· 

Biocarburants

 

 Le dernier rapport de l'ADEME sur les biocarburants donne des indications sérieuses (à partir d'une avalanche de données !) à propos de l'intérêt de ce type d'énergie renouvelable. Cependant l'impact du changement d'affectation des sols est très difficile à mesurer et plusieurs simulations sont proposées. Enfin le risque de voir diminuer les surfaces consacrées aux cultures vivrières (compensé par l'utilisation d'OGM ?) n'est pas évoqué.

 

RESUME :

 

Les résultats montrent que les bioéthanols permettent des réductions substantielles de la consommation d’énergie non renouvelable par rapport aux carburants fossiles, en tenant compte du cycle de vie : au mieux, 85% pour l’éthanol de canne à sucre et 54% pour l’ETBE de canne à sucre.

 

S’agissant des émissions de gaz à effet de serre, là encore, l’utilisation des bioéthanols permet de les réduire par rapport à la référence fossile : au mieux, 72% pour l’éthanol de canne à sucre et 47% pour l’ETBE de canne à sucre.

 

Cependant le changement d'affectation des sols inverse ces effets bénéfiques selon plusieurs simulations :

 

- les filières issues de cultures hors hexagone présentent en général des réductions des émissions de GES (gaz à effet de serre) supérieures à celles des filières issues de cultures faites en France. Toutefois la prise en compte
des hypothèses, moyenne à forte, de changements d’affectation directs des sols (CAS) pour ces filières inverserait ces bilans par rapport aux carburants fossiles.

 

- Le même constat peut être dressé lorsque l’on s’intéresse à l’impact potentiel du changement indirect d’affectation des sols sur le bilan des filières hexagonales. Les scénarii les plus pessimistes envisagés pour le changement indirect (remplacement d’1 kg d’huile de colza par 1 kg d’huile de palme produit entièrement à partir de cultures ayant remplacé une forêt tropicale humide) conduiraient à un bilan d’émissions de gaz à effet de serre plus négatif que celui des carburants fossiles.

 

Enfin, avec des niveaux 10 fois plus élevés que les carburants fossiles, aussi bien pour les éthanols que pour les esters, les biocarburants présentent des bilans défavorables pour le potentiel d'eutrophisation.

 

En résumé un bilan plus que contrasté qui de plus ne prend pas en compte l'impact sur la production de cultures vivrières (négligeable en France) alors que selon la FAO, plus d'un milliard de personnes souffrent de la faim.

 

Certaines espèces végétales (biocarburants de deuxième génération) qui pourraient valoriser des terres arides, comme Jatropha curcas (euphorbiacée aux propriétés médicinales originaire d’Amérique centrale) en Afrique, ont malheureusement également tendance à concurrencer les cultures vivrières.

 

Écrire commentaire

Commentaires: 0