10 novembre - 31 décembre 2020

 

31 décembre 2020

Coup de gueule !

La stratégie déployée par le gouvernement français pour la campagne vaccinale est absurde !

 

Attendre que les résidants les plus âgés des EHPAD se portent volontaires pour démarrer cette campagne, dans un pays qui se méfie de tout, qui a peur de tout, est tout simplement stupide !

 

Le résultat est accablant : 300 vaccinations en 3 jours en France, 1000 fois moins qu'en Grande-Bretagne et en Israël, 400 fois moins qu'en Allemagne, 200 fois moins qu'en Espagne ou en Italie.

 

La très modérée Académie de Médecine sort aujourd'hui de sa réserve pour faire part de sa consternation.

 

Ce démarrage raté est d'autant moins compréhensible qu'il y a un consensus scientifique mondial sur les vaccins à ARNm, ce qui n'était pas vrai pour les masques.

 

Pour la suite, ce même gouvernement a prévu une vaccination chez le "médecin de famille". Voila qui va encore ralentir considérablement le processus. Il est clair que, comme les pays voisins, dont l'Allemagne, il faut ouvrir de suite des centres de vaccination.

 

Pour les masques, pour les campagnes de tests, les carences, les hésitations des gouvernants pouvaient à la rigueur se comprendre.

Rien ne pourrait justifier un ratage de la campagne de vaccination que le premier ministre annonçait calée... début décembre !

 

28 décembre 2020

Tout sur l'état de la science concernant les vaccins anti-Covid à la date du 24 décembre 2020

Un document remarquable, complet, très pédagogique, qui n'élude aucune question, édité par la Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française à destination des soignants (mais d'accès très facile) :

 

Vaccins contre la Covid-19 : questions et réponses

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

20 décembre 2020

Faut-il redouter VUI - 202012/01, variante du SARS-CoV-2  ?

Nouvelle variante du SARS-CoV-2, vue au microscope électronique
Nouvelle variante du SARS-CoV-2, vue au microscope électronique

VUI - 202012/01 est une variante du SARS-CoV-2 , le virus responsable du COVID-19 , signalé au Royaume-Uni ces derniers jours.

Elle a été découverte par le consortium COVID-19 Genomics UK (COG-UK), qui a entrepris un séquençage génétique aléatoire d'échantillons COVID-19 au Royaume-Uni.

 

Il s'agit d'une mutation dans la région du génome viral codant pour la protéine de pointe qui peut entraîner la propagation du COVID-19 plus facilement entre humains.

 

En l'absence de publications scientifiques sérieuses, il faut être prudent.

 

Je rappelle aussi que la mutation d'un virus est classique, que celui de la grippe saisonnière mute beaucoup plus que le SRAS-CoV-2 et que ce n'est pas la première mutation de ce virus.

 

Cette variante est définie par un ensemble de 17 mutations dont la plus significative est une mutation dans la protéine de pointe que le virus utilise pour se lier à l'homme. Ce qui peut être préoccupant.

 

Pour  le NHS Test and Trace et le  Public Health England : «Il n'y a actuellement aucune preuve que cette souche provoque une maladie plus grave, même si elle est détectée dans une large zone géographique, en particulier là où il y a une augmentation des cas détectés. » 

 

La nouvelle variante présente des mutations de la protéine de pointe ciblée par les trois principaux vaccins, mais il faut savoir que  le système immunitaire produit des anticorps contre plusieurs régions de la protéine en réponse au vaccin. Il est donc peu probable qu'une seule mutation rende le vaccin moins efficace. 

 

Cependant, à mesure que de plus en plus de mutations se produisent, les vaccins devront peut-être être modifiés (comme pour la grippe).

Les nouveaux vaccins à ARNm, qui se sont avérés les plus efficaces jusqu'à présent, peuvent être ajustés si nécessaire.

 

 

19 décembre 2020

La FDA valide le vaccin à ARNm de Moderna

Efficacité et sécurité du vaccin ARNm-1273 (MODERNA) contre le SRAS-CoV-2 - NEJM - December 30, 2020
Efficacité et sécurité du vaccin ARNm-1273 (MODERNA) contre le SRAS-CoV-2 - NEJM - December 30, 2020

 

 

 

 

 

C'était annoncé et dès lundi, ce vaccin sera inoculé à des millions d'américains.

 Le vaccin de Moderna a un double avantage sur celui de BioNTech :

 

il se conserve à -20°C (au lieu de -80°C) et ne nécessite donc pas de supercongélateur,

les flacons sont unidoses, il sera livré en lots plus petits, ce qui facilitera grandement la distribution hors des grandes agglomérations.

 

L'Europe a passé commande, le 24 novembre dernier, de  160 millions de doses à Moderna Therapeutics.

 

Ci-contre le résumé de la publication des résultats des essais du vaccin mRNA-1273 par les chercheurs de Moderna dans The New England Journal of Medicine.

 

 

 

Capture d'écran Wikipedia
Capture d'écran Wikipedia

Je voudrais rappeler que cela fait dix ans que cette société de biotechnologies a initié son projet de médicaments à base d'ARNm.

 

C'est en 2011 que Stéphane Bancel est débauché de BioMérieux (France) pour prendre la tête de Moderna.

