" Qui vit jamais vieillesse qui ne louât le temps passé et ne blâmât le présent, chargeant le monde et les moeurs des hommes de sa misère et de son chagrin "

Montaigne, Les Essais

Vieillir, c'est fatalement la tentation du "c'était mieux avant", du conservatisme, du repli sur soi, de la peur des Autres... du refus de la différance.

 

Rester lucide en vieillissant c'est donc s'astreindre chaque jour à refuser le glissement vers ces ténèbres qui précédent le grand saut.

 

Force est pourtant de constater que notre monde, où l'appât du gain (le plus rapide et le plus facile possible) tient lieu de valeur suprême, perd la boule.  

Ainsi, en un siècle, n'aurons nous dévasté l'essentiel de ce que la nature a construit en des centaines de millions d'années ?

 

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L'Europe vieillit mal. Frileuse, peureuse, pleureuse, elle donne quitus à un état voyou (le Luxembourg), met à genou notre Mère la Grèce, accueille en son sein les nostalgiques de dictatures passées (la Hongrie) et veut rejeter à la mer quelques dizaines de milliers de réfugiés, victimes de conflits qu'elle a elle même suscités, en Irak et en Libye.

 

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La France devient sénile. Confronté à un triple défi : économique, identitaire, démocratique, elle donne les clés de sa maison et le soin de tracer un chemin pour sa jeunesse, à une poignée de médiocres, souvent motivés par les prébendes que procure le pouvoir.

 

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Comment dès lors s'étonner que ceux qui arborent un noir sans nuances, ces barbares qui avancent aux cris de " Vive la mort ! " et " À mort l'intelligence ! ", suscitent des vocations un peu partout dans un monde qui porte tant de désespérances.

 

Où sont les Indignés, dont on attend toujours la levée en masse, qui pourraient les contrarier ?

 

Qui, pour donner des raisons d'espérer aux nouveaux damnés de la terre ?

 

Sûrement pas nos 3 sinistres  têtes d'affiche...