkozy. Plus de la moitié du personnel a signé une pétition dans ce sens et les soutiens affluent de la France entière.
J'espère que cet appel à la désobéissance civile sera massivement suivi. D'ailleurs dès l'arrivée de N. Sarkozy au ministère de l'Intérieur, nous avons été un certain nombre de responsables d'Université à refuser l'injonction des préfets concernant la mise à disposition des notes d'étudiants étrangers. Il faut que cela s'amplifie.
La gauche, la vraie, a donc du pain sur la planche... ce que veulent nous faire oublier les media avec la pantalonnade autour de G.Frêche, le parrain du Languedoc... qui du coup se découvre des ambitions nationales ! Avec la beaufitude actuelle il peut nourrir quelques espoirs et aider Sarkozy à éliminer le candidat PS dès le premier tour.