 

Dès mars 2013Moderna Therapeutics et AstraZeneca signaient un accord de coopération exclusive sur 5 ans pour découvrir, développer et commercialiser des produits thérapeutiques à base d'ARNm.

 

A partir de 2014, les investissements publics et privés soutiennent l'entreprise, pourtant à l'époque jugée à risque.

 

C'est en 2015 que l'entreprise lance une filiale, Valera, exclusivement axée sur l'avancement des vaccins et de la thérapeutique pour la prévention et le traitement des maladies infectieuses virales.

 

Dès janvier 2020Moderna obtient le soutien financier et logistique du programme fédéral américain du NIAID (National Institute of Allergy and Infectious Diseases) pour développer un vaccin contre le nouveau coronavirus SARS-CoV-2.

 

Le 18 mai, Moderna annonce que son vaccin, le mRNA-1273, a été essayé sur un petit groupe de volontaires sains qui aurait développé des anticorps contre le virus. La société obtient rapidement l'autorisation de commencer les essais de phase II.

 

Des résultats prometteurs qui permettent de lancer la phase III le 27 juillet 2020.

Le 16 novembre 2020Moderna annonce que son candidat vaccin avec une efficacité de 94,5 %.

Ce vendredi 18 décembre, la FDA autorise la mise sur le marché du vaccin dans une procédure d'urgence.

 

Vous pouvez suivre ces différentes étapes sur ce JOURNAL 

 

Moderna, qui s'appuie sur deux antennes en Europe :  Lonza à Bâle et ROVI en Espagne, devrait être en mesure de livrer au moins 600 millions de doses en 2021.

 

Une nouvelle fois le pari de l'audace et de l'innovation a payé. Ce vaccin été mis au point très rapidement, mais 10 ans ont été nécessaires pour développer une technologie révolutionnaire dont les applications sont multiples (cardiologie, néphrologie, oncologie...).

 

15 décembre 2020

Confirmation : Le vaccin Moderna est hautement protecteur et empêche le Covid-19 sévère

Selon des sources américaines, le dossier de demande d'AMM en urgence remis à la FDA, confirme les éléments fournis par la firme à propos de leur vaccin à ARNm.

 

La Food and Drug Administration a l'intention d'autoriser l'utilisation du vaccin ce vendredi, ont déclaré des personnes proches de l'agence. 

L'accès à un deuxième vaccin contre le coronavirus serait possible dès lundi prochain.

 

L'examen de la FDA confirme l'évaluation antérieure de Moderna selon laquelle son vaccin avait un taux d'efficacité de 94,1% dans un essai portant sur 30 000 personnes. Les effets secondaires, y compris la fièvre, les maux de tête et la fatigue, étaient désagréables mais pas dangereux, a constaté l'agence.

 

 

14 décembre 2020

Faut-il craindre un vaccin à ARN messager ?

... peut-il modifier l’ADN de nos cellules ?

 C'est la nouvelle affirmation des complotistes, qui, cette fois, s'en prennent aux vaccins à ARNm.

 

Leur porte-parole est un professeur d'université très controversé, proche de DRaoult, Christian Perronne, bien connu pour manipuler les faits et informations concernant le SRAS-CoV2 et le COVID-19, médecin référent des complotistes et de leur documentaire : Hold-up.

 

Un professeur d'université, biologiste de surcroit, ne devrait pas ignorer comment fonctionne un ARN messager !

 

La biosynthèse des protéines (polypeptides) s'effectue en gros de la façon suivante :

- transcription de l'ADN en ARN messager,

- traduction de l'ARN messager en protéines grâce aux ribosomes.

 

Donc pour que de l'ARNm puisse modifier les cellules humaines, il faudrait qu'il soit transcrit sous forme d'ADN pour pénétrer dans le noyau où se situent les chromosomes qui contiennent l'ADN humain.

C'est à dire que la transcription s'effectue à l'envers.

 

Certes, les rétrovirus qui sont des virus à ARN ont, la capacité de traduire cet ARN en ADN grâce à une enzyme clé qu’ils possèdent, la transcriptase inverse (TI), et ainsi  pénétrer dans le noyau d’une cellule. Le virus du sida, le VIH et le virus du sarcome de Rous ont par exemple ce pouvoir.

 

 Par contre, les rétrovirus endogènes qui ont au cours de l'évolution intégré le génome humain ( environ 8 % du génome humain contiendrait ainsi des séquences de rétrovirus ),  n’ont aucune activité de transcription de l’ARN vers l’ADN

 

Et dans le cas extrêmement improbable, d'une telle modification, elle n’aurait probablement aucune conséquence, tant le génome humain comporte d’ADN viral apporté par des millions d’années d’évolution.

Enfin, il serait hautement improbable qu'elle se transmette de génération en génération.

 

Soit le  Pr Perronne qui véhicule cette information, a oublié les fondamentaux de la biologie, soit il ment sciemment... ce qu'il a déjà fait à maintes reprises.

 

VOIR la mise au point de l'Agence France Presse (AFP)

 

 Covid-19 : non, les vaccins à ARN ne modifient pas les gènes des patients

 

 

10 décembre 2020

Les bonnes nouvelles s'accumulent pour le vaccin BioNTech/Pfizer

C'est aujourd'hui que la FDA examine, en audience publique, le dossier d'AMM en urgence du vaccin BioNTech.

