7 août 2020 - 31 octobre 2020

31octobre 2020

Dernières nouvelles

Remdesivir, une escroquerie à 1 milliard de dollars
Remdesivir, une escroquerie à 1 milliard de dollars

Il est un point sur lequel le clown de Marseille avait raison, c'est sur l'enfumage de la société Gilead avec le remdesivir.... pas plus efficace que l'hydroxychloroquine.

 

Rappelons que le 8 octobre dernier, la société a signé un accord pour fournir à l'Union européenne son antiviral comme traitement du COVID-19 - un accord d'une valeur potentielle de plus d'un milliard de dollars, et que deux semaines plus tard, le 22 octobre, la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis a approuvé le remdesivir pour une utilisation contre le coronavirus pandémique SARS-CoV-2 aux États-Unis - le premier et le seul médicament à recevoir ce statut.

 

Les Etats-Unis se sont donc engagés, alors que les résultats négatifs de l'essai Solidarité de l'OMS étaient connus depuis le 15 octobre :

 

"Des résultats intermédiaires de Solidarity, vaste essai clinique international coordonné par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), confirment l’inefficacité chez les patients hospitalisés pour Covid-19 de quatre molécules « repositionnées » : le Remdesivir, l’hydroxychloroquine, le lopinavir et l’interféron-β1a."

 

La molécule inactive aurait déjà rapporté près d'un milliard de dollars à la firme américaine !

 

Etude après étude, il est de plus en plus clair que les écoles ne sont pas des points chauds pour les infections à coronavirus.

 

Il a été montré - à l'échelle mondiale (USA, Allemagne, Italie, Australie...) - que les infections au COVID-19 n'ont pas augmenté lorsque les écoles et les garderies ont rouvert après le déconfinement. Et lorsque des épidémies se produisent, elles n'entraînent généralement la maladie que pour un petit nombre de personnes.

 

Ces recherches montrent également que les enfants peuvent attraper le virus et rejeter des particules virales et que la transmission du virus augmente avec l'âge.

 

 "Le potentiel de transmission augmente avec l'âge, et les adolescents sont tout aussi susceptibles de transmettre le virus que les adultes"

A ce jour, aucune explication claire n'a été proposée.

 

 

L'automne jette un froid

 

J'avais écrit dans ce journal, en avril ou mai, que "l'été serait chaud et que l'automne pourrait jeter un froid".

A lire les éditorialistes de la presse mondiale, c'est plutôt l'effroi qui saisit le corps médical.

 

Nul talent d'un quelconque Nostradamus ne m'a permis cette sombre prédiction, mais la simple lecture d'articles d'universitaires compétents, d'Oxford, de Cambridge et d'ailleurs, qui annonçaient - dès le printemps -  un rebond inévitable et sanglant.

 

Le problème est qu'aujourd'hui tout se vaut, les médias nivellent tout. Il faut avoir la chance de posséder une culture scientifique de bon niveau pour trier entre les charlatans, les pseudo scientifiques, les mégalos - qui voient dans la pandémie l'opportunité de se faire un nom à moindre coût - et les chercheurs fiables, dont les publications font références.

 

Les premiers sont à la UNE de chaînes commerciales, dont l'unique but est de faire du buzz. Ils font les couvertures en quadrichromie de magazines people...

Les autres ne sont accessibles qu'en anglais, dans des revues scientifiques reconnues...

Devinez ceux qui sont les plus écoutés, par les citoyens... mais aussi trop souvent par les politiques ?

24 octobre 2020

Nouvelles du front anti-COVID-19

Tandis que la pandémie flambe comme jamais et que le pire est à venir, il faut vraiment prendre une loupe pour trouver des nouvelles vraiment réjouissantes.

 

Pour l'instant rideau sur l'espoir d'un traitement. Les bibliothèques de molécules disponibles, qui ont été analysées par criblage à haut débit, n'ont rien donné de convaincant.

 

L'espoir en une immunité collective a été douché par la publication de travaux extrêmement pointus qui ont montré la complexité du sujet et surtout l'énormité du prix à payer en terme de morbidité.

 

Reste donc la vaccination. Comme je l'ai déjà indiqué, les travaux les plus avancés concernent les vaccins à ARN messager, développés par Moderna (ARNm-1273) et Pfizer/BioNTech (BNT162b2).

 

 La méthode consiste à insérer des instructions génétiques dans l'organisme pour déclencher la production d'une protéine identique à celle du coronavirus (protéine de pointe), et provoquer une réponse immunitaire.

 

Les deux sociétés annoncent être en mesure de demander le feu vert de la FDA américaine fin novembre, pour un début des vaccinations fin décembre.

 

Neuf mois entre le premier décès et la mise à disposition d'un vaccin, cela pulvérise les records de vitesse dans un domaine où le délai est généralement de 3 à 5 ans !

 

Cela dit le chemin restera encore très long (efficacité du vaccin, immunité acquise, taux de vaccination...) avant de vaincre la pandémie !

 

Médicaments anti-âge et vaccination chez les seniors

Une bonne nouvelle pour les plus de 65 ans. Certains médicaments anti-âge pourraient significativement améliorer l'efficacité de la vaccination en boostant le système immunitaire.

