« La France se nomme diversité »
« Je ne veux pas que l'autre soit le même, je veux que l'autre soit autre » Charles Péguy
« Car je est un Autre »
Arthur Rimbaud
Quand j’entends l’expression « identité nationale » je sors ... ma carte d’identité nationale… et c’est à peu près tout !
Le plus important aujourd’hui ce n’est pas la cristallisation des identités nationales, mais au contraire la reconnaissance de l'autre, à la fois dans son identité et dans son altérité.
Mon identité je la retrouve dans la quête du parcours de mon père, du père de mon père, des ancêtres de ma mère qui pendant des siècles sont restés dans un tout petit périmètre d’un canton du sud-ouest.
Français de souche donc descendant de Charlemagne (par un escalier de service ), cela me fait une belle jambe !
Ma nation : façonnée par des guerriers sanguinaires (Clovis, les croisés, Napoléon…), des rois fous ou érotomanes (Charles VI, Louis XIV, Louis XV), des illuminées (Jeanne d’Arc, Bernadette…), des minables (Dagobert, Louis XIII, Louis XVIII, Doumergue...), des séniles (Pétain)…
La France, je l’ai aimée avec Ronsard, Da Vinci, les cathédrales, Montaigne, Pascal, Montesquieu, Voltaire, Diderot, Hugo, l’abbé Grégoire, Condorcet, Lavoisier, Le Serment du jeu de paume, Pasteur, Zola, Delacroix, Courbet, Manet, Cézanne, Picasso, Louis de Broglie, le musée du Louvre, le Front populaire, Prévert, Sartre, Camus, Jacques Monod, la Résistance, le Vercors…
Je l’admire quand je découvre l’Affiche Rouge, que je lis la Déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen…
Mes héros sont ceux qui en France ont porté haut les valeurs universelles… Des valeurs que j’ai retrouvé chez les savants et philosophes anglais, les humanistes (Erasme ou Thomas More), les musiciens allemands et autrichiens, dans la voix déchirante d’Oum Kalthoum, dans la peinture de Goya, Velasquez, Giotto, Botticelli, Rembrandt, Vermeer, Van Gogh, dans la flamboyance des palais vénitiens ou florentins, dans les vestiges grecs, romains, byzantins, les palais orientaux, le musée du Caire, les grottes de Lascaux , les peintures rupestres du Sahara, en lisant Faulkner, Tennessee Williams, Tolstoï, Albert Cohen, Garcia Marquez, Beckett, Mishima, Darwich, Averroès, Laâbi, Primo Levi…
Avant d’être français je fais partie de l’humanité.
Je la déteste quand elle affiche un chauvinisme étroit, prend le visage de politiciens médiocres qui caressent toujours la bête immonde dans le sens du poil pour asseoir leur pouvoir en exaltant un nationalisme imbécile qui a dévasté l’Europe pendant des siècles.
Je l’exècre quand je lis Barrés, Maurras ou Céline.
Quand j’ai posé ma main sur le sein d’un amour de jeunesse au nom fort compliqué, j’ai senti palpiter le cœur d’une femme, dont le battement ressemblait beaucoup à celui de Marie Dupont que j’étreignais des lustres plus tard.
Écrire commentaire