Ces documents ont été divulgués (voir ci-dessous) et nul doute que l'autorité de santé américaine donnera son feu vert.

 

 NB : effectivement le groupe consultatif de la FDA donne son feu vert au vaccin Pfizer : 17 voix pour, 4 contre et une abstention

 

 

D'autant que les scientifiques des deux groupes ont publié, ce 10 décembre, un article détaillé sur leurs travaux, dans le très sérieux (The)  New England Journal of Medicine (NEJM), qui confirme l'efficacité remarquable de ce vaccin à ARNm (enregistré sous la référence BNT162b2), dans tous les groupes et sous-groupes qu'ils avaient constitués.

La figure ci-contre, qui compare l'incidence de la maladie dans placebo vs vacciné, en fonction du temps après la première injection, est éloquente.

 

Leurs auteurs décrivent aussi l'innocuité (à court terme, le recul n'est que de quelques mois) de leur produit :

" Le profil d'innocuité du BNT162b2 est caractérisé par une douleur à court terme, légère à modérée au site d'injection, une fatigue et des maux de tête." 

 

Je cite leur conclusion, qui est un message d'espoir :

 

"Les données présentées dans ce rapport ont une signification qui va au-delà des performances de ce candidat vaccin. Les résultats démontrent que le Covid-19 peut être prévenu par la vaccination, apportent la preuve que les vaccins à base d'ARN constituent une nouvelle approche prometteuse pour protéger les humains contre les maladies infectieuses et démontrent la rapidité avec laquelle un vaccin à base d'ARN peut être développé avec un investissement suffisant de ressources. Le développement du BNT162b2 a débuté le 10 janvier 2020, lorsque la séquence génétique du SRAS-CoV-2 a été publiée par le Centre chinois de contrôle et de prévention des maladies et diffusée dans le monde entier par l'initiative GISAID (Global Initiative on Sharing All Influenza Data). Cette démonstration rigoureuse de l'innocuité et de l'efficacité moins de 11 mois plus tard démontre concrètement que les vaccins à base d'ARN, qui ne nécessitent que l'information sur la séquence génétique du virus pour amorcer leur développement, constituent un nouvel outil majeur pour lutter contre les pandémies et autres foyers de maladies infectieuses."

 

 

 

08 décembre 2020

Publication des documents concernant l'habilitation par la FDA du vaccin BioNTech/Pfizer

Fonctionnement du vaccin BioNTech
Fonctionnement du vaccin BioNTech

Comme elle l'avait annoncée, la FDA a publié aujourd'hui les documents présentés par Pfizer en vue de l'utilisation en urgence du vaccin BioNTech.

 

Selon les données fournies, ce vaccin contre le coronavirus offre une forte protection contre le Covid-19 dans les 10 jours environ suivant la première dose.

 

De plus, le vaccin a bien fonctionné indépendamment de la race, du poids ou de l'âge du volontaire. 

 

Bien que l'essai n'ait trouvé aucun événement indésirable grave causé par le vaccin, de nombreux participants ont éprouvé des douleurs, de la fièvre et d'autres effets secondaires transitoires.

 

Parmi les personnes âgées de 16 à 55 ans, plus de la moitié ont développé de la fatigue et plus de la moitié ont également signalé des maux de tête. Un peu plus d'un tiers ont ressenti des frissons et 37% des douleurs musculaires. Environ la moitié des personnes de plus de 55 ans se sont senties fatiguées, un tiers ont eu des maux de tête et environ un quart ont ressenti des frissons, tandis que 29% ont ressenti des douleurs musculaires.

 

 L'efficacité du vaccin après la première dose est d'environ 52 pour cent, selon le Dr William C. Gruber, vice-président senior de Pfizer Vaccine Clinical Research and Development. Après la deuxième dose, cela monte à environ 95%. 

 

Il paraît clair que la FDA donnera jeudi son feu vert pour l'utilisation en urgence du vaccin.

 

Le flou persiste pour le vaccin Oxford/AstraZeneca

L'Université d'Oxford a publié ,dans la prestigieuse revue The Lancet, ce mardi 08 décembre 2020, un article très attendu détaillant les résultats de ses essais de vaccin contre le coronavirus, faisant écho aux résultats annoncés pour la première fois il y a deux semaines, qui montraient que le vaccin avait une efficacité de 70% en moyenne sur deux schémas posologiques différents.

 

Cette publication ne répond guère aux questions les plus pressantes auxquelles l'université et AstraZeneca  avaient été confrontés lors de l'annonce de premiers et quelque peu  déroutant résultats, il y a deux semaines.

 

En conclusion, les chercheurs d'Oxford indiquent que «des travaux supplémentaires sont nécessaires pour déterminer le mécanisme de l'augmentation de l'efficacité [en fonction du dosage]».

Le chemin est encore long...

 

05 décembre 2020

COVID 19 - Le désastre américain

Le virus dévaste les Etats-Unis, met en péril son système de santé, y compris dans des lieux que l'on pensait les mieux protégés, comme New York et la Californie.

 

Dans la seule journée du 4 décembre on a recensé 2637 mots (plus 42% en 15 jours) et 228 767 cas supplémentaires.

 

En minimisant la gravité de la maladie, Trump et les responsables Républicains ont considérablement amplifié le sinistre, qui, il est vrai, touche surtout les plus fragiles.