 

L'immunosénescence, est sans doute à l'origine de la gravité de la maladie chez les seniors.

En juin, la Food and Drug Administration des États-Unis (FDA)  a annoncé qu'un vaccin COVID-19 devrait protéger au moins la moitié des personnes vaccinées pour être considéré comme efficace.

La protection chez les personnes âgées pourrait être loin de cet objectif. 

 

Pfizer et BioNTech (voir plus haut) à Mayence, en Allemagne, a montré que leur vaccin BNT162b2 provoque une réponse immunitaire environ deux fois moins forte chez les personnes âgées que chez les plus jeunes.

 

Voila pourquoi les recherches sur les molécules anti-âge pourraient aider dans la lutte anti-COVID chez les personnes âgées.

Ainsi une classe prometteuse de médicaments anti-âge agit sur les voies impliquées dans la croissance cellulaire. Ces médicaments inhibent une protéine connue sous le nom de mTOR. En laboratoire, l'inhibition de mTOR allonge la durée de vie des animaux. Plusieurs inhibiteurs de mTOR ont déjà été testé, avec des résultats encourageants.

 

 

06 octobre 2020

Mise au point du CDC sur la propagation du coronavirus

Les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) américain, viennent, dans leur mise à jour du 5 octobre 2020, de préciser les conditions de la transmission du virus :

 

Le virus qui cause la COVID-19 semble se propager plus efficacement que la grippe d'une personne à une autre (un peu moins que la rougeole).

 

- Les personnes qui sont physiquement proches (à moins de 6 pieds) d'une personne atteinte du COVID-19 ou qui ont un contact direct avec cette personne sont les plus à risque d'infection.

* le pied correspond à 1/3 de verge anglaise (yard), c'est-à-dire 0,3048 mètre ; il est divisé en 12 pouces. La distance minimum de sécurité est donc d'environ 2 m.

 

 Lorsque les personnes atteintes de COVID-19 toussent, éternuent, chantent, parlent ou respirent, elles produisent des gouttelettes respiratoires. Les infections surviennent principalement par exposition à des gouttelettes respiratoires lorsqu'une personne est en contact étroit avec une personne atteinte du COVID-19.

 

- Certaines infections peuvent se propager par exposition au virus sous forme de petites gouttelettes et de particules qui peuvent persister dans l'air pendant des minutes à des heures. Ces virus peuvent être en mesure d'infecter des personnes qui se trouvent à plus de 6 pieds de la personne infectée ou après que cette personne a quitté l'espace.

 

- Il est prouvé que dans certaines conditions, les personnes atteintes de COVID-19 semblent en avoir infecté d'autres qui se trouvaient à plus de 6 pieds. Ces transmissions ont eu lieu dans des espaces clos qui avaient une ventilation inadéquate.

 

 Il est possible qu'une personne puisse contracter le COVID-19 en touchant une surface ou un objet contenant le virus, puis en touchant sa propre bouche, son nez ou ses yeux.

La propagation à partir de surfaces en contact n'est pas considérée comme un moyen courant de propager le COVID-19

 

Voila pourquoi l'imbécile qui est à la Maison-Blanche a contaminé ses proches, le cabinet présidentiel, son service de sécurité, les services de presse, plusieurs sénateurs et sans doute une kyrielle de supporters !

 

 

01 octobre 2020

Commençons octobre avec de bonnes nouvelles !

 

Alors que la pandémie fait rage, deux publications positives ont retenu mon attention :

A propos des vaccins à ARNm

Parmi toutes les approches vaccinales, celle qui suscite le plus d'intérêt est la technique révolutionnaire des ARNm, qui n'a jamais, à ce jour, été utilisée.

Je l'ai évoquée à plusieurs reprises dans ce journal.

 

La société Moderna, la plus en avance dans ce domaine, vient d'annoncer des résultats très encourageants, notamment pour les personnes âgées.

Leur vaccin  consiste en un fragment d'ARN qui code une version modifiée d'une protéine SARS-CoV-2.

 

Dans une publication, dans le très sérieux New England Journal of MedicineEvan Anderson de l'École de médecine de l'Université Emory à Atlanta, en Géorgie, et ses collègues qui ont étudié la réponse de 40 personnes âgées de 56 ans et plus au vaccin mis au point par la société de biotechnologie Moderna (mRNA-1273), annoncent que :

 

"Les participants ont développé plusieurs types d'anticorps - des molécules immunitaires qui combattent l'infection - y compris des anticorps neutralisants, qui peuvent désarmer un microbe envahisseur. Après avoir reçu une deuxième dose du vaccin, les participants avaient des niveaux d'anticorps similaires à ceux des participants du groupe témoin qui s'étaient rétablis du COVID-19. Tous les effets secondaires étaient généralement légers à modérés."

 

C'est une très bonne nouvelle... à confirmer !

 

A propos des masques

Dans le même journal, deux auteurs affirment que :

 

 "L'un des piliers de la lutte contre la pandémie de Covid-19 - le masquage facial universel - puisse aider à réduire la gravité de la maladie et garantir qu'une plus grande proportion de nouvelles infections sont asymptomatiques. 

Si cette hypothèse se confirme, le masquage universel pourrait devenir une forme de «variolation» qui générerait une immunité et ralentirait ainsi la propagation du virus aux États-Unis et ailleurs, en attendant un vaccin."

 

Les auteurs font remarquer que les pays qui ont adopté le masquage à l'échelle de la population, ont obtenu de meilleurs résultats en termes de taux de maladies graves liées à Covid et de décès, ce qui, dans des environnements où les tests sont limités, suggère un passage des infections symptomatiques aux infections asymptomatiques

Une autre expérience dans le modèle de hamster syrien a simulé le masquage chirurgical des animaux et a montré qu'avec le masquage simulé, les hamsters étaient moins susceptibles d'être infectés, et s'ils étaient infectés.

 

Ce qui reste en nous de Néandertal et les cas graves de COVID-19

J'ai longuement parlé du travail de réhabilitation des Néandertaliens par l'équipe de Svante Pääbo au Max Planck Institute à Leipzig :

 

Homo Sapiens/Néandertal : cousinages

 

Aujourd'hui, ils affirment que  le principal facteur de risque génétique de la COVID-19 sévère est hérité des Néandertaliens.

Il s'agit d'une étude comprenant 3199 patients hospitalisés et témoins COVID-19 qui révèle que le risque est conféré par un segment génomique de ~ 50 kb hérité des Néandertaliens et porté par ~ 50% des personnes en Asie du Sud et ~ 16% des personnes en Europe aujourd'hui.

 

 

 

27 septembre 2020

COVID 19 : la défaillance du système immunitaire liée à une anomalie génétique ?

Cette représentation de la structure tridimensionnelle d'un interféron α met en évidence les nombreuses hélices alpha qui le composent (signalées par les cylindres gris), organisées en domaines indiqués chacun par une couleur.  Wikimedia
Cette représentation de la structure tridimensionnelle d'un interféron α met en évidence les nombreuses hélices alpha qui le composent (signalées par les cylindres gris), organisées en domaines indiqués chacun par une couleur. Wikimedia

Certains cas graves de COVID-19, y compris ceux chez des personnes jeunes et en bonne santé, pourraient être liés à un dysfonctionnement dans la production molécules de signalisation immunitaire - les interférons de type 1.

 

C'est ce que révèle une enquête menée auprès de près de 1000 personnes atteintes d'une infection par le SRAS-CoV-2 potentiellement mortelle.

 

Les interférons de type 1 sont essentiels dans la lutte contre les virus.

 

L'équipe de Jean-Laurent Casanova (Université Rockefeller à New York) a analysé l' ADN de personnes atteintes de Covid-19 sévère, à la recherche de mutations spécifiques dans les gènes impliqués dans la production des interférons de type I . L'équipe a constaté que 3,5% des participants à l'étude avaient de telles mutations, ce qui les rendait incapables de fabriquer les molécules de signalisation.

 

Des auto-anticorps contre les interférons de type I chez les patients atteints d'un COVID-19 potentiellement mortel

Une maladie auto-immune, c'est quoi ?
Une maladie auto-immune, c'est quoi ?

Le travail réalisé à Paris avec l'INSERM et de multiples collaborations, dont l'Université Rockefeller, va dans le même sens.

 

Pour les patients atteints de formes graves de Covid-19, la présence à taux élevé dans le sang d'anticorps dirigés contre les interférons de type I des individus (auto-anticorps), capables de neutraliser l’effet de ces molécules antivirales.

Ces auto-anticorps sont retrouvés chez plus de 10 % des patients développant une pneumonie grave par infection au SARS-CoV2. D’une manière intéressante, ils ont pu être retrouvés bien avant la pandémie chez certains patients suivis de longue date à AP-HP-Sorbonne Université pour d’autres pathologies.

Ils sont absents chez les personnes qui développent une forme bénigne de la maladie et sont rares dans la population générale.

Leur présence empêche les interférons de type I d’agir contre le virus SARS-CoV2.

La production de ces anticorps dirigés contre le système immunitaire des patients témoigne probablement d’autres altérations génétiques qui sont en cours d’étude. 

 

D'ores et déjà, plusieurs propositions pourraient émerger à la lecture de ces deux publications :

 

- ces découvertes permettraient de dépister les personnes risquant de développer une forme grave, et de mieux soigner ce groupe de patients (un moyen simple et rapide de détecter ces sujets à risque pourrait être le dosage sérique des IFN de type I par la technique ultra-sensible d’ELISA digitale).

 

- la prise précoce d’IFN de type 1 chez ces patients pourrait être une piste thérapeutique. Ces médicaments sont disponibles depuis plus de 30 ans et sans effets secondaires notables s’ils sont pris pendant une courte période.

 

 

22 septembre 2020

Le point à l'approche du million de morts

La pandémie flambe. La France vient de franchir le seuil des 10 000 nouveaux cas identifiés par jour (sans doute beaucoup plus de non identifiés).

 

Pendant le confinement, le feu couvait sous la cendre. En fait, l'incendie n'a jamais été maîtrisé et la brise estivale a soufflé sur les braises.