 

En France, le laxisme a ses supporters. L'extrême-droite et une large partie de la droite, pour complaire à leur clientèle électorale, souhaite baisser la garde.

Que ces politiciens irresponsables regardent ces chiffres !

 

 

01 décembre 2020

Vaccin : un moment historique !

Le 17 décembre prochain la FDA va examiner la demande d'autorisation d'utilisation d'urgence (EUA) pour le vaccin COVID-19 de Moderna Inc.

 

Je rappelle que dans ce dossier, la société dirigée par le français Stéphane Bancel, fait état d'un taux de réussite de 94,1 %.

Elle indique également qu'aucun cas grave de COVID n'a été observé chez ses patients et que l'efficacité était la même, quel que soit l'âge ou le groupe ethnique (voir à la date du 17 novembre).

Enfin, les effets secondaires seraient "bénins et transitoires".

 

Pour assurer une transparence totale, la FDA a l'intention de mettre à la disposition du public les documents de référence, y compris l'ordre du jour de la réunion et la liste des comités, au plus tard deux jours ouvrables avant la réunion. En général, les comités consultatifs comprennent un président, des membres ayant une expertise scientifique et en santé publique, et un consommateur.

La FDA a l'intention de retransmettre en direct la réunion VRBPAC sur les canaux YouTube, Facebook et Twitter de l'agence; la réunion sera également diffusée sur le Web à partir du site Web de la FDA.

 

Il est en effet essentiel que le public, pilonné en continu par les fake news d'imbéciles incompétents et mal intentionnés, puisse juger sur pièce. A l'issu de procédure, un registre sera ouvert pour les commentaires.

 

NB : ... et quelques heures plus tard, BioNTech et son associé Pfizer, déposaient à leur tour la même demande auprès des autorités américaines et européennes.

 

En tant que consommateur, mais aussi enseignant chercheur, je ne peux qu'être sidéré par la prouesse accomplie en huit mois, par quelques poignées de chercheurs opiniâtres.

 

Le public ne peut réaliser le volume de travail, l'ingéniosité, la tension, l'angoisse et finalement le bonheur, mis en jeu par un tel exploit.

 

Dans ces moments là, les mauvais coups portés à la science par une autre poignée de salopards (j'y inclus le tristement célèbre Raoult), qui ont tenté d'utiliser le fléau à des fins personnelles, ou pour promouvoir des idées complotistes et fumeuses, sont balayés.

 

Des milliards de gens sur cette planète se pâment devant une idole qui pousse un ballon ou une chansonnette, car ils ont besoin de s'identifier à de nouveaux dieux pour oublier leur triste condition.

Nous ne serons que quelques poignées à célébrer ces hommes et femmes qui auront rendu un service inestimable à l'humanité.

 

29 novembre 2020

Quid des vaccins russes et chinois ?

Les annonces du succès de ces vaccins par les autorités politiques de ces deux grands pays, ont suscité une grande méfiance.

 

Côté russe, les premiers résultats communiqués portaient sur un nombre dérisoire de patients (20) et n'avaient aucune valeur statistique.

 

Ce 24 novembre, les développeurs du vaccin russe Spoutnik V ont rapporté  une efficacité de 91,4%, à partir d'une deuxième analyse intermédiaire sur 18 794 participants, basée sur un total de 39 cas COVID, huit parmi le groupe vacciné contre 31 dans le groupe  placebo.

C'est beaucoup plus significatif, mais cela reste une analyse intermédiaire.

Les précédents résultats des vaccins concurrents portaient sur plus de 30 000 personnes.

 

Comme AstraZeneca, le Centre Gamaleya d'épidémiologie et de microbiologie de Moscou, utilise des «vecteurs» d'adénovirus (Ad) pour délivrer un gène codant pour la protéine de surface du SRAS-CoV-2, le virus qui cause le COVID -19.

Le vaccin est facile à manipuler et à distribuer. Les effets secondaires sont légers et transitoires.

Néanmoins, il faudra attendre une publication scientifique complète pour pouvoir réellement évaluer ce vaccin.

 

Côté chinois tout est différent : la stratégie, le type de vaccins, les essais... et donc tout est flou !

 

Le 29 février, moins de 2 mois après l'apparition de la nouvelle maladie, la virologue Chen Wei, par ailleurs général de division de l'armée chinoise - aujourd'hui héros du peuple - et six scientifiques militaires de son équipe se sont tenus devant un drapeau du Parti communiste chinois et ont reçu des injections d'un vaccin expérimental COVID-19.

Avec quels résultats ? 

 

Aujourd'hui, des centaines de milliers de Chinois se sont déjà portés volontaires pour recevoir les vaccins expérimentaux - avant même que leur valeur et leur innocuité n'aient été prouvées. 

 

On retrouve en Chine trois acteurs principaux dans la course aux vaccins :

 

CanSino Biologics qui comme Sputnik et AstraZeneca utilise des «vecteurs» d'adénovirus  (le vecteur Ad5) pour porter le gène qui code pour la protéine de pointe. 

 

- Les deux autres acteurs chinois, Sinovac Biotech et China National Biotec Group (CNBG) - filiale de l'un des plus grands vaccinateurs au monde, la société d'État Sinopharm, développent un vaccin classique.