Nul doute que l'automne et l'hiver seront pénibles.

 

Le salut viendra des vaccins, a moins que le virus, estimant sa moisson suffisante, s'enkyste pour quelques années ou... quelques siècles. Comme la peste en son temps !

 

 

Publiés par le journal  "Le Monde" ce jour

COVID-19 - Tableau de bord du "Center for Systems Science and Engineering  at Johns Hopkins University (JHU) - 22 09 2020 - 3:23 PM

Cliquez sur l'image pour obtenir une légende

 

 

19 septembre 2020

La désynchronisation du système immunitaire à l'origine des cas graves de COVID 19

 La chronologie et les mécanismes mis en jeu à chaque étape du développement de la maladie COVID 19 font l'objet d'intenses recherches.

Ces travaux sont fondamentaux pour trouver la meilleure façon d'utiliser les divers traitements et pour concevoir les vaccins les plus efficaces.

 

Ce qui est maintenant acquis, c'est que les cas graves résultent d'un dysfonctionnement brutal et cataclysmique du système immunitaire (voir dans ce journal).

 

Cette semaine une publication dans la prestigieuse revue Cell (acceptée pour publicationapporte des éléments clés à propos ce dysfonctionnement.

 

Cette étude se concentre sur trois des bras armés les plus puissants de la réponse immunitaire adaptative, ces défenses secondaires que l'organisme met en branle après que les sentinelles du système immunitaire aient détecté pour la première fois une infection.

L'immunité adaptative (ou acquise) est une immunité spécifique car la réaction immunitaire est dirigée contre un seul antigène. Les cellules immunitaires impliquées dans la réponse immunitaire adaptative sont les lymphocytes. Au sein de l'organisme, deux types de lymphocytes sont présents. Ils différent par la nature de leurs récepteurs membranaires qui déterminent leur fonction :

les lymphocytes B participant à l'immunité à médiation humorale

les lymphocytes T participant à l'immunité à médiation cellulaire

Dans tous les cas, il y a toujours coopération entre plusieurs catégories de lymphocytes pour aboutir à l'élimination d'un agresseur.

 

Lorsque le corps détecte un nouveau virus, les cellules défensives «innées»  libèrent des messagers chimiques appelés cytokines pour alerter d'autres cellules immunitaires. La réponse adaptative, qui cible l'envahisseur spécifique - dans le cas du COVID-19, le coronavirus SARS-CoV-2 - se développe ensuite au cours des jours suivants. 

 

Un des bras adaptatif est constitué d'anticorps qui visent à se lier et à «neutraliser» le virus. Si les anticorps échouent, les cellules T tueuses agissent comme une sauvegarde, identifiant et détruisant toutes les cellules infectées. Le troisième bras, les cellules T auxiliaires (CD4), sont les conducteurs qui coordonnent la production d'anticorps, activent les cellules T tueuses...  et le reste de l'orchestre immunitaire.

 

 

Dans cette nouvelle étude, les chercheurs (Shane Crotty, Alessandro Sette et al, La Jolla Institute for Immunology) ont comparé les réponses immunitaires de 24 malades (de légers à très graves) à celles de 26 autres personnes qui s'étaient rétablies de la maladie et à un groupe témoin de 65 personnes qui n'avaient jamais été infectées par le virus.

 Les participants à l'étude étaient âgés de 20 à 86 ans.

 

Ils ont découvert que les niveaux d'anticorps neutralisants n'étaient pas corrélés à la gravité de la maladie et que les patients présentant les pires cas de COVID-19 avaient de faibles niveaux de cellules T auxiliaires et tueuses.

 

 «Il semble donc que les cellules T jouent un rôle plus important que les anticorps lors d'une infection naturelle»

 

Les malades participants à l'étude, atteints d'infections actives et âgés de plus de 65 ans étaient beaucoup plus susceptibles que les personnes infectées plus jeunes d'avoir des réponses «non coordonnées» entre les anticorps et les deux bras lymphocytes T. Les anticorps pouvaient avoir atteint des niveaux élevés quand l'une des réponses cellulaires était restée faible

Ce groupe plus âgé avait également des populations plus faibles de cellules T «naïves» qui peuvent reconnaître de nouveaux envahisseurs et ensuite se développer en cellules matures tueuses et auxiliaires capables de monter une attaque coordonnée contre le SRAS-CoV-2.

 

Le vieillissement et la rareté des cellules T naïves qui en résulte, peuvent être des facteurs de risque liés au COVID-19 sévère.

 

L'idéal serait donc d'évaluer les patients en fonction de leur profil d'immunité adaptative pour ajuster le traitement. Malheureusement une simple analyse de sang ne suffit pas !

 

En tout cas ce qui est clair maintenant, c'est que dans la première phase il faut laisser le système immunitaire adaptatif fonctionner et donc surtout de ne pas traiter avec des antiinflammatoires (AINS ou corticoïdes) qui pourraient l'affaiblir. Ce n'est qu'au moment où il est débordé (orage des cytokines) que la cortisone s'impose (dexaméthasone).

 

Un résultat précieux pour la mise au point d'un vaccin efficace

 

Ces travaux devraient également inciter les fabricants de vaccins COVID-19 à se concentrer davantage sur les réponses des lymphocytes T. 

La plupart des vaccins actuellement en phase 3 contiennent différentes versions de la  protéine de pointe du SRAS-CoV-2 (voir dans ce journal). De cette façon, ils préparent l'organisme à bloquer l'infection en fabriquant des anticorps neutralisants contre lui. 

Mais si le virus résiste aux anticorps, les cellules T sont nécessaires pour faire le job !

 

«L'obtention de réponses d'anticorps et de lymphocytes T avec des vaccins est probablement une étape importante pour atteindre une efficacité contre le COVID-19 sévère».

 

Actuellement certains des essais d'efficacité des vaccins ne sont même pas conçus pour analyser les niveaux de lymphocytes T.

Entraîner le système immunitaire à produire une forte réponse des lymphocytes T contre le SRAS-CoV-2 peut finalement nécessiter l'utilisation de plus de parties du virus dans un vaccin que la protéine de pointe seule.

 

Nous ne sommes pas encore sortis de cette galère !

 

 

Le principe des tests salivaires

Le gouvernement français vient d'autoriser le déploiement des tests salivaires chez les personnes symptomatiques (c'est à dire les malades dont la charge virale est déjà importante).

 

 EasyCov, est un test portable qui demande quelques gouttes de salive, un tube à essai, et moins d’une heure de chauffe à 65 °C pour livrer son résultat…

 

Il a été développé au sein du laboratoire Sys2Diag, un laboratoire qui associe des chercheurs du CNRS (France) et des chercheurs des entreprises Alcediag et SkillCell (groupe Alcen), basés à Montpellier, sous la houlette du biologiste Franck Molina (voir ci-dessous). Les premiers essais cliniques ont été réalisés par le CHU de Montpellier. La Région Occitanie soutient ce travail.

 

Comme les tests classiques, EasyCov traque l’ARN du virus – ce dernier ne possède en effet pas d’ADN, raison pour laquelle il a besoin d’un hôte pour pouvoir transcrire son ARN en ADN et se reproduire. Mais :

 

« Les tests employés par les laboratoires d’analyses, dits “RT-PCR”, fonctionnent en trois étapes et par cycles successifs de températures différentes, détaille Franck Molina. D’abord, ils extraient l’ARN du virus, puis ils le transcrivent en ADN, enfin ils amplifient cet ADN, jusqu’à ce que la quantité d’ADN soit suffisante pour permettre la lecture. Notre test utilise une technologie assez ancienne mais peu connue appelée “RT-lamp”, qui permet de tout faire à la fois : les enzymes que nous utilisons fonctionnent simultanément et réalisent toutes les opérations en même temps, à une température unique de 65 °C. »

 

Gain de temps - et donc d'argent (le coût est divisé par quatre ou cinq). Le bémol est que ce test est moins sensible que le test RT-PCR classique ; il est donc réservé aux cas symptomatiques.

 

Pionnier de la biologie des systèmes et de la biologie synthétique, Franck Molina, est directeur de recherche au CNRS et directeur du laboratoire Modélisation et ingénierie des systèmes complexes biologiques pour le diagnostic à Montpellier.

Grâce à la biologie synthétique, il parvient ainsi à concevoir et programmer des cellules artificielles comme des biomachines dans le but de leur confier des tâches non naturelles. Ces cellules servent en particulier à réaliser des diagnostics ultrarapides.

 Son laboratoire associe des chercheurs en bioinformatique,  biologie, modélisation mathématique, biologie moléculaire,  biologie synthétique...

 

 

13 septembre 2020

 

Vaccins : sur la corde raide

Quand des irresponsables comme Trump et Poutine veulent brûler les étapes à des fins politiciennes, les chercheurs avancent patiemment, en suivant des protocoles de test indispensables avant d'envisager une mise sur le marché.

 

On vient de le voir avec le plus prometteur des candidats vaccins conventionnels : celui de l'Université d'Oxford et de la firme AstraZeneca (AZD1222).

 

Il y a une semaine, l'essai de phase 3 a été suspendu pour examiner " un effet indésirable suspecté '' (myélite transverse) chez une personne ayant reçu le vaccin au Royaume-Uni.

 

Aujourd'hui, les vaccinations reprennent. 18 000 personnes ont reçu ce vaccin, au Royaume-Uni, aux États-Unis, en Afrique du Sud et au Brésil. Le consortium prévoit maintenant de vacciner 50 000 personnes ; les tests s'étendront au Japon et à la Russie.

"Nous sommes sur la bonne voie pour avoir un ensemble de données que nous soumettons avant la fin de l'année et cela dépend de la rapidité avec laquelle les régulateurs l'examineront et donneront leur approbation." a déclaré le PDG de la société AstraZeneca. Cela pourrait permettre de lancer ce vaccin au premier trimestre 2021.


Par ailleurs, un autre partenariat de premier plan pour un vaccin à ARNm contre les coronavirus - entre Pfizer (USA) et BioNTech (Allemagne) - a annoncé samedi qu'il étendrait le recrutement de son essai clinique international à 44000 participants. L'objectif initial de 30 000 personnes serait atteint la semaine prochaine.