Le virus est simplement inactivé avec un produit chimique (bêta propiolactone), puis un adjuvant (alun) est ajouté qui met efficacement le système immunitaire en alerte. En théorie, ces vaccins peuvent produire des réponses d'anticorps et de lymphocytes T plus larges, car ils contiennent l'ensemble complet de protéines virales, plutôt que la seule protéine de pointe.

A noter que de nombreux chercheurs considèrent les vaccins viraux inactivés comme dépassés, difficiles à fabriquer en grand volume et potentiellement dangereux.

 

A ce jour, plus d'un million de Chinois ont déjà reçu un des deux vaccins expérimentaux développés par Sinopharm.

Le problème est que le virus ne circule pratiquement plus en Chine. Les sociétés chinoises ont donc dû réaliser leurs essais de phase II et III à l'étranger.

Actuellement des campagnes de vaccination à grande échelle sont conduites en Amérique du Sud, au Moyen-Orient, en Asie, en Turquie, en Afrique.

Pour les Chinois le vaccin est d'abord une arme politique.

 

 

25 novembre 2020

Le vaccin d'Oxford et d'AstraZeneca : des résultats surprenants...

... une annonce prématurée ?

Ce nouveau vaccin, après deux injections   administrées à un mois d'intervalle, est efficace à 62%. 

Curieusement, les participants qui ont reçu une quantité inférieure du vaccin dans une première dose, puis la quantité totale dans la deuxième dose, étaient 90% moins susceptibles de développer un COVID, par rapport aux participants du groupe placebo.

 

Il n'y a pas d'explication pour ce résultat seulement quelques hypothèses. Certains scientifiques n'écartent pas un biais statistique.

Oxford annonce une efficacité globale de 70%, à partir d'une moyenne pondérée de 62% et 90%, pour les deux schémas posologiques différents. Un calcul qui ferait tiquer de nombreux chercheurs... et qui n'aurait aucune chance d'être accepté dans une revue scientifique sérieuse.

 

En tout cas la disparité dans ces résultats signifie qu'il existe une incertitude considérable sur la manière précise dont le vaccin Oxford protège contre le COVID-19, sans plus de données provenant d'essais d'efficacité en cours.

 

Il est probable qu'AstraZeneca ne voulait pas être en reste avec Moderna et BioNTech et a donné des chiffres qui ne reflètent qu'une premier estimation de l'efficacité de leur vaccin.

 

Ce vaccin repose sur une méthode plus classique que celle à ARNm ;  il utilise un vecteur viral incapable de se reproduire (l'adénovirus AdV du chimpanzé) recombiné pour exprimer l'intégralité de la protéine S(pike) de SARS-CoV-2, y compris son site de clivage. Les adenovirus sont très courant chez l’homme.

Le coût de production est faible et ce vaccin qui se conserve entre 2°C et 5°C pourra être facilement utilisé sur l'ensemble de la planète.

 

La mémoire du système immunitaire du nouveau coronavirus persisterait pendant au moins six mois

C'est une nouvelle étude qui confirme une tendance majoritaire et c'est une excellente nouvelle pour la vaccination.

 

Shane Crotty du La Jolla Institute for Immunology en Californie et ses collègues ont analysé les marqueurs de la réponse immunitaire dans des échantillons sanguins de 185 personnes qui présentaient une gamme de symptômes du COVID-19; 41 participants à l'étude ont été suivis pendant au moins 6 mois.

 

L'équipe a constaté que les réponses immunitaires des participants variaient considérablement. Mais "plusieurs composants de la mémoire immunitaire du SRAS-CoV-2 avaient tendance à persister pendant au moins 6 mois. Parmi les défenseurs immunitaires persistants figuraient les cellules B mémoire, qui relancent la production d'anticorps lorsqu'un agent pathogène est à nouveau rencontré, et deux classes importantes de cellules T: les cellules T CD4 + mémoire et CD8 + mémoire".

 

Il s'agit d'une prépublication qui doit être validée par des pairs.

 

 

23 novembre 2020

La course au vaccin... une histoire américaine faite par des étrangers !

Stéphane Bancel, directeur général de Moderna,
Stéphane Bancel, directeur général de Moderna,

L'histoire détaillée de la course au vaccin à ARNm est racontée dans le détail par le NYTimes : deux nains (Moderna, BioNTech), un géant (Pfizer), un président débile (Trump), un infectiologue courageux (A. Fauci), et surtout des hommes(femme) hors du commun :

 

- Stéphane Bancel (48 ans), Français, PGG et actionnaire de Moderna Thérapeutics.

Ingénieur de l'Ecole Centrale de Paris, puis MBA à Harvard. Successivement en poste au sein du groupe français BioMérieux au Japon, puis du géant pharmaceutique américain Eli Lilly and Company.

 

Il crée Moderna Therapeutics en 2011 pour développer des médicaments à base d'ARNm. C'est un pari séduisant, mais audacieux. A ce jour aucune molécule de Moderna n'a été validée.

L'histoire de Stéphane Bancel est ICI.

 

Uğur Şahin (55 ans) et sa femme Özlem Türeci (53 ans), d'origine turque, de nationalité allemande, aujourd'hui PDG et directeur médical chez BioNTech, start-up qu'ils ont fondée en 2008. 