 

 

3 septembre 2020

Ce que les chercheurs reprochent à D. Raoult

Tribune signée par un collectif de chercheurs sous le titre : "Halte à la fraude scientifique"

 

Extrait d'une tribune publiée le 02-09-2020 dans le journal Libération.

 

... "Quelques chercheurs minoritaires mais surmédiatisés, afin d’embellir artificiellement leurs résultats, ont exclu de leurs statistiques des patients dont le traitement n’a pas fonctionné et qui sont décédés, ont inventé des données de manière avantageuse lorsqu’elles étaient manquantes, n’ont pas fourni des informations pourtant facilement accessibles telles que les comorbidités de leurs patients et ont refusé de transmettre à leurs pairs les données permettant de vérifier l’authenticité de leurs résultats. La liste est encore longue. Ils ont ainsi durablement déformé et altéré l’image de la science et de la recherche...

 

Publier hâtivement, sur une plateforme de vidéos en ligne, un graphique biaisé issu de tests non fiables, de données partiellement inventées après avoir écarté celles qui ne sont pas favorables, est une communication trompeuse, abusant un public en attente de solutions et faisant naître de faux espoirs.

 

User de notoriété pour provoquer une augmentation des prescriptions d’un médicament, puis argumenter qu’il guérit en se basant sur des sondages ou le nombre de prescriptions, relève davantage de la prophétie autoréalisatrice que de la preuve scientifique.

 

Proclamer qu’un traitement guérit sur la base de comparaisons trompeuses, de patients plus jeunes ou en meilleure santé relève de la mauvaise foi.

 

Remettre en cause les essais contrôlés randomisés revient à oublier les risques de facteurs de confusion, à mépriser la notion d’équipoise du risque, qui est un fondement de l’éthique médicale, et à gravement méconnaître les apports considérables de cette méthode dans l’amélioration de la vie des malades depuis plus de cinquante ans.

 

L’argument selon lequel l’éthique médicale et le soin priment sur la recherche est fallacieux : l’histoire de la science et de la médecine nous montre bien des exemples où des vies ont été sauvées, parfois dans l’urgence, grâce à des idées novatrices voire dérangeantes mais, dans d’autres, l’empirisme a conduit à des morts par millions ou, au mieux, à gaspiller du temps et de l’argent dans des voies sans issue.

 

Continuer de proclamer une découverte en refusant de la prouver est une utilisation abusive de cet argument, qui entretient la confusion et ramènerait la science au Moyen Age."

 

 

31 août 2020

Une molécule pour bloquer le SRAS-CoV-2 ?

Des chercheurs français du CNRS ont synthétisé un mimique de peptide hACE2, qui bloque l'infection des cellules pulmonaires par le SRAS-CoV-2

J'ai expliqué ici (ce journal, 19 mars 2020) que la liaison de la glycoprotéine de pointe virale au récepteur de l'enzyme de conversion de l'angiotensine 2 (hACE2) joue un rôle central dans l'entrée cellulaire. 

 

Des chercheurs du CNRS, sous la conduite du Pr Philippe Karoyan (LBM, Sorbonne Université / Ecole normale supérieure - PSL / CNRS) ont conçu une série de peptides imitant l'hélice N-terminale de la protéine hACE2 qui contient la plupart des résidus de contact sur le site de liaison et ont une forte propension au repliement hélicoïdal en solution aqueuse. 

Leurs meilleurs mimiques de peptides se lient à la protéine de pointe du virus avec une haute affinité et sont capables de bloquer l'infection des cellules pulmonaires humaines par le SRAS-CoV-2.

Ces molécules représentent des outils puissants qui pourraient être utilisés dans des approches prophylactiques et thérapeutiques pour lutter contre la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19).

Il reste maintenant l'essentiel : l'essai en vrai grandeur sur l'homme.

 

Ces résultats ont fait l'objet d'une prépublication (qui doit être analysée par des pairs).

 

 

La FDA valide un test de coronavirus simple et précis qui pourrait ne coûter que 5 $

La Food and Drug Administration (FDA) américaine a donné une autorisation d'utilisation d'urgence aux laboratoires Abbott pour un test de 15 minutes qui devrait atténuer les goulots d'étranglement. 

 

Analogue aux tests qui détectent le VIH et la grippe, le nouveau diagnostic détecte les protéines virales, ou antigènes, qui sont uniques au SRAS-CoV-2, le virus qui cause le COVID-19. Contrairement aux diagnostics conventionnels des coronavirus, le test d'Abbott ne nécessite aucun équipement de laboratoire spécialisé.

 

 

27 août 2020

Le virus préfère les hommes

De nombreuses études ont montré que les hommes étaient plus touchés que les femmes par les formes graves de COVID.

On commence à savoir pourquoi.

 

Une étude américaine vient de montrer que les réponses immunitaires d'hommes et femmes infectés par le SRAS-CoV-2, variaient selon le sexe.

L'équipe a constaté qu'en général, les hommes avaient des niveaux plus élevés de cytokines et chimiokines circulant dans leur sang que les femmes. En revanche, les femmes avaient tendance à avoir une réponse plus forte des cellules immunitaires appelées cellules T que les hommes. 

 Chez les hommes, une augmentation de la gravité des symptômes au fil du temps était associée à une faible réponse des lymphocytes T; chez les femmes, il était associé à des quantités accrues de cytokines inflammatoires.

Pour les auteurs, les traitements devraient donc prendre en compte cette différentiation sexuelle.

 

Un vaccin par voie intranasale ?

Des chercheurs de l’université de Washington à Saint-Louis (États-Unis) indiquent avoir découvert que la voie d'administration nasale pour un vaccin à base d'adénovirus créait une forte réponse immunitaire chez la souris et qu'elle était particulièrement efficace pour protéger l'ensemble des voies respiratoires.

Les souris qu'ils ont utilisées pour leurs tests ont été génétiquement modifiées afin qu'elles aient des récepteurs humains ACE2 (hACE2), ce qui les a rendues sensibles au SRAS CoV-2. 

 

Ce vaccin - unidose - facile à administrer (par le patient lui-même), serait une aubaine pour les pays peu développés.

 

 

 

L'hydroxychloroquine inefficace seule, dangereuse en association avec l'azithromycine

"L'hydroxychloroquine seule n'a pas été associée à une réduction de la mortalité chez les patients hospitalisés atteints de COVID-19, mais l'association d'hydroxychloroquine et d'azithromycine a considérablement augmenté la mortalité."

Voila une nouvelle condamnation sans appel du traitement "miracle" de l'IHU Marseille et de son gourou.

Elle conclut un article paru dans Clinical Microbiology and Infection le 26 août 2020.

 

Il s'agit d'une méta analyse incluant 11 932 participants pour le groupe hydroxychloroquine, 8 081 pour le groupe hydroxychloroquine avec azithromycine et 12 930 pour le groupe témoin.

A noter que les statistiques classique et bayésienne ont donné le même résultat.

 

 

10 août 2020

Les anticorps monoclonaux une piste sérieuse contre le COVID-19 ?

Pour Anthony Fauci, Directeur de l'Institut national des allergies et des maladies infectieuses aux USA (et accessoirement bête noire de Trump), les anticorps monoclonaux seront utilisés avant le vaccin pour renforcer le système immunitaire.

Ce point de vue est partagé par plusieurs patrons de grands groupes pharmaceutiques et 6 grands laboratoires, Lilly, AbCellera, AstraZeneca, GlaxoSmithKline, Genentech et Amgen viennent d'obtenir l'autorisation de travailler conjointement sur le sujet.

 

Peu de temps après le début de la pandémie, des chercheurs de l'industrie et du milieu universitaire ont commencé à identifier, concevoir, et effectuer des tests en laboratoire, d'anticorps monoclonaux contre le SRAS-CoV-2, le virus responsable du COVID-19. La plupart agissent en se liant et en «neutralisant» la protéine de surface virale, (ou de pointe), qui déclenche une infection. 

 

Dès le 29 mai, Lilly, en collaboration avec AbCellera, a lancé la première étude humaine d'un anticorps monoclonal - un essai de phase I testant son innocuité et sa tolérabilité chez les patients hospitalisés COVID-19. 

Lilly vient de lancer ses propres essais, y compris une étude de phase III contrôlée par placebo auprès de 2400 patients.

 

Regeneron teste actuellement l'efficacité de son cocktail COVID-19, qui combine un anticorps de pointe d'une personne guérie et un anticorps d'une souris ayant reçu la protéine de pointe, dans trois essais à grande échelle contrôlés par placebo.

 

Pour l'immunologiste Dennis Burton, dont le groupe de Scripps Researchisolé des anticorps monoclonaux très puissants contre le SRAS-CoV-2 pense que les monoclonaux protégeront les gens de l'infection pendant des mois, avec une seule injection : "Il est beaucoup plus facile de s'occuper de quelques particules virales entrantes que d'essayer de résoudre ou de guérir une infection en cours... il faut frapper le virus vite et fort".

 

Cependant deux obstacles devront être surmonté : le volume des doses à fournir et le coût qui devrait rester élevé pendant de longues années.

 

Les anticorps monoclonaux, thérapie d'aujourd'hui et de demain

Lorsque un microbe (une molécule) pénètre notre organisme, une partie sera reconnue comme étant un antigène par certains globules blancs. Il s'en suit une réaction en chaîne qui aboutit à la production d'un anticorps spécifique. Ce dernier, libéré dans la circulation sanguine, reconnaît son antigène et s'y fixe. Il va ainsi permettre  l'activation du processus de destruction du microbe (de la molécule).

 

Un anticorps monoclonal (AcMo) est une protéine du système immunitaire produite in vitro par des clones d'une même cellule (un lymphocyte B). Chaque anticorps s'attaque spécifiquement à une molécule : l'antigène.

L'intérêt de ces anticorps est qu'ils vont réaliser un ciblage précis.