 

Leur histoire est exactement la même que celle de Stéphane Bancel : ils ont choisi de lancer des médicaments à ARNm au bon moment et le vaccin anti-COVID est leur premier succès.

Leur histoire est ICI.

 

 

 Uğur Şahin et Özlem Türeci
Uğur Şahin et Özlem Türeci
Albert Bourla
Albert Bourla

Leur parcours diverge quand ils se lancent sur la piste du vaccin contre le COVID-19 :

 

- Stéphane Bancel, décide de poursuivre seul et accepte l'aide de l'état fédéral américain en intégrant l'Opération Warp Speed, un partenariat public-privé, initié par le gouvernement américain pour faciliter et accélérer le développement, la fabrication et la distribution de vaccins COVID-19.

Il reçoit 2,5 milliards de dollars et l'appui sans limite des moyens logistiques fédéraux, contre la promesse de fournir 100 millions de doses.

 

Uğur Şahin choisit de s'appuyer sur le géant Pfizer dirigé par Albert Bourla.

 

- Albert Bourla, Grec né à Thessalonique, vétérinaire, rejoint Pfizer en 1993 comme simple docteur vétérinaire au sein de la division grecque. Il gravira tous les échelons de l'entreprise. En janvier 2016 il est nommé responsable de la division vaccins.  Il devient le président exécutif de l'entreprise en janvier 2020.

 

Albert Bourla, qui se méfie de Trump et de la politique, refuse d'intégrer Warp Speed. Pfizer a les moyens d'assumer le risque industriel. 

Néanmoins, les premiers résultats sont prometteurs et Pfizer signe en juillet un accord de 1,95 milliard de dollars pour fournir au gouvernement fédéral 100 millions de doses de son vaccin, en cas de succès.

Il résistera à toutes les pressions de Trump pour annoncer les résultats positifs de phase III avant l'élection présidentielle américaine

 

On connait la suite... Depuis ce vendredi 20 novembre le dossier d'AMM du vaccin BioNTech est soumis aux experts de la FDA. Celui de Moderna devrait suivre dans les prochains jours.

 

Un Français, deux Allemands d'origine turque, un Grec... elle est belle l'aventure américaine !

Une petite leçon aux ultra nationalistes, façon Trump, Le Pen. La science n'a pas de frontières !

 

19 novembre 2020

Premiers éléments sur les effets secondaires des vaccins à ARNm

Pour ne pas être en reste face à son rival Moderna, Pfizer et BioNTech ont publié hier une mise à jour à propos de leur vaccin COVID-19. Ils rapportent désormais une efficacité de 95% pour leur candidat vaccin, en s'appuyant sur l'analyse finale d'une étude menée auprès de 43 000 personnes. Le taux de réussite chez les plus de 65 ans est de 94%...

 

Ces vaccins à ARNm semblent donc tenir le bon bout.

 

Dans ces communiqués il n'est pas question des effets indésirables. Les deux firmes indiquent simplement que durant leurs essais, aucune pathologie grave, qui pourrait être liée à la vaccination, n'a été décelée.

 

Néanmoins, il semblerait que ces deux vaccins aient provoqué des réactions secondaires désagréables chez une partie non négligeable des cobayes.

 

D'après les experts indépendants, qui suivent les phases d'essai "moins de 2% des receveurs des vaccins Pfizer et Moderna ont développé des fièvres sévères de 39 ° C à 40 ° C."

Pour le vaccin Moderna, ils ont révélé que les effets secondaires sérieux comprenaient la fatigue chez 9,7% des participants, les douleurs musculaires chez 8,9%, les douleurs articulaires chez 5,2% et les maux de tête chez 4,5%.

 Pour le vaccin Pfizer / BioNTech, les chiffres étaient inférieurs: " les effets secondaires sérieux comprenaient la fatigue (3,8%) et les maux de tête (2%)."

Il ne s'agit que de désagréments transitoires ; ce n'est pas catastrophique par rapport aux dégâts causés par le COVID-19, mais néanmoins significatif.

 

Evidemment, il faut attendre l'analyse complète des dossiers de demande d'autorisation de mise sur le marché (AMM) pour avoir des chiffres vraiment fiables. (*)

C'est un aspect que les experts ne devront pas négliger, s'ils veulent obtenir une adhésion massive à la vaccination.

 

(*) La première réunion de la FDA pourrait avoir lieu dès le 9 décembre,

 

Consensus : le virus est surtout aéroporté

La folie des désinfectants de surface à Hong Kong
La folie des désinfectants de surface à Hong Kong

Bel article du New York Times qui fait le point sur les modes de transmission du virus.

J'ai rapporté dans ce journal la plupart des résultats qu'ils citent.

 

Ainsi, les scientifiques, qui avaient initialement mis en garde contre les surfaces contaminées, savent maintenant que le virus se propage principalement par des gouttelettes inhalées .

Les chercheurs pensent aujourd'hui qu'il y a peu - ou pas - de preuves que les surfaces contaminées peuvent propager le virus. 

 

Au début de la pandémie, des études avaient (trop) rapidement révélé que le virus semblait survivre sur certaines surfaces, notamment le plastique et l'acier, jusqu'à trois jours . En fait, ces résidus de virus ne semblent pas infectieux. 

En juillet, un essai paru dans le journal médical The Lancet a soutenu que certains scientifiques avaient exagéré le risque d'infection à coronavirus à partir de surfaces.

 

Certes cela ne veut pas dire qu'il faut renoncer aux mesures d'hygiènes élémentaires, comme le lavage des mains après tout contact extérieur, mais l'essentiel de l'effort dans les bâtiments doit porter sur la ventilation.

 

 On sait maintenant en effet, que le virus peut rester dans l'air ambiant, pendant des heures, au sein de minuscules gouttelettes,  infectant les gens dans les espaces intérieurs encombrés et mal ventilés. Les responsables de la santé sont invités à se concentrer plutôt sur l'amélioration de la ventilation et de la filtration de l'air intérieur.

 

"Les virus sont émis par des activités qui pulvérisent des gouttelettes respiratoires - parler, respirer, prier, crier, tousser, chanter et éternuer. Et les sprays désinfectants sont souvent fabriqués à partir de produits chimiques toxiques qui peuvent affecter considérablement la qualité de l'air intérieur et la santé humaine".

 

En attendant Procter & Gamble a déclaré que les ventes de ses produits de nettoyage personnels avaient augmenté de plus de 30% au cours du 3ème trimestre , avec une croissance à deux chiffres dans toutes les régions du monde !

 

17 novembre 2020

Le vaccin Moderna : premières informations très positives

Après Pfizer, et son coup de bourse, il était évident que son principal concurrent, Moderna Therapeutics, allait lui-aussi publier des premiers résultats de phase III.

 

Il ne s'agit malheureusement que d'un communiqué de presse. Cependant il donne un peu plus d'infos que celui du géant pharmaceutique.

 

1° Dans cet essai contre placebo, certains des volontaires ont attrapés le Covid-19. Un comité d'experts indépendant a examiné les 95 premiers participants qui sont tombés malades. Quatre-vingt-dix d'entre eux avaient reçu le placebo et seulement cinq avaient reçu le vaccin. Sur la base de ces données, le conseil a estimé que le vaccin était efficace à 94,5%.

 

2° Sur les 95 personnes qui sont tombées malades dans l'étude Moderna, 11 ont souffert d'une maladie grave. Aucune de ces 11 personnes n'a été vaccinée. En d'autres termes, les cinq personnes vaccinées qui sont tombées malades n'ont présenté que des symptômes bénins, et tous les cas graves étaient des participants du groupe placebo.

Cela suggère que le vaccin de Moderna ne bloque pas seulement le virus dans la plupart des cas, mais protège également les personnes qui présentent les pires formes de la maladie.

 

3° Moderna a recruté 30 000 volontaires à travers les États-Unis pour participer à son essai. Un quart des participants ont 65 ans ou plus. Les 95 personnes qui sont tombées malades du Covid-19 reflètent la diversité des volontaires de Moderna: quinze avaient 65 ans ou plus. L'efficacité du vaccin est la même pour tous les sous-groupes, y compris les personnes de plus de 65 ans.

Pfizer n'avait donné aucune information sur son échantillon.

 

4° Le vaccin se fait en deux injections séparées de quatre semaines. Il doit être transporté à -20°C, mais pourra ensuite être stocké décongelé dans un réfrigérateur (2 à 8°C) pendant 30 jours. C'est aussi un avantage sur le vaccin de BioNTech qui doit être conservé à - 80°C.

 

5° Il ne s'agit toujours que de résultats partiels. Il faut attendre le dossier qui sera déposé devant la FDA et les autorités sanitaires européennes et les publications scientifiques détaillées, pour avoir confirmation de cette excellente nouvelle.

 

6° Si ce vaccin est validé, il pourra être utilisé massivement au printemps 2021.

 

 

10 novembre 2020

Des sprays nasaux pour se protéger du COVID ?

Dans le combat contre le COVID, les chercheurs doivent plus que jamais être innovants et ingénieux.

Ainsi l'idée de sprays nasaux, permettant de se protéger lors de la fréquentation d'endroits à risque (espaces confinés par exemple), fait son chemin.

 

La prestigieuse Université de Stanford (Californie) soutient ainsi un essai clinique australien qui teste des gouttes nasales contenant des anticorps de poulet (anti-SRAS-CoV-2), en vue d'une protection temporaire.

La technique, basique, consiste à récupérer des anticorps produits à partir de jaunes d'œufs de poulets immunisés avec Spike, la protéine de surface du SRAS-CoV-2. 

 

L'étude ne fait que commencer, mais elle est prise très au sérieux par d'éminents spécialistes. D'autres chercheurs sont sur cette piste.

Une équipe dirigée par des scientifiques du Columbia University Medical Center a montré, dans une prépublication du 5 novembre, que l'on pouvait protéger des furets du SRAS-CoV-2 avec un spray nasal, contenant un lipopeptide qui se lie à la protéine de pointe et empêche le virus de fusionner avec les cellules.

Rendez-vous dans quelques mois pour une éventuelle mise en application.

 

Quels sont les hotspots COVID ?

Intuitivement on comprend que les lieux exigus, mal ventilés, à forte concentration humaine soient propices à la dissémination du virus.

 

Une étude américaine vient préciser et quantifier ce sentiment.