 

En fait, deux propriétés sont utilisables. D'un côté, les anticorps s'apparentent à une pince capable de se fixer sur un agent pathogène pour le neutraliser - partie Fab -, de l'autre ils peuvent être utilisés comme un "lanceur d'alerte" à destination des cellules du système immunitaire (lymphocytes…) - partie Fc -.

 Cette double capacité permet une grande diversité d'actions en fonction de la nature et du mode d'action de ses cibles : l'anticorps peut s'attaquer à une bactérie, à une enveloppe de virus, à une protéine toxique aussi bien qu'à une cellule cancéreuse.

 

 

Les applications des AcMo sont donc déjà multiples. La lutte contre le cancer a fait une grande avancée grâce à eux.

 

 Les chercheurs ayant découvert que les cellules cancéreuses parvenaient à empêcher le système immunitaire de les tuer, les anticorps monoclonaux étaient la solution idéale pour les débloquer ces freins.

 

Des résultats spectaculaires ont été obtenus pour de nombreux cancers (cancer du poumon, du sein,  myélome...).

 

Le problème est le coût, les anticorps sont dégradés par les enzymes de l'estomac et de l'intestin Tous ces traitements se présentent donc sous forme injectable. Et chaque injection coûte plusieurs centaines d'euros...

Dernier bémol, lié encore une fois à la complexité du système immunitaire : tous les patients ne réagissent pas à ces traitements. 

 

 

07 août 2020

Pourquoi tous ces dégâts ?

COVID-19 : les séquelles

L'état de la science dans le domaine

J'ai indiqué dans ce journal comment le SRAS-CoV-2,  peut atteindre une ensemble impressionnant de tissus humain.

Comme une clé qui s'insère parfaitement dans une serrure, le SRAS-CoV-2 utilise une protéine de pointe sur sa surface pour se fixer sur les récepteurs ACE2 des cellules.

Les poumons, le cœur, l'intestin, les reins, les vaisseaux sanguins, le système nerveux, entre autres tissus, qui transportent ACE2 à la surface de leurs cellules, peuvent donc être touchés.

Le virus peut également provoquer une réaction inflammatoire dramatique, y compris dans le cerveau.

 

Par exemple le virus endommage le cœur, de multiples manières. 

L'invasion directe des cellules cardiaques peut les abîmer ou les détruire. Une inflammation massive peut affecter la fonction cardiaque. Le virus peut affaiblir la fonction des récepteurs ACE2, qui aident normalement à protéger les cellules cardiaques et à dégrader l'angiotensine II, une hormone qui augmente la pression artérielle.

Enfin, le stress exercé sur l'organisme dans la lutte contre le virus peut provoquer la libération d'adrénaline et d'épinéphrine, ce qui peut également «avoir un effet délétère sur le cœur»

Raul Mitrani, électrophysiologiste cardiaque à l'Université de Miami 

 

Ainsi, JAMA Cardiology a révélé que 10 semaines après un diagnostic de COVID-19, 78 /100 des personnes présentaient des anomalies cardiaques en imagerie, avec le plus souvent une inflammation du muscle cardiaque. 

 

 Sur la figure ci-contre :

1 -  Brouillard cérébral

Des difficultés de réflexion peuvent survenir après une infection aiguë par COVID-19. Le virus peut endommager les cellules cérébrales, et l'inflammation du cerveau ou du corps peut également entraîner des complications neurologiques. D'autres infections virales entraînent également un brouillard cérébral.

2 -  Les patients qui deviennent gravement malades à cause de COVID-19 semblent plus susceptibles de souffrir d'essouflement, mais les cas bénins sont également à risque.

3 - Arythmie cardiaque

Le virus peut endommager le cœur, et les médecins s'inquiètent des dommages à long terme. La façon dont le cœur guérit après la COVID-19 pourrait aider à déterminer si un patient développe un rythme cardiaque irrégulier

4 - Hypertension

 Certains patients ont une pression artérielle élevée après une infection aiguë et même lorsque les cas étaient relativement bénins pour des personnes auparavant en bonne santé, peut-être parce que le virus cible les vaisseaux sanguins et les cellules cardiaques.

 

Du "brouillard dans le cerveau" aux arythmies cardiaques sévères, en passant par une fatigue chronique, un essoufflement, des articulations douloureuses, une perte persistante de l'odorat, des dommages aux poumons, aux reins et au cerveau, la liste des troubles persistants chez les anciens malades de la COVID-19 est impressionnante.

 

Une chercheuse anglaise, elle même touchée par de nombreuses pathologies après une COVID-19 banale, a  enregistré 62 symptômes différents sur 600 anciens malades !

 

 «Même s'il s'agit d'un seul virus, il peut provoquer toutes sortes de maladies chez les humains»

Akiko Iwasaki, immunologiste, Université de Yale 

 

Ces études sur les "survivants" doivent permettre de comprendre cette ombre portée de la maladie, qui n'affecte pas que  les malades victimes de formes sévères, mais aussi d'essayer de prédire qui sont ceux qui ont le plus de risque de présenter des symptômes persistants. 

 

 

From ‘brain fog’ to heart damage, COVID-19’s lingering problems alarm scientists

By Jennifer Couzin-Frankel - Jul. 31, 2020 - Science