Pour cela,  des chercheurs ont créé un nouveau modèle utilisant les données de téléphonie mobile pour cartographier les mouvements des personnes dans 10 des plus grandes villes américaines, dont Chicago, New York et Philadelphie.

 

Ils ont analysés la façon dont les gens se déplaçaient dans et hors de 57 000 quartiers de ces villes vers des points d'intérêt, tels que des restaurants, des églises, des gymnases, des hôtels, des concessionnaires automobiles et des magasins d'articles de sport... pendant 2 mois à partir de mars 2020.

 

A partir de certaines simulations, le modèle a fourni un nombre d'infections théorique dans ces quartiers  entre le 8 mars et le 15 avril.

Ce nombre correspondait précisément avec celui des infections officiellement enregistrées dans ces mêmes lieux un mois plus tard.

 

Ils ont notamment constaté que l'ouverture de restaurants à pleine capacité entraînait la plus forte augmentation des infections, suivie des gymnases, des cafés, des hôtels et des motels.

 Si Chicago avait rouvert des restaurants le 1er mai, il y aurait eu près de 600 000 infections supplémentaires ce mois-ci, tandis que l'ouverture de gymnases aurait produit 149 000 infections supplémentaires. Si toutes les salles étaient ouvertes, le modèle prédit qu'il y aurait eu 3,3 millions de cas supplémentaires.

 

Voila donc un outil particulièrement intéressant pour les politiques et leur gestion du confinement. Malheureusement ce n'est pas une bonne nouvelle pour les petits commerces, les restaurants, les lieux de culte, les gymnases... et la culture.

 

 

COVID et milieux défavorisés

On sait que la pandémie est particulièrement présente dans les milieux défavorisés. La concentration des personnes dans de petites surfaces, la promiscuité, sont des facteurs de risque évidents.

 

Les données sur la mobilité suggèrent également pourquoi les habitants des quartiers les plus pauvres sont plus susceptibles de contracter le COVID-19: parce qu'ils sont moins capables de travailler à domicile et que les magasins qu'ils visitent pour les fournitures essentielles sont souvent plus encombrés que dans d'autres zones. 

L'épicerie moyenne des quartiers les plus pauvres comptait 59% de visiteurs horaires de plus par mètre carré et les visiteurs restaient en moyenne 17% plus longtemps que dans les magasins situés à l'extérieur de ces zones.

En gros, le shopping dans ces quartiers est deux fois plus risquée que dans une zone aisée.

 

Vaccin BioNTech : faut-il sabrer le champagne avec Wall Street ?

 

Génial titre du "Canard enchaîné" sur le sujet :

"Un grand pas pour les Bourses ou un grand pas pour l'immunité"

 

 

Wall Street, 9 novembre 2020
Wall Street, 9 novembre 2020

L'annonce par le patron de Pfizer, Albert Bourla, de résultats intermédiaires faisant état d'une efficacité de 90% pour prévenir les cas symptomatiques de COVID-19, a été saluée, comme il se doit, par la bourse américaine.

 

Les scientifiques sérieux sont beaucoup plus prudents et attendent, comme il se doit, la fin de cet essai de phase 3 (prévue fin novembre) et les publications scientifiques qui l'accompagneront. Un communiqué de presse n'en tient pas lieu !

 

Néanmoins si cette performance est confirmée, c'est un résultats extraordinaire pour une approche révolutionnaire, qui ouvre des perspectives nouvelles dans de nombreux domaines, y compris l'oncologie.

 

NB : Le PGG de Pfizer a vendu pour 5,6 millions de dollars d'actions le jour où il a annoncé les premiers résultats sur le vaccin !

 

 

Des bémols : pourquoi ?

Tout d'abord, les experts soulignent que, quoi qu'il arrive, la grande majorité du public n'aura pas accès à ce vaccin (ou à tout autre vaccin COVID-19) avant plusieurs mois. Cela ne réglera en rien la crise actuelle.

 

Ensuite, on ne sait rien de la durée de l'immunité déclenchée par le vaccin et s'il peut éviter un COVID-19 grave.

 

Sera-t-il en capacité d'abaisser les taux de transmission s'il est largement utilisé dans une population ?

 

 On ne sait pas aujourd'hui son efficacité chez les personnes âgées, les diabétiques, les obèses... qui souffrent le plus du SRAS-CoV-2, car l'échantillonnage de l'essai n'a pas été communiqué.

 

La mise en oeuvre d'une vaccination massive avec un simple brin d'ARN messager (ARNm), qui doit être conservé à des températures  inférieures à 80 degrés Celsius pour préserver le matériel génétique, est  également un énorme défi !

 

Enfin, si jusqu'à présent, l'essai n'a révélé aucun problème de sécurité majeur, il est clair que les autorités compétentes auront à vérifier de près l'innocuité de cette vaccination (on sait par exemple que l'ARN extracellulaire peut être un facteur favorisant la coagulation sanguine).

 

Rendez-vous est pris auprès de la FDA en décembre pour les deux vaccins à ARNm : celui de BioNTech et celui de Moderna. Verdict avant les fêtes ?

 

Dans ce journal, sur les vaccins à ARNm et autres, voir :

 

- le 1er octobre 2020,

- le 23 juillet 2020,

- le 21 juillet 2020,

- le 15 juillet 2020,

- le 19 mai 2020,

- le 3 avril